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Loi travail XXL, APL, SNCF… : Le cocktail explosif de la rentrée !

En chute libre dans les sondages, l’illusion macroniste a assez duré

« Ne vous occupez de rien, Macron s’occupe de tout ! » Voilà qui aurait pu être un slogan de campagne parfait pour résumer le début de quinquennat de « notre cher et tendre » nouveau président, qui pendant que ses députés de la République en Marche attaquent les travailleurs et les secteurs populaires à coup d’ordonnances, préfère se la couler douce en invitant Rihanna à l’Elysée.

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« Sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés … »

Ils sont partis par millions sillonner les campagnes, les campings et les plages de France et de Navarre, loin d’imaginer ce qui les attend à la rentrée. Les travailleurs, la jeunesse et l’ensemble de secteurs populaires vont devoir hélas vite remballer la serviette de plage et le paréo, et surtout commencer à faire des économies, pour combattre le projet jupitérien du duo Emmanuel Macron/Edouard Philippe.

Il avait fait de sa candidature, celle du candidat du renouveau, celui qui casse les codes, qui va redonner de la confiance « aux français », faire baisser le chômage, lutter contre la précarité, moraliser la vie politique, donner envie aux jeunes de devenir milliardaires, du « blabla » et encore du « blabla ».

La réalité nous la voyons chaque jour, avec un projet d’ordonnance pour non pas réformer le code du travail, mais pour le tuer définitivement, et le tout au moment où tout le monde est scotché aux chaînes d’infos, le canard à la main ! Ironie bien sûr !
La stratégie de Macron repose justement sur la difficulté à mobiliser en plein été, période de grande vacances scolaires, moment où tout le monde est attaché à se reposer, passer du temps en famille et être loin de la vie politicienne, surtout en cette année 2017 où nous avons été des millions à manger matin midi et soir, les primaires, les présidentielles et les législatives. Une route - pour faire passer son projet de loi travail XXL - sans embûches ou presque, Macron ayant réussi à imposer aux syndicats une série de rendez-vous de « concertation » dont ils sont tous, de Berger à Martinez, jusqu’à il y a quelques jours où le ton est légèrement monté, ressortis satisfaits.

L’entrée de Macron à l’Elysée avait suscité beaucoup d’enthousiasme chez beaucoup de personnes mais surtout chez les grands capitalistes et présidents libéraux du monde entier. Appuyé depuis le début par les patrons de presse et les grands médias, pour lui créer une popularité et une légitimité qu’il n’avait pas obtenu dans les urnes, étant donné l’abstention record à la présidentielle et aux législatives. Jusqu’au bout on aura essayé de nous vendre Jupiter dans cette période que les médias avaient appelé la « Macronmania », l’homme qui a tenu tête à Trump grâce à une poignée de main…

Pourtant la réalité du quinquennat Macron, c’est tout d’abord l’un des remaniements les plus rapides de l’histoire de la Vème République avec le départ de Richard Ferrand, Marielle De Sarnez et bien sûr de Francois Bayrou, celui qui devait être l’architecte de la loi de moralisation de la vie politique, mais qui a dû dégager rapidement car lui même piquait dans la caisse, avec des deals d’attachés parlementaire fictifs, ou encore Richard Ferrand qui faisait bosser sa fille de 3 ans. Comme renouveau de la vie politique on aura vu mieux.

Mais Macron c’est aussi l’interminable dossier des salariés de GM&S qu’on balade de rendez-vous en rendez-vous avec non pas des avancées mais des reculades systématiques. C’est aussi ça la méthode Macron, beaucoup de « blabla » et de « dialogue » mais juste pour les photographes, autour de la table il n’y a jamais rien à discuter. Rappelons nous de cette fameuse phrase du Président lorsque son ministre l’a interrogé sur sa rencontre avec les syndicats, il a ricané en répondant « Oui ça s’est bien passé parce que je ne leur ai rien dit ». Macron a bien baladé les directions syndicales. Et elles sont restées muettes. Alors que cela fait déjà belle lurette qu’elles auraient dû quitter la table des négociations !

On voit aujourd’hui que la Macronmania est entamée avec le départ du Chef d’Etat major de l’armée qui avait critiqué vivement le président suite à la baisse du Budget militaire. L’annonce de la baisse des APL à la rentrée, avec la baisse des prestations pour des millions de français dont 800 000 étudiants, a été, en plein milieu du mois de juillet, comme une goutte d’eau d’un vase toujours prêt à déborder. Macron n’a d’ailleurs pas tardé à rétropédaler déclarant qu’il s’agissait « d’une connerie sans nom ». Enfin, un sondage récent le place à 36% d’opinions favorables, soit une chute lourde de 7 points en seulement un mois. Le gouvernement semble bien conscient que la coupe est pleine et que ses plans risquent fortement de rencontrer de la résistance. Il ruse mais combien de temps cela va-t-il encore durer ?

Et combien de temps la période de « grâce » présidentielle va-t-elle encore tenir ? Certainement pas éternellement. Il suffit de penser au rétropédalage sur le casier judiciaire vierge pour les politiciens que les députés de LREM ont vite abandonné, comme quoi on peut changer les têtes mais les mentalités elles perdurent. Et c’est normal, même si beaucoup sont de nouveau députés, cela n’en reste pas moins, que LREM représente plutôt comme dirait Macron « ceux qui ont réussi » plutôt que « ceux qui ne sont rien ». Et le mélodrame ne s’arrête pas là, l’amateurisme des députés de la majorité est critiqué de toutes parts, parfois au sein même de La République en Marche. Parce qu’en réalité ce gouvernement, avec une base sociale étroite, donne des signes d’une certaine fragilité.. Et il voudrait que « ceux qui ne sont rien » ne le voient pas, qu’on ne se rende pas compte qu’on pourrait être « tout », qu’on est plus forts qu’on ne le croit.

Et tout ceci n’est que le début, la Loi Travail n’est pas encore présentée officiellement, le projet de suppression des cotisations de sécurité sociale et de hausse de la CSG ne sont toujours pas expliqués et présentés, et avant la fin de l’année le gouvernement présentera le projet d’alignement des régimes spéciaux de retraite avec ceux du privé, ainsi que le nombre de suppression de poste de fonctionnaires pour 2018. Et les chantiers sont nombreux : baisse de l’ISF, accélération de l’ouverture à la concurrence à la SNCF, réforme d’accès aux études supérieur, réforme du chômage, logement … Alors l’illusion macroniste a déjà assez duré. Face au cocktail explosif que le gouvernement nous prépare, il nous faut dès maintenant préparer à construire une alternative aux attaques de Macron.


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