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Grève des prisons aux États-Unis

Enfoncer les barreaux 45 ans après la mutinerie d’Attica

Le vendredi 9 septembre a marqué le 45ème anniversaire de la mutinerie des prisonniers de la prison d'Attica dans l’État du New York aux États-Unis. 2016 a également marqué le début de l'une des plus grandes grèves dans les prisons états-uniennes de ces dernières années. Des prisonniers de plus de 50 prisons à travers le pays ont débrayé et organisé de nombreux rassemblements. Pour l'occasion, Left Voice a eu l'occasion d'interviewer Maya Schenwar, notamment auteure de Locked Down, Locked Out (2014).

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« Le 9 septembre 2016 nous débuterons une action visant à fermer des prisons à travers ce pays. Nous ne demanderons pas seulement la fin de l’esclavage des prisonniers, mais nous y mettrons nous-mêmes fin en cessant d’être esclaves » ont déclaré les organisateurs de la grève nationale. Des rassemblements de solidarité, organisés par diverses organisations comme l’IWOC, les IWW et StrAPT à Los Angeles, se sont tenus devant les portes de nombreuses prisons.

A cette occasion, Left Voice a interviewé Maya Schenwar, rédactrice-en-chef de la revue Truthout et auteure de Locked Down, Locked Out, livre bouleversant examinant le système pénitentiaire – ses effets dévastateurs sur les prisonniers, leurs familles et leurs communautés, ses fondements profondément racistes et sa structure mercantiliste. Dans cet ouvrage, elle raconte les histoires des correspondants et des membres de sa famille en prison, dont sa sœur, emprisonnée à plusieurs reprises et forcée à accoucher en prison. Elle explique également comment des militants et des communautés se sont organisés contre les prisons et ses conséquences plus que néfastes.

Dans votre livre, vous décrivez la conditions de vie et de travail des prisonniers à partir des discussions que vous avez menées avec des personnes actuellement incarcérées, leurs familles et des militants. Vous racontez l’histoire de votre sœur, emprisonnée plusieurs fois au cours de sa vie d’adulte, et comment elle a accouché, menottée au lit, et été obligée d’abandonner son nouveau-né avant de retourner seule dans sa cellule. Vous évoquez également l’histoire d’un ancien détenu qui a passé des années sans voir le soleil ni la lune. Comment ces histoires façonnent-elles notre compréhension de l’industrie carcérale et pourquoi sont-elles importantes ?

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Je pense que, parfois, ce qui se perd parmi toutes les statistiques, les données et les déclarations des hommes et femmes politiques, c’est que les prisonniers sont des êtres humains, subissant quotidiennement la réalité des prisons. Le danger, si la politique concernant les prisons est séparée de cette humanité, est de voir émerger des propositions de « réforme » qui ne bénéficient guère aux personnes derrière les barreaux. Par exemple, le Département de la Justice vient de déclarer qu’il fermera dans les prochaines années toutes les prisons fédérales privées. Politiquement, on pourrait avoir l’impression qu’il s’agit d’un changement profond car le discours réformistes, particulièrement présent chez les Démocrates, expliquent que ce sont les prisons privées qui posent problème. Cependant, si on pense aux effets que cette mesure aura sur les personnes vivant actuellement dans ces cages, ils sont presque nuls. Certes, les prisons privées sont souvent pires que les prisons publiques, alors certaines conditions de vie verront des améliorations souhaitables. Mais cette mesure fermant les prisons privées ne libérera personne. Les prisonniers continueront à vivre dans leurs cages. De plus, cette annonce efface la dure vérité que les prisons publiques sont elles-mêmes insérées dans un réseau d’entreprises privées – les services téléphoniques ou l’économat qui volent les familles des prisonniers (pauvres la plupart du temps), les entreprises qui profitent du travail bon marché des détenus, les sociétés de travaux publics qui s’enrichissent en construisant des prisons. On ne réussira jamais à renvoyer ce secteur privé des prisons, et même si on pourrait le faire, les détenus resteraient derrière les barreaux. Alors, ce n’est qu’un exemple de l’importance fondamentale de mettre l’accent sur les vies des prisonniers et non pas sur des points de discussion partiels.

En même temps, particulièrement à la gauche de la gauche, les histoires personnelles nous aident à nous garder de l’idée selon laquelle « la seule bonne réforme est l’abolition complète des prisons. » Je crois qu’on devrait abolir les prisons, mais je crois fortement que le chemin vers l’abolition passe par des changements plus petits : décriminalisation, réforme des peines pénales, abolition des cautions monétaires, fermetures des prisons, réduction des budgets des prisons, etc. A chaque fois que l’une de ces mesures visant la non-incarcération se met en place, des êtres humains sortent de derrière les barreaux. On doit accorder de la valeur aux vies des gens. C’est pour cela que je jubile chaque fois qu’un prisonnier reçoit la grâce présidentielle – non pas parce que je crois qu’Obama va abolir les prisons (rires), mais parce qu’une autre personne ne passera pas sa vie en cage.

Ces histoires personnelles nous permettent de sympathiser, d’imaginer nos proches ou de nous imaginer nous-mêmes à leur place. Une fois que vous l’avez fait, c’est difficile d’être indifférent, et une fois que vous n’êtes plus indifférent, c’est difficile d’ignorer le fait qu’on doit tous passer à l’action.

Encore dans votre livre, vous vous demandez « à quoi cela sert » de garder votre sœur en prison, séparée de son nouveau-né. Vous montrez comment les prisons détruisent les détenus, leurs familles et leurs communautés. En effet, à quoi cela sert-il ? Autrement dit, quel est le rôle des prisons dans la société capitaliste ? {{}}

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C’est une excellente question parce qu’elle pointe directement du doigt le fait que la prison n’est pas sans importance : ce n’est pas une simple « erreur » que les hommes politiques auraient commise en voulant résoudre le problème du crime. Comme l’ont démontré des auteurs et militants comme Angela Davis, Ruth Wilson Gilmore et Christian Parenti, la prison sert plusieurs objectifs bien définis. Elle joue un rôle-clé dans le capitalisme, particulièrement dans le capitalisme états-unien (le nombre total des prisonniers aux Etats-Unis représente un quart de la population incarcérée à l’échelle internationale, alors que sa population nationale constitue seulement 5 % de la population mondiale). L’un de ses objectifs est de détenir et de contrôler les « excédents » de population. Le capitalisme a besoin de la pauvreté, mais il se trouve régulièrement confronté à la gestion de toutes ces masses laborieuses et pauvres – afin de prévenir un mouvement de résistance de la part de ces masses, il doit exister des modes de répression. La prison est à plusieurs égards l’un des plus parfaits modes de répression : non seulement il confine les personnes derrière les barreaux, mais également il les coupe de l’extérieur, rompant ainsi les liens qui alimentent souvent l’organisation et le rébellion.

Au lieu de fournir à la population des services de santé améliorés, des écoles bien financées, la garde d’enfant gratuite ou encore l’accès à la culture, la « réponse » à la pauvreté est l’emprisonnement. Et la prison contribue par ailleurs à perpétuer la pauvreté. Elle perpétue l’existence d’une classe subordonnée et soumise. Lorsque cette population est assimilée à des « criminels », il est plus difficile de s’interroger sur les raisons de leur incarcération, leur isolement, du contrôle social extrême qu’ils subissent en prison.

De plus, on ne peut pas oublier que l’incarcération nourrit les bénéfices de toute une série d’entreprises privées qui s’en mettent plein les poches en construisant, gérant ou fournissant leurs « services » à des prisons. Elle est également à l’origine de la faillite des budgets des états du pays, enlevant des ressources précieuses allouées aux services publics.

Vous décrivez également le racisme inhérent au système pénitentiaire, citant même une personne qui qualifie les prisons de la forme contemporaine de la mise aux enchères des esclaves. Quelle place le racisme a-t-il aujourd’hui dans le système pénitentiaire états-unien ? Comment les Noirs sont-ils touchés de manière disproportionnés par de l’industrie carcérale ?

Dans l’histoire des États-Unis, la prison constitue un mode racial et raciste de contrôle. Le système carcéral s’est beaucoup développé après la fin de l’esclavage. Dans le XIIIe amendement de la Constitution, qui a officiellement aboli l’esclavage, il existe une exception importante qui permettait (et permet encore !) l’asservissement de toute personne jugée coupable d’un crime. Un grand nombre de personnes noires ont été emprisonnées, souvent d’après des accusations fausses ou pour ne pas avoir respecté les lois sur l’itinérance, la « flânerie », l’ébriété ou encore d’autres lois appliquées seulement à l’encontre des Noirs. Ainsi pouvaient-elles être à nouveau réduites en esclavage en toute légalité. La prison légitimait alors la poursuite de l’esclavage ainsi qu’un plus grand asservissement et une plus grande exploitation des Noirs au lendemain de la Guerre de Sécession.

Un scénario semblable s’est joué après l’entrée en vigueur du Civil Rights Act à la toute fin des années 1960 au moment même où le mouvement Black Power prenait un véritable essor. La prison servait d’outil de répression et de contrôle à grande échelle. Les discours enflammés contre le crime, les politiques de « tolérance zéro » et encore la guerre contre les drogues qui s’en sont suivis constituaient des manifestations de cette tactique, visant en dernière instance à rendre légales des pratiques racistes par l’emprisonnement de pans entiers de la population noire dans les prisons du pays. Le racisme anti-noir qui sous-tend le système carcéral états-unien est évident aujourd’hui à chaque étape du système pénal, de la surveillance et du maintien de l’ordre et de l’arrestation à la condamnation, à l’emprisonnement et à la libération. Les Noirs sont cinq fois plus susceptibles d’être mis en prison que les Blancs, et bien plus susceptibles d’être grièvement blessés ou assassinés par la police. L’oppression racialisée, la répression, la discrimination et l’exploitation sont présentes partout au sein de l’industrie carcérale.

Vous dites que les effets de la prison n’arrêtent pas de se faire ressentir à la limite des clôtures barbelées ou au lendemain de la libération des prisonniers. Que voulez-vous dire par cela ?

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La prison continue à exercer ses effets sur les anciens détenus bien au-delà de leur libération. Par exemple, c’est extrêmement difficile pour ces derniers de se défaire de l’étiquette de « criminel ». En tant que « criminel », c’est plus dur de trouver un logement, de travailler, de s’inscrire à l’université. Dans certains états, ils perdent le droit de vote. Ils sont traités comme des êtres inférieurs, moins qu’humains.

Aussi, les anciens détenus sortent des prisons, ayant perdu des années, voire des décennies de leurs vies. S’ils sont en prison depuis longtemps, beaucoup (ou la plupart) de leurs proches se sont probablement éloignés. L’emprisonnement est isolement : c’est l’une des bases fondamentales sur lesquelles la prison est construite. Une fois libérées, sans le soutien de leurs proches ou communautés, c’est difficile de survivre, sans parler de réussir, étant donnés tous les inconvénients produits par la peine de prison.

Il faut aussi noter que la prison est tout simplement traumatisante. Une violence – physique, sexuelle – extrême s’exerce derrière les barreaux, notamment de la part des autorités. Au-delà de ces types de violence, placer un être humain dans une cage constitue en lui-même un acte de violence. Ces traumatismes restent souvent avec les anciens détenus pour le reste de leurs jours.

En plus, la plupart des anciens détenus libérés se trouvent sous une forme de surveillance : libération conditionnelle, bracelets électroniques, maisons de transitions, etc. Sous cette surveillance, le moindre faux mouvement peut entraîner une nouvelle peine de prison. Ils peuvent peut-être arriver à la maison après leur couvre-feu à 20h, ou rater un rendez-vous avec leur agent de libération conditionnelles, ou sécher un dépistage de drogues, ou arriver en retard au travail... Mais ces faits sont souvent sévèrement punis. Ils ne sont peut-être plus en prison, mais ils sont loin d’être « libres ».

On ne devrait pas s’étonner que deux-tiers des personnes libérées sont à nouveau arrêtées en l’espace des trois ans suivant leur libération aux États-Unis. Cela résulte, bien sûr, du ciblage acharné de la police contre certains quartiers populaires, notamment où vivent des populations noires et paupérisées.

En quoi la classe sociale est-elle un facteur dans les arrestations ? Quels effets a-t-elle sur les prisonniers et leurs familles pendant leurs peines de prison ? Et une fois libérés ?

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Ce système emprisonne ceux qui ne peuvent pas se défendre contre lui. La différence entre un riche qui peut se payer un bon avocat et négocier ainsi un meilleur accord et un pauvre qui se verra attribuer un défenseur public surmené en est l’exemple le plus emblématique. L’un de mes correspondants en prison me raconte souvent comment, si elle avait eu l’argent pour payer un avocat, elle n’aurait probablement pas passé un seul jour derrière les barreaux. Et je crois qu’elle a raison. D’autres personnes que je connais racontent comment certains marqueurs de classe comme les quartiers où elles vivaient, les manières dont elles s’habillaient ou s’exprimaient, ont fait d’elles des cibles privilégiés de la police et de la criminalisation. Dans certains cas, le fait d’être sans domicile fixe ou de vivre dans la pauvreté est criminalisé – on assiste par ailleurs à une réémergence des prisons pour dettes dans les dernières années, des personnes étant emprisonnées pour ne pas avoir pu payer des frais ou des amendes.

Je crois que notre système de mise en liberté sous caution est un exemple parfait pour montrer l’importance de ses origines sociales dans le fait de se retrouver ou non derrière les barreaux. Lorsqu’on est arrêté et le montant de la caution fixée, on reste en prison tant que la famille ou les proches ne peuvent pas payer la caution. Les prisons sont remplies de personnes pauvres ou issues de la classe ouvrière qui attendent leurs procès. Alors, elles sont techniquement innocentes (prétendument, on est innocent jusqu’à preuve du contraire dans ce pays). Elles sont emprisonnées à cause de leur pauvreté et non pas pour un crime quelconque.

Par ailleurs, c’est important de rappeler que même quand une personne est jugée « coupable », bon nombre d’actes qualifiés de « crimes » sont commis au nom de la survie. Bien sûr, la prison ne cherche pas à résoudre le problème de la pauvreté, donc une fois libérés, les anciens détenus ont souvent encore moins d’argent, encore moins de ressources, encore moins d’opportunités. S’ils volent encore ou décident de vendre encore des drogues, ils pourraient très bien se voir condamnés et incarcérés à nouveau. La prison joue ainsi un rôle dans la perpétuation de la pauvreté.

Les familles des prisonniers croulent alors sous toute une série de fardeaux économiques : les appels téléphoniques à prix exorbitants, de longs voyages pour visiter leur proche, l’argent pour acheter des produits d’hygiène et ainsi de suite. Dans la majorité des cas, la personne emprisonnée assurait le revenu principal du foyer, ou du moins contribuait aux dépenses de la famille, donc les familles perdent aussi tout cela. Un rapport réalisé par le Ella Baker Center et d’autres groupes et publié l’année dernière a démontré qu’une famille d’un détenu sur trois devait s’endetter afin de payer pour les appels téléphoniques et les visites – sans même compter les autres dépenses ! Les familles plus aisées ont plus de facilité à porter ce fardeau – mais, bien sûr, très peu de personnes aisées sont condamnées à la prison. Alors, c’est encore une autre manière dont la prison perpétue la pauvreté.

Depuis plusieurs années, on voit des milliers de personnes reprendre la rue contre les violences policières. Quel lien voyez-vous entre les mobilisations contre ces violences et l’organisation contre les prisons ?{{}}

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Ce qu’il faut noter au sujet du mouvement Black Lives Matter, c’est qu’il n’aborde pas, en général, la question de la police dans un vase clos. Il reconnaît que la police est partie intégrante d’un appareil de criminalisation encore plus grand. Ainsi les manifestations contre les violences policières ont-elles attiré l’attention sur ces systèmes de contrôle racial et social plus grands qui servent de moteur à notre système pénal. Les militants ont sans cesses tâché d’expliquer le fait que les assassinats aux mains de la police, l’usage des pistolets taser ou encore les passages à tabac ne sont pas les seules formes de violence policière. Mettre quelqu’un derrière les barreaux constitue une autre forme de violence exercée par la police. Ces liens existent, donc. Une chose encore : de nombreux militants sont arrêtés lors des rassemblements ou manifestations contre les violences policières. L’emprisonnement qui suit régulièrement leur arrestation attire l’attention sur la question du système carcéral. Lever des fonds pour payer la caution d’un militant attire, par exemple, l’attention sur la question des cautions monétaires plus en général.

Une grève nationale des prisonniers s’organise pour le 9 septembre. Pouvez-vous nous parler de l’organisation des prisonniers et, particulièrement, de ses défis et de son potentiel ?

Certains des efforts les plus efficaces d’organisation dans les prisons sont menés par des prisonniers eux-mêmes et touchent des questions et prennent des formes diverses : campagnes pour la fermeture des prisons, grèves de la faim contre le confinement solitaire, luttes pour de meilleurs soins de santé et une meilleure alimentation. Quand on parle de l’organisation dans les prisons, l’accent est souvent mis sur les rebellions ou les grèves officiellement déclarées (lesquels sont importants !), mais comme l’a très bien expliqué l’historien Dan Berger, une grande partie du travail pour l’organisation des prisonniers est connotée comme étant genrée « femme » : la construction des liens sociaux, la facilitation de la communication, l’empathie, le renforcement des communautés.

L’organisation des prisonniers comprend la production des histoires qui racontent au monde extérieur ce qui se passe derrière les clôtures de fil barbelé, le tissage des réseaux entre les prisonniers pour qu’ils puissent obtenir ce dont ils ont besoin, se défendre collectivement contre les violences commises par les autorités à l’intérieur des prisons, collaborer ensemble pour entamer des procès contre ces abus, etc. Bien sûr, les grèves de la faim, les débrayages et d’autres types de contestation jouent un rôle signifiant. Et les organisations à l’intérieur comme à l’extérieur (comme Black Pink, All of Us or None et d’autres coalitions formées autour de la grève de la faim menée à la prison de Pelican Bay en Californie en 2013) sont essentielles pour la lutte pour les réformes et l’abolition.

Les défis sont constants et comprennent la répression de la part des autorités pénitentiaires – l’ensemble du système vise à empêcher la contestation et les détenus qui ouvrent leur gueule ou s’organisent sont fortement punis. L’un de mes correspondants en prison est obligé de changer de prison une fois par an car il cherche à organiser au sein de la prison et s’exprime contre les injustices. Les détenus ayant décidé de passer à l’action se trouvent souvent en confinement solitaire. La communication constitue un autre défi important, notamment dans les prisons plus brutales et répressives.

Dans de nombreux cas, les prisonniers ont surmonté ces difficultés, même quand cela semblait impossible. La plus grande grève de la faim de ces dernières années a été organisée par des personnes en confinement solitaire en Californie où elles étaient enfermées seules 23 heures chaque jour, passant l’heure restante dans une cage solitaire « en plein air ». Au sommet de la grève de la faim, plus de 30 000 prisonniers y ont participé et ont réussi à imposer des changements importants

Je crois que, pour nous tous qui luttons pour l’organisation des prisonniers, c’est fondamental de s’inspirer des personnes subissant (ou ayant subi) la réalité quotidienne du système carcéral. La prison fonctionne sur l’isolement, l’aliénation et l’éloignement – plus on se met en relation, plus on suit l’exemple de celles et de ceux derrière les barreaux, plus on sera efficace, plus notre résistance sera révolutionnaire.

Les propos ont été recueillis par Tatiana Cozzarelli et traduit en français par I.M.


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