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Quand le Parti Populaire espagnol défend l'image du dictateur

Fascisme. La Fondation Franco récompense la droite espagnole

La Fondation Francisco Franco, qui « défend l’héritage historique » du franquisme, vient de récompenser trois dirigeants du Parti Populaire, le parti de « centre droit » du premier-ministre espagnol Mariano Rajoy. Joanna Peña Flores

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Récompensés pour avoir défendus l’héritage du Caudillo


C’est lors d’une cérémonie annuelle de la Fondation Francisco Franco le 2 décembre dernier, que Juan Antonio Morales (secrétaire provincial du PP en Extrémadure, dans le Sud du pays), Antonio Pozo et Ana Rivelles (maires PP) ont été récompensés pour leur « travail remarquable dans la défense de la vérité historique et de la mémoire du Caudillo et son excellente œuvre ».

Cette distinction se fonde en partie sur leur refus de respecter la loi de « Mémoire Historique » qui impose aux maires de retirer l’appellation « Caudillo » (traduire « leader », équivalent de « Duce » en Italie ou « Führer » en Allemagne) de leurs municides monuments et espaces publics de leur ville. Plus généralement, la Fondation apporte son soutien aux politiques qui revendiquent l’héritage du franquisme en refusant la suppression des symboles historiques liés à la dictature.

Le Parti Populaire espagnol, héritier de la dictature franquiste


Ces récompenses démontrent la continuité historique et politique existant entre le Parti Populaire et le franquisme. Les discours des dirigeants du PP, venus recevoir leur récompense en personne, sont à ce titre très explicites. Antonio Pozo a ainsi déclaré que « tant que celui qui vous parle respirera et sera maire, personne n’effacera la mémoire de Guadiana del Caudillo [nom de sa commune baptisée ainsi en l’honneur du dictateur] », tandis que Ana Riveles s’est engagée à « poursuivre la défense de l’histoire et de l’œuvre de Francisco Franco ». Juan Morales a, quant à lui, déploré « l’endoctrinement » auquel seraient soumis les enfants espagnols dans leur apprentissage de l’histoire du franquisme, ajoutant sous les applaudissements de l’audience que son fils de 14 ans a réfuté sa « professeure communiste » en lui lançant « qu’avec Franco il y avait de l’ordre en Espagne ».

Ces déclarations prônant l’héritage de la dictature ne sont pas des « incidents isolés », ils rejoignent une longue liste de déclarations et actes pro-franquistes de la part d’élus politiques du PP : hommages et maintien des symboles de la dictature dans les municipalités, photos montrant des saluts fascistes… Jusqu’au fondateur même du parti, ex-ministre franquiste, Manuel Fraga Iribarne, qui déclarait peu de temps avant de mourir que « la dictature a posé les bases pour une Espagne plus ordonnée ».

On ne peut guère s’étonner alors que le PP soit le seul parti de « centre droit » en Europe qui n’ait pas condamné la dictature franquiste, alors même que les partis de centre droit allemand, italien et français ont tous pris leurs distance avec les régimes des années 1930 et 1940. Cet héritage revendiqué du fascisme par le parti du premier ministre Mariano Rajoy explique pour partie la contention au sein du PP d’un électorat d’extrême droite qui, ailleurs, vote pour le FN, l’UKIP ou l’AfD. Le PP synthétise en son sein « l’offre politique » allant du centre à l’extrême droite. La Fondation Franco l’a encore rappelé.


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