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Féminicide. Mélissa étranglée et le visage piétiné par son « compagnon »

Une jeune femme de 19 ans, Mélissa, a été tuée par son compagnon en mars 2015. Trois ans plus tard, le procès du meurtrier a lieu aux assises de l’Essonne. Une femme de plus parmi les centaines tuées chaque année par leur conjoint parce qu’elles sont des femmes.

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Il y a exactement trois ans, le 15 mars 2015, Rolland Casimir tuait sa compagne, Mélissa, dans des conditions particulièrement atroces, la rouant de coups puis lui piétinant le visage après l’avoir étranglée. Ce meurtre était consécutif à des mois de violences et de sévices.

Le Parisien, qui a assisté au procès, donne une nouvelle fois à voir une illustration parfaite du traitement médiatique des féminicides : des « crimes passionnels ». Le titre de l’article du Parisien est en lui-même évocateur : « J’étais accro à elle, mais je n’arrivais pas à arrêter de lui mettre des coups », donnant à voir une relation fusionnelle et torturée.

L’article, comme souvent, peint le portrait d’un homme qui inspire la pitié : ce « grand gaillard », au « léger bégaiement », qui parle « maladroitement, mais avec ses mots ». La totalité de l’article est centrée sur la psychologie du tueur de Mélissa, et son appartenance sociale. Deux fois, il est par exemple répété que la jeune femme a été tuée « dans leur squat », en Corbeil-Essonnes, comme pour mettre le crime sur le compte d’une situation de décomposition sociale. Pourtant, on sait que les meurtres de femmes par leurs conjoints touchent indifféremment les différentes classes sociales, comme le montrent plusieurs exemples célèbres, comme celui du meurtre de Marie Trintignant par Bertrand Cantat.

Le récit du procès fait état de violences depuis le début de leur relation. Dès les premières semaines, l’accusé raconte avoir commencé à la frapper, parce qu’il avait été « froissé » par une relation qu’elle avait eue avant la leur. Lui même explique que Mélissa n’était pas la première qu’il battait : « dans ma vie j’ai frappé des femmes […] je ne parviens pas à me maîtriser ».

Loin d’être un simple fait divers, acte individuel d’un homme malade et torturé, le meurtre de Mélissa est l’expression d’un phénomène structurel : on décompte 109 femmes tuées par leurs conjoints en 2017 en France – selon Libération. Ce meurtre est donc bien l’expression la plus violente du sexisme profond que distille la société, société où l’on nous apprend qu’un homme qui prétend aimer une femme, peut la battre à mort par jalousie. Lutter contre les féminicides c’est d’abord lutter pour leur reconnaissance et s’organiser collectivement pour qu’il n’y ait plus une femme ou minorité de genre assassinée pour son genre, à l’instar du mouvement Ni Una Menos (pas une de moins) en Amérique du Sud.


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