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Droit au logement

Fin de la trêve hivernale : combien de personnes vont-elles finir à la rue ?

Dès le lundi 1er avril, les expulsions peuvent reprendre après une trève hivernale de cinq mois. Le nombre des expulsés est en hausse ces dernières années et montre une précarisation croissante de l'accès au logement.

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« La première bataille, c’est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année [2017], avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus. C’est une question de dignité, c’est une question d’humanité et d’efficacité là aussi ». Cette phrase de Macron, prononcée en juillet 2017 a de quoi révolter quand on voit que deux ans plus tard, le problème des expulsions de logement est resté le même voire s’est empiré. La fin de la trêve hivernale signe chaque année la tombée dans la misère pour de nombreux foyers qui, n’ayant plus les moyens de payer leur loyer, se voient sommés de quitter les lieux ou s’exposent à la menace d’une expulsion policière.

Ainsi, sur les dix dernières années, ce sont près de 300 000 personnes qui se sont vues expulsées par la police de leur logement, soit environ 30 000 par an. Ces chiffres, qui sont en hausses constantes, ne comptent à eux seuls que les expulsions faisant intervenir les forces de répression. En effet, de nombreuses personnes, ne voulant pas subir une telle épreuve, quittent leur logement avant que la police n’intervienne.

La cause principale de ces expulsions est l’impossibilité pour les locataires de payer leur loyer. En 2017, 95 % des jugements d’expulsion concernaient des situations d’impayés. C’est le cas, par exemple, de Jacqueline, 76 ans, résidant à Toulouse et qui avec son minimum vieillesse ne peut faire face aux 500 euros mensuels de son appartement.

Le gouvernement ne prend pas la mesure de la situation pour de nombreuses familles. Le ministre du Logement Julien Denormandie ne pérennise que 6000 des 14 000 places ouvertes dans les hébergements d’urgence ouverts cet hiver. Ces mesures sont largement insuffisantes pour la Fondation Abbé-Pierre. Selon cette dernière, c’est à hauteur de 100 millions d’euros qu’il faudrait financer le Fonds de solidarité logement et le fonds d’indemnisation des bailleurs pour répondre à la situation des expulsés.

On voit que le gouvernement est largement en-deçà et de ses promesses et de l’urgence de la situation de « catastrophe sociale » que dénonce le Droit au Logement (DAL). À l’heure où les éditocrates veulent nous faire tirer une larme pour les vitrines détruites de grands magasins et restaurants des Champs Elysées, combien vont s’apitoyer sur le sort des familles, des retraités, des chômeurs en fin de droit... qui vont se retrouver à la rue faute de moyens pour pouvoir se loger ? Plus largement, combien de logements vides sont laissés sciemment vacant par des bailleurs voulant faire grimper les prix et qui pourraient être réquisitionnés au service d’un logement accessible à tous ?

Crédits photo : LCI


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