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Scandale McKinsey

Financement illégal : deux enquêtes ouvertes sur la campagne de Macron et le rôle de McKinsey

Les campagnes présidentielles 2017 et 2022 d’Emmanuel Macron sont désormais dans le viseur de la justice. Deux enquêtes ont été ouvertes ce jeudi sur la « tenue non conforme de comptes de campagne » et sur des cas de « favoritisme et recel de favoritisme », pointant du doigt la proximité du Président de la République avec l’entreprise de conseil McKinsey.

Antoine Weil

25 novembre 2022

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Ce jeudi, le communiqué du Parquet national financier (PNF) apportait de nouveaux éléments dans le scandale McKinsey, mettant en difficulté le gouvernement.

La justice a annoncé l’ouverture de deux informations judiciaires visant le financement des campagnes présidentielles 2017 et 2022 d’Emmanuel Macron. La première au sujet de la « tenue non conforme de comptes de campagne et minoration d’éléments comptables dans un compte de campagne » et sur « les conditions d’intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022 », quand la deuxième porte sur des cas de « favoritisme et recel de favoritisme ».

En clair, les juges soupçonnent que le cabinet de McKinsey ait conseillé les campagnes d’Emmanuel Macron sans que cela n’apparaisse dans les comptes que doivent remplir les candidats et dans lequel les dépenses doivent être précisées. Pour financer ces conseils sans que cela n’apparaisse dans les comptes de campagne, Macron, une fois arrivé au pouvoir, aurait en retour favorisé l’obtention par McKinsey de contrats publics.

L’entreprise américaine forte de 10 milliards de chiffre d’affaires et de liens étroits avec les pouvoirs publics et les grandes entreprises a en effet bénéficié de nombreux contrats avec le gouvernement et les différentes agences de l’Etat, pour un montant de 28 à 50 millions d’euros sur la seule période 2018-2021 selon Le Monde. L’entreprise a donc pu s’enrichir en conseillant l’Etat sur la gestion du covid, ou pour des réductions d’aides publiques, notamment des APL. Une situation d’autant plus scandaleuse que McKinsey n’a pas payé d’impôt en France depuis 10 ans. A cet égard, une enquête préliminaire a déjà été ouverte le 31 mars dernier pour « blanchiment aggravé et fraude fiscale aggravée ».

Le fait que la justice se saisisse de cette affaire, déjà mise en lumière en mars dernier à la suite d’un rapport sénatorial et d’enquêtes journalistiques, met en difficulté l’exécutif, d’autant que les faits qui sont reprochés au Président de la République sont particulièrement graves. Alors qu’au printemps dernier, Macron avait nié les accusations avec énergie, déclarant « On a l’impression qu’il y a des combines, c’est faux », cette actualité judiciaire l’a poussé à réagir ce vendredi. Cherchant à minimiser cet événement, il a ainsi déclaré « qu’il fallait que la transparence soit faite », sans rentrer dans le détail de ce qui lui est reproché.

Pour autant, compte tenu de la gravité des faits et les nombre d’éléments à charge - les contrats grossiers à McKinsey, à l’image des 500 000 euros pour organiser un séminaire, l’implication de cadres de l’entreprise dans la campagne de 2017 révélée dans les « MacronLeaks », la proximité personnelle de Macron avec les dirigeants de McKinsey et ce depuis 2008 - l’affaire pourrait bien accabler l’exécutif au cours des prochains mois, même si Emmanuel Macron ne pourra pas être entendu par la justice, en raison de l’impunité pénale dont jouit le Président de la République.

Si les suites de cette affaire sont encore incertaines, elle rappelle les liens des macronistes avec des intérêts privés et des grands groupes capitalistes, qui ont déjà éclaboussé plusieurs proches de Macron. De Alexis Kohler, le principal conseiller de Macron, à Olivier Dussopt, ministre du travail un nombre impressionnant d’affaires de corruptions ont mis en évidence la proximité du gouvernement avec des lobby des grandes entreprises. A l’image des liens entre Macron et McKinsey, ces groupes accompagnent et conseillent à la fois le gouvernement dans ces attaques contre les travailleurs, tout en étant financés à coup d’importantes dépenses d’argent public.


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