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Ford Blanquefort : Encore une fois, Ford refuse l’offre de reprise de Punch

Pour l'énième fois, le constructeur automobile Ford a refusé l'offre de reprise de Punch. La Direccte devrait déterminer le sort du PSE et donc de celui des milliers d'ouvriers y travaillant directement ou induits avant le 4 mars. S'il venait à être validé, la fin de l'activité de l'usine de Ford Blanquefort, où travaille aussi Philippe Poutou, ex-candidat aux présidentielles du NPA, interviendrait dès la fin du mois d'août : un drame pour la vie de milliers de familles qui y travaillaient depuis des décennies.

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Le 21 février, la CGT a annoncé que la Direction de Ford a encore refusé la nouvelle offre de Punch pour racheter son usine de Blanquefort. Le constructeur automobile américain Ford avait annoncé courant 2018 son intention de se désengager de l’usine de boîtes de vitesse de Blanquefort, existante depuis 1972. Le 13 décembre, il avait déjà refusé une première offre de reprise de la société franco-belge Punch. Le 28 janvier, la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence de la consommation du travail et de l’emploi) avait annoncé son refus du PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi) pour l’usine. Un délai avait été mis en place pour permettre à Punch Powerglide d’assurer un nouvelle offre de reprise, mais finalement, aucun accord n’a été trouvé pour poursuivre l’activité sur le site qui compte encore 870 salariés.

L’ensemble des médias traditionnels titrent par des larmes de crocodiles leurs Une comme SudOuest "Ford à Blanquefort, cette fois, c’est la fin" car ce qu’on pourrait lire derrière le nom de "dégâts collatéraux" de ces négociations échouées, ce sont 870 travailleurs et travailleuses qui vont être mis à la porte, et 2000 emplois induits ; un drame sans nom, au regard de ces milliers d’ouvriers, et derrière eux des familles, qui après des décennies de travail dans cette usine, vont devoir chercher un autre emploi.

À l’automne 2017, Bruno Le Maire avait déclaré au sujet de l’intervention dans l’économie de l’exécutif : "Le rôle de l’Etat, c’est d’être acteur, pas observateur". Le résultat des négociations, bien que le constructeur Ford soit amplement responsable, démontre que l’implication de l’État avait peu d’enthousiasme, ou que son intervention a eu peu de réalité : comme l’a noté la CGT Ford dans son communiqué du 22 février, "L’Etat semble en mal d’imagination ou sans volonté réelle de se confronter à la multinationale Ford ou sans moyen réel".

La Direccte doit se prononcer sur la validité du PSE de Ford d’ici le 4 mars au plus tard. La CGT dans son communiqué souligne qu’il s’agit du même PSE qui avait été refusé par la Direccte le 29 janvier dernier. Selon le service communication de Ford, si le PSE est validé, la fin de l’activité de l’usine serait actée en août.

La CGT Ford se dit prête à continuer la lutte « Il doit y avoir un plan B ! Et cela ne doit surtout pas être, ce à quoi se prépare l’Etat, un plan de « revitalisation » solution pipeau et en rien « originale ». Lors de la prochaine réunion à Bercy, avec nous l’espérons le ministre Le Maire, nous bataillerons pour une véritable solution « originale », pour que l’Etat et les collectivités territoriales travaillent sur une stratégie industrielle, pour qu’une activité soit trouvée rapidement et soit installée dans les mois qui viennent sur le site. »

Alors que Ford procède à une restructuration de son activité mondiale, en fermant des usines comme à São Bernardo do Campo au Brésil, qui a des conséquences majeures sur la vie de milliers d’ouvriers et de leur famille. Les multinationales comme Ford, qui ont par ailleurs reçu des millions de subventions publiques pour "maintenir les emplois" comme en France, continuent de fermer leurs portes sous prétexte d’un manque de rentabilité, et malgré des chiffres d’affaires colossaux. Face à ces attaques qui broient la vie de milliers de travailleurs, il est indispensable d’organiser la solidarité avec eux, contre les patrons et le gouvernement complice ! A ce titre, les ouvriers de Ford Blanquefort organisent un concert contre la fermeture de l’usine le Samedi 2 mars, auquel nous vous invitons un maximum à y participer.

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Nous relayons ici le communiqué de la CGT Ford :

"Sans surprise, Ford a rejeté le dernier projet de reprise proposé par Punch. Nous n’avons pas plus de précisions sur la façon dont cela s’est passé, on suppose que Ford a été expéditif et aussi peu coopératif qu’auparavant. Nous nous n’avons pas non plus de précisions sur le contenu du projet Punch, quels clients, quels niveaux de productions, quels investissements, quelles garanties pour les salariés ? Rien, aucun détails, comme si cela ne nous regardait pas. Les dirigeants de Punch ne se sont même pas présentés à la réunion téléphonée de ce jeudi. Aucune explication, ce qui nous pose un gros problème de transparence et de correction. Conséquence immédiate, l’hypothèse d’une reprise par Punch s’écroule officiellement et même assez lamentablement. Nous ne comprenons pas d’ailleurs ce qui s’est vraiment passé entre lundi soir (date de remise à Ford du nouveau plan) et hier mercredi 20 au soir lors de la rencontre Ford-Punch à Cologne. Nous supposons que Ford va rapidement confirmer la fermeture de l’usine (quelle victoire !) avec l’aboutissement de son PSE dans les jours qui viennent. L’Etat, le ministère du travail, la Direccte
pourraient (ou devraient) homologuer ce PSE de fermeture, qui est exactement le même que celui qui avait été refusé et rétorqué par la Direccte le 29 janvier. C’est grotesque. Il suffit donc à Ford d’insister pour gagner enfin, par le passage en force de son PSE. L’Etat semble en mal d’imagination ou sans volonté réelle de se confronter à la multinationale Ford ou sans moyen réel. Mais la fermeture de l’usine reste pour nous injustifiable et scandaleuse (Ford fait des milliards de dollars et a empoché des dizaines de millions d’euros). Le gâchis est énorme, 850 emplois directs et près de 2000 emplois induits. C’est une catastrophe pour la région. C’est pour cette raison que nous refusons de nous résigner à cette liquidation, que nous refusons que l’usine devienne unenfriche. L’échec de l’hypothèse d’une reprise n’est pas que l’échec de Punch. Et surtout cela ne doit pas conduire à se résigner à la fin de l’histoire. Il doit y avoir un plan B ! Et cela ne doit surtout pas être, ce à quoi se prépare Etat, un plan de « revitalisation » solution pipeau et en rien « originale ». Lors de la prochaine réunion à Bercy, avec nous l’espérons le ministre Le Maire, nous bataillerons pour une véritable solution « originale », pour que l’Etat et les collectivités territoriales travaillent sur une stratégie industrielle, pour qu’une activité soit trouvée rapidement et soit installée dans les mois qui viennent sur le site.

La CGT Ford Blanquefort le jeudi 21 février 2019 "


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