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Un mur symbolique ?

Ford Blanquefort : la direction cherche à diviser les ouvriers en dressant un mur entre les usines !

Ce mercredi 10 janvier, c’est tenu sur le secteur de Blanquefort une « contre inauguration officielle » du mur séparant à présent les deux usines, celle des travailleurs de Ford et celle de GFT qui est elle dirigée par le groupe Magna.

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Le mur de la honte

C’est dès le premier jour des vacances d’hiver obligatoire (23 décembre 2017), pendant qu’aucun travailleur n’était sur les sites, que la direction de l’usine de Getrag Ford Transmission (GFT) à lancé la construction d’un mur visant à séparer les deux usines GFT et Ford Aquitaine Industrie (FAI). On rappelle que les deux usines sont légalement séparées depuis 2001 suite au rachat d’une partie de l’usine FAI par GFT, qui est ainsi devenu un sous-traitant de Ford. Cette fois-ci, c’est une séparation physique que GFT effectue, c’est une manœuvre commune aux deux directions est un signal négatif envoyé aux deux sites. Personne n’a été prévenu, mais GFT aurait laissé entendre craindre un débordement des actions des ouvriers de FAI, luttant contre les suppressions d’emploi, sur leur usine… Faisant certainement référence aux liens qui se sont déjà forgés entre les travailleurs, c’est par peur de la solidarité ouvrière entre les deux sites que les directions ont réagi !

Pour marquer leur désaccord avec ces méthodes la CGT Ford Blanquefort a appelé ce mercredi 10 janvier à un rassemblement intitulé « contre inauguration officielle » du mur en question, durant laquelle quelques ouvriers de Getrag les ont rejoints. Un événement symbolique également, mais qui a énervé la direction de FAI qui a fait surveiller le rassemblement par deux agents de sécurité ainsi qu’un huissier ! Certainement pour veiller à ce que les criminels (nous y reviendrons) de Ford Blanquefort ne brisent pas le cadenas du portail séparant les deux sites. Ce n’est par ailleurs pas un simple grillage qui a été installé, car on peut voir des barbelés donnant côté GFT !

Vers une autonomisation de Getrag, l’usine « concurrente » de Ford Aquitaine

Le fait est que le site GFT tend à une autonomisation du site, qui à terme pourrait donner une séparation complète des usines. Malgré la séparation des entreprises, qui fabriquent toutes deux des boîtes de vitesse, les liens étaient relativement fort. FAI traitait de nombreuses pièces du modèle IB5, qui est assemblé à GFT, mais cette boîte de vitesse en fin de vie ne devrait plus être produite dès mai 2018, ce qui signifiera la fin de la collaboration industrielle entre GFT et FAI, une condition pour diviser encore plus les travailleurs des deux sites. Le dit produit n’est pas du tout central dans la production de GFT qui en sort 775 boites par jour, contre 2400 boîtes pour le nouveau modèle MX 65 qui est le nouveau produit phare de l’usine. Il faut également mentionner les 19 travailleurs prêtés par FAI à GFT, dernier lien restant actuellement. Mais a terme, l’usine de GFT va acquérir l’autonomie suffisante, notamment au niveau des fours, et n’aura plus besoin de FAI. La fin de production des IB5 n’aura normalement pas trop d’impact pour GFT qui va augmenter la capacité du nouveau modèle MX 65.

Malgré « la bonne santé » de l’entreprise, les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) engagées par l’intersyndical CGT, CFTC et CFDT (FO refusait d’y participer) ne se déroulent pour l’instant pas bien. Lors de la première réunion le 9 janvier, la direction n’a accepté aucune revendications de l’intersyndicale et n’a elle-même rien proposé. Les revendications, ne sont pourtant pas réellement exigeantes au vu des efforts fait par les ouvriers pour le lancement du nouveau modèle, ils demandent : une augmentation de 70 euros pour tous, une augmentation des différentes primes (1,5 %), une revalorisation des primes d’anciennetés et 3 jours de congés pour les enfants malades pour les pères et mères isolés (actuellement aucun jour n’est accordé). Lors de la prochaine réunion le 12 janvier la direction devra changer d’attitude !

Du côté de FAI, la difficile lutte contre la répression

Concernant l’usine de Ford Blanquefort, nous avons, à plusieurs reprises suivi leurs mobilisations. Récemment c’est à Bercy qu’ils ont dû se déplacer dans le cadre du comité de suivi, nous relayons ci-dessous la vidéo des militants CGT Ford à la sortie de la rencontre de l’intersyndicale avec les ministères de l’économie et du travail :

En plus de cela, la répression contre les travailleurs mobilisés ne s’arrête pas, nous avions déjà parlé des amendes suites au procès de quelques ouvriers, mais la suite de cette affaire se déroulera lundi prochain, le 15 janvier, nous relayons cette fois un communiqué de la CGT Ford, issue de leur site internet :

LES FORD EN JUSTICE POUR AVOIR DÉFENDU LEUR EMPLOI

Lundi 15 janvier 2018, trois camarades de la CGT Ford Bordeaux sont convoqués au Tribunal Correctionnel à Paris. Parmi eux, l’ex-candidat à la présidentielle Philippe Poutou dont la tirade « nous, on n’a pas d’immunité ouvrière ! » aura marqué les débats du premier tour et ces convocations démontrent à quel point il était dans le vrai.

Ils sont poursuivis suite à une action syndicale pour la sauvegarde des emplois Ford de l’usine de Blanquefort (Bordeaux). Poursuivis pour avoir participé à la décoration du stand Ford en 2012 et 2014 au salon de l’Auto.
C’est le bassin d’emploi girondin qui était menacé, et qui l’est encore. Oui, lutter pour son emploi est une lutte légitime, pas question d’accepter la criminalisation de l’action !

Ces convocations judiciaires arrivent, alors que la CGT Ford essaie de relancer la mobilisation, car une nouvelle fois l’emploi est sérieusement menacé sur l’usine de Ford Blanquefort y compris les emplois induits que nous n’oublions pas.

Il est hors de question de céder à cette pression, nous soutenons nos camarades et toutes les personnes réprimées !

La répression syndicale-ouvrière se développe : les Goodyear, les PSA, les militants de l’inspection du travail, Air France…, la liste est longue. Soyons solidaire et faisons bloc face à cette répression !

C’est pourquoi, nous appelons à un rassemblement lundi en soutien à nos camarades !

Rassemblement lundi 15 janvier 2018 à 8H30
Palais de justice
10 Boulevard du Palais
75001 Paris

Nous appelons évidemment à rejoindre et relayer ce rassemblement pour soutenir les travailleurs de l’usine Ford Blanquefort, des travailleurs feront le déplacement accompagné par quelques autres du site de GFT en solidarité !

Sources des photos : page facebook CGT Ford


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