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Mais d’où vient la violence ?

Forte répression à Paris. Des dizaines de blessés dont certains graves : un manifestant risque de perdre son œil

Après chaque manifestation contre la loi Travail, il est toujours très instructif d’examiner les gros titres des médias dominants. La constante, c’est que la précision est toujours au rendez-vous. Surtout si l’on veut connaître le nombre de blessés, toujours graves, du côté forces de police ou encore le nombre d’interpellation ou de gardes à vue. Après cette 13ème journée de mobilisation la loi Travail, le bilan est, selon Cazeneuve, de 15 policiers et gendarmes blessés dont 2 grièvement. Et ce sont 64 interpellations dont 32 gardes à vue. Les médias dominants, eux, se contentent de relayer et d’enjoliver ces chiffres, en centrant l’information sur le « CRS brûlé à la jambe par un cocktail Molotov ». Pourtant, plusieurs dizaines de manifestants ont été blessés dont certains gravement, dont l’un qui risque de perdre son œil, mais pas un mot dans les médias. Damien Bernard

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Etant donné que les médias dominants imposent le cadre médiatique, les informations objectives sont pour le moins difficiles à trouver. Pour dénicher ces informations, nous ne pouvons donc compter que sur nous-mêmes. Avec l’avènement des smartphones, il est aujourd’hui beaucoup plus simple de partager l’information sur internet. Nombre de militants, étudiants et salariés participant aux manifestations, postent sur Facebook ou Twitter des informations en direct. Ce sont aussi les médias indépendants qui agissent de l’autre côté de la barricade, c’est-à-dire du côté des exploités et des opprimés, qui tentent d’offrir un autre point de vue sur la mobilisation, avec le plus de professionnalisme possible, et les moyens disponibles. Des médias, et des journalistes qui sont aussi le plus souvent visés : « Je peux vous raconter l’histoire de mon collègue journaliste, qui a pris un tir de LBD40 dans son masque à gaz (qu’il portait au visage). », peut-on lire sur le compte Twitter Gaspard Glanz.

De nombreux tweets, notamment sur le compte de Taranis News, permettent de présenter une toute autre réalité. « Pas encore de bilan officiel des pompiers ou de la medicalteam, mais plusieurs dizaines de manifestants blessés dont d graves », peut-on y lire en fin de soirée. Mais c’est aussi la violence terrible de cette répression qui est à noter, et que le site Taranis News compte dévoiler dans une vidéo publiée aujourd’hui même. « Je peux aussi vous raconter les 6 policiers qui marchent sur un manifestant menotté au sol, ou qui piétinent le monument aux morts de répu. », réplique le compte Twitter. « Ou vous raconter comment on traîne les gens sur le sol en leur mettant des coups de pied au visage, raison pour laquelle ils saignent, après. ». Pour illustrer cette violence terrible, des photos de « débris d’une grenade de désencerclement qui a explosée [sic.] à quelques centimètres de nous » ont été prises.

Les manifestants ne sont évidemment pas en manque de répression non plus. « Au moins 5 blessés graves dans la manif dont un éborgné, un tir tendu dans le ventre la personne vomi du sang » [sic.], affirmait le média en fin d’après-midi. Depuis l’instauration de l’état d’urgence, l’impunité des forces de police, celles même qui ont tué Adama Traoré, est montée crescendo. Les mobilisations contre la loi Travail ont permis aux forces de police d’exprimer leur impunité, à un niveau rarement atteint. « Les flics ne portent plus leur matricules et ne respectent plus aucune consigne de retenue comme au printemps », affirme le compte de Taranis News. Ou encore : « Je peux aussi vous affirmer que le nombre de policiers portants leurs matricules a chuté de 30% au printemps, à 5% aujourd’hui. » En effet, à quoi bon être identifié, si c’est pour que la justice de classe, rende un non-lieu ?

« Je vous le dis maintenant : les images que vous allez voir de la manifestation d’aujourd’hui … elles ne vous laisserons pas indifférents. » [sic.], explique le média indépendant. En effet, la répression a été terrible ce 15 septembre, et cela particulièrement sur Paris. Avec cette nouvelle escalade répressive, le gouvernement et son bras armé, ses forces de police comptent bien faire taire une bonne fois pour toutes toute idée de contestation, notamment dans le mouvement étudiant, particulièrement visé. Face à cette répression, qu’elle soit patronale-syndicale ou gouvernementale-policière, c’est bien d’un vaste mouvement dont nous avons besoin. Alors que la répression judiciaire s’abat sur le mouvement ouvrier et la jeunesse, c’est une campagne qu’il s’agit de mener en s’appuyant notamment, sur les campagnes de soutien aux salariés d’Air France qui passent en procès le 27 septembre, ou encore le procès des Goodyear qui se tiendra les 19 et 20 octobre 2016 à Amiens. Exigeons le retrait des poursuites et la relaxe de tous les inculpés !


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