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A qui profite le crime ?

Fusillade sur les Champs. Hold-up électoral en vue ?

A Paris, une attaque terroriste a visé des policiers ce jeudi soir faisant un mort et deux blessés. L’Etat Islamique a revendiqué cet attentat barbare. Une attaque sur les Champs-Elysées, 72h avant le premier tour, voilà qui ouvre la voie à toute les instrumentalisations sécuritaires et guerrières, notamment à la droite et à l’extrême-droite.

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Crédits Photo : @ AFP

C’est d’ailleurs une suspension de campagne qu’ont proposé Fillon et le Pen qui, d’entrée de jeu, a parlé de terrorisme islamiste alors que le Procureur de la République en charge de l’enquête ne s’était pas encore prononcé.

En plein second « débat » des élections présidentielles et à trois jours du premier tour de la présidentielle, un attentat a donc visé les forces de police, au centre de Paris, sur l’Avenue des Champs-Elysées. Peu avant 21 heures, au 102, à l’angle où se situe le Fouquet’s, un véhicule s’est arrêté devant un car de police. En sortant du véhicule, l’auteur de l’attentat a immédiatement ouvert le feu à l’arme automatique, tuant un policier, en blessant deux autres. Une touriste a été légèrement blessée. L’assaillant a par la suite été abattu.

Cet attentat, revendiqué par l’Etat Islamique dans la soirée, semble relever de la même logique de sous-traitance ou de franchising barbare d’actions terroristes perpétrées sur le sol européen par Daech. De la même façon que les deux hommes interpellés à Marseille ce mardi, l’homme, Karim C., déjà incarcéré pour tentative d’homicide, s’est radicalisée en prison avant de poursuivre sa fuite en avant réactionnaire à sa sortie. Une perquisition était en cours, menée dans la nuit de jeudi à vendredi, à Chelles, en Seine-et-Marne, où il vivait chez sa mère dans un pavillon.
C’est au travers d’un communiqué de son organe de presse Amaq que l’État islamique (EI) a revendiqué jeudi soir l’attaque. « L’auteur de l’attaque des Champs-Elysées dans le centre de Paris est Abu Yussef le Belge, et c’est un des combattants de l’Etat islamique ». L’attaque donne du grain à moudre aux réactionnaires de tous poils qui veulent serrer un peu plus la vis, ici, tout en intensifiant les opérations extérieures en cours.

Mais, cette fois-ci, c’est dans le contexte très particulier de l’ultime jour de la campagne du premier tour de la présidentielle que l’attaque terroriste a été commise. Dès lors, en plus de la surenchère sécuritaire du gouvernement, la grande majorité des candidats, à l’exception de l’extrême-gauche, se sont saisis de la situation pour réaffirmer leur solidarité avec « corps policier » et pour réaffirmer la nécessité de radicaliser un peu plus la « lutte contre le terrorisme ».

Non seulement nous dénonçons le hold up électoral que tente d’opérer Fillon et le Pen en tirant partie de la peur diffuse qu’instaure cette nouvelle attaque, mais nous refusons également toute unité nationale avec ceux qui, en dernière instance, de par les ingérences, les interventions, les occupations militaires, directes ou indirectes, ont créé les conditions des monstres qui, aujourd’hui, disent s’attaquer à l’Occident.
De façon très révélatrice, à gauche, le discours a été le même, entre Mélenchon et Hamon : solidarité avec les forces de l’ordre, lutte contre le « totalitarisme islamiste », unité des Républicains et, surtout, défense de la devise républicaine.

Pour Mélenchon, « l’islamo-fascisme » est un péril bien plus grand que l’impérialisme et non la conséquence de l’impérialisme qui, pourtant, comme l’écrivait il y a plus d’un siècle Jaurès, charrie les guerres comme la nuée l’orage. C’est donc au nom de valeurs communes qu’il a ouvert les conclusions en parlant « au nom de tous les candidats ».

La seule solidarité qui vaille contre le terrorisme, c’est celle de la solidarité avec les peuples en lutte, contre les dictatures et le fléau de courants religieux obscurantistes et réactionnaires qui prospèrent sous le parapluie de l’impérialisme, à commencer par celui qui intervient au nom des droits de l’homme, en brandissant le drapeau tricolore. Sur cette question-là, centrale pour nos vies, il n’y a que l’extrême gauche à avoir une position absolument claire dans ces élections. Mélenchon, sur ce dossier là également, a bien montré qu’il était bien plus « républicain » - avec tout ce que cela implique - que communiste et internationaliste, la seule façon, en réalité, pour construire un monde débarrassé du fléau des guerres et de la violence.

En attendant, Fillon et Le Pen se frottent les mains.


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