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À Colombes, défense de l'éducation et du droit de grève contre la répression

Gari et Oscar sanctionnés pour faits de grève

Elise Duvel Aucun répit pour les manifestants, les militants syndicaux et politiques. Le gouvernement poursuit sa ligne répressive. Aucun secteur n’est épargné et l’éducation n’est pas oubliée. Après de lourdes sanctions pour faits de grève à l'encontre des profs du collège de Bellefontaine, à Toulouse, où une enseignante, Laure, avait fait une une grève de la faim contre sa mutation d’office, c’est au tour des collègues du collège Gay Lussac, à Colombes, de subir l'acharnement du rectorat de Versailles, pour avoir fait grève, l’hiver dernier, contre la réforme de l’Éducation prioritaire.

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En novembre dernier, la ministre de l’Éducation nationale dévoilait la nouvelle carte de l’Éducation prioritaire. Le but ? Appliquer la réforme, en instaurant les REP (Réseaux d’Éducation Prioritaires remplaçant les Zones d’Éducation Prioritaires), par simple redéploiements de moyens. Pour financer les REP+, le gouvernement se contente de rebattre les cartes, et c’est sans surprise que de nombreux établissements sortent du Réseau prioritaire, ce qui signifie autant de moyens en moins.

C’est pourquoi de nombreux établissements sortant du dispositif prioritaire se sont mobilisés et ont mené des grèves reconductibles très dures, en décembre 2014, conduisant des blocages avec le soutien des parents d’élèves. Les collègues de Gay Lussac, déclassés, ont mené ce combat pour exiger la non-sortie du dispositif de l’Éducation prioritaire pour tous les établissements recalés et revendiquer, à l’inverse, plus de moyens pour l’Éducation nationale. Malgré la forte mobilisation en décembre, le gouvernement n’a pas plié. Au contraire, il est resté droit dans ses bottes, imposant dans la foulée sa réforme des collèges, malgré le rejet massif des enseignants.

Aujourd’hui, Gari Pham et Oscar Roman, fortement mobilisés aux côtés de leurs collègues de Gay Lussac contre la casse de l’Éducation prioritaire sont sous le coup de procédures disciplinaires pour faits de grève. Ces procédures, devenues banales sous ce gouvernement, marquent une offensive très grave contre le droit de grève, la liberté syndicale et le droit de manifester.

Pour protester contre cette répression, les deux tiers des collègues de Gari et Oscar du collège de Gay Lussac sont en grève reconductible depuis vendredi 18 septembre. Ils exigent le retrait de toute poursuite contre les deux enseignants. De même, toujours en attente de passer devant le conseil de discipline – maintes fois reporté – les deux professeurs incriminés ont entamé lundi une grève de la faim pour dénoncer l’atteinte au droit de grève et exiger le retrait des procédures disciplinaires.

Ce cas est loin d’être isolé. En effet, les enseignants du collège de Bellefontaine à Toulouse ont subi les mêmes attaques. Six enseignants furent sous le coup de procédures disciplinaires pour faits de grève en décembre dernier. Ils revendiquaient plus de moyens pour l’éducation.

Déterminés, les enseignants de Bellefontaine se sont réunis en collectif et ont mené une lutte acharnée contre les sanctions dont ils étaient victimes. Mais face à la fermeté du rectorat, une enseignante, Laure a décidé de faire une grève de la faim en juillet. Cette dernière a duré 26 jours avant l’obtention d’une victoire partielle : les dossiers disciplinaires des six collègues injustement incriminés ont été effacés et le motif de « mutation dans l’intérêt du service » a été supprimé pour les six professeurs. En revanche, seule Laure a obtenu la possibilité de réintégrer Bellefontaine à la rentrée 2015. Les mutations sont maintenues pour les cinq autres enseignants, et ce malgré l’effacement des dossiers, ce qui conduit à une situation absurde : si les dossiers sont vides, comment justifier ces mutations, sauf à vouloir sanctionner d’anciens grévistes ?

Par delà le soutien à Laure, à l’ensemble des enseignants de Bellefontaine, ainsi qu’aux deux enseignants de Gay Lussac, c’est une riposte d’ensemble qu’il faut construire. Une riposte pour réaffirmer le droit de grève et le droit de manifester, contre la répression qui touche tous les secteurs comme c’est le cas de Gaétan, étudiant en histoire de l’art, à Toulouse condamné à 6 mois de prison dont deux fermes pour avoir manifesté après l’assassinat de Rémi Fraisse en automne dernier ou encore celui de Yann le Merrer, postier du 92, révoqué de la Poste pour son activité syndicale.

Nous vous invitons également à signer leur pétition de soutien.


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