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General Electric : après 4 semaines de grève dure, la direction recule temporairement

Les salariés de General Electric Villeurbanne, en grève depuis le 23 novembre, ont obtenu le jeudi 17 décembre un recul partiel de la direction qui concède le maintien de 81 emplois sur les 285 menacés et une amélioration légère des indemnités de licenciements. Mais ces concessions restent partielles et la bataille ne semble pas finie.

Rafael Cherfy

22 décembre 2020

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CREDIT PHOTO : Une soixantaine de manifestants se sont réunis ce lundi matin. Photo Progrès/Régis BARNES1 /4

Une grève totale et reconductible accompagnée d’un blocage de l’entrée du site avait démarré le lundi 23 novembre sur le site de General Electric Villeurbanne. Contre l’illusion que le dialogue social serait suffisant pour obtenir une issue favorable aux salariés, les grévistes avaient entamé un mouvement dur contre le PSE menaçant 285 emplois sur les 460 du site.

Un conflit dur, face à une direction qui tente de museler la grève

Face à une grève radicale, et devant un risque d’extension aux autres sites de General Electric (le géant américain prévoit de supprimer 764 postes en France), la direction avait décidé d’entamer les négociations le 7 décembre pour tenter de calmer la colère. Le 11 décembre, elle avait concédé le maintien de quelques postes sur le site de Villeurbanne, le paiement de 5 jours de grève et une amélioration très légère des primes de départ.

Pourtant, le 14 décembre, lorsque que l’accord de fin de conflit était en passe d’être signé, la direction a tenté d’inscrire dans le protocole de fin de conflit l’interdiction de faire grève jusqu’en mars 2021, ce qui correspond à la période des négociations du PSE. Pour résumer, la direction a tenté d’annuler toute possibilité aux salariés de se remobiliser en cas de non-respect des engagements. Pire encore, l’accord prévoyait que les syndicats s’occupent d’empêcher les salariés de repartir en grève, comme l’indique Adam Mathieu, élu CGT à Villeurbanne : « Ce n’est pas aux syndicats d’empêcher les salariés de faire grève, encore moins de les fliquer pour voir s’ils ralentissent ou non la production. »

Face au mépris et aux manœuvres honteuses de la direction, la tension est montée pour la quatrième semaine de grève reconductible avec une quinzaine de salariés qui ont entamé une grève de la faim.
Finalement, le jeudi 17 décembre, face à l’ampleur de la colère, la direction a finalement décidé de revenir aux conditions qui avait été négociées le 11 décembre en retirant l’interdiction de grève. La grève a alors été levée.

La mobilisation comme seule voie pour faire reculer la direction

Si les négociations doivent continuer jusqu’en mars 2021, le recul partiel de la direction arraché reste partiel et fragile. En effet, le maintien de 81 sur les 285 suppressions de postes prévues est une avancée mais qu’en est-il des 200 licenciés restant ? Qu’en est-il des conditions de travail des salariés non licenciés qui vont se retrouver avec une hausse de la charge de travail à la suite du départ de leurs collègues licenciés ?

Aucun des salariés ne doit être licencié, d’autant plus quand on se penche sur l’état financier du groupe qui est loin d’être en crise. De toute évidence, ces plans de licenciements sont des effets d’aubaine pour une entreprise qui a touché 200 millions d’aides de l’Etat sur les dernières années mais qui a aussi reversé 117 milliards de dollars en dividendes à ses actionnaires en seulement dix ans.

Pour imposer un rapport de force à même d’empêcher les licenciements, il va falloir lutter à échelle des groupes, regrouper tous les sites et au-delà regrouper les entreprises et construire un front commun contre les licenciements, qui réunisse l’ensemble des nombreux secteurs attaqués, autour d’un même calendrier et sur une même base de grève reconductible. Des salariés de Total, et en premier lieu la raffinerie de Grandpuits menacée de 700 suppressions d’emplois, à la lutte exemplaire des salariés de Toray,
l’enjeu est de se battre pour imposer 0 baisse de salaire, 0 suppression d’emplois.

Une lutte radicale d’ensemble doit se fixer l’objectif d’interdire les licenciements, d’imposer le partage du temps de travail et l’embauche de tous les travailleurs en CDI, seuls moyens pour les travailleurs de ne pas payer la crise.

Soutenez la mobilisation des grévistes de General Electic Villeurbanne en donnant à la caisse de grève


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