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Un rendez-vous à ne pas manquer : Faisons front !

Goodyear. Cinq raisons de se rendre à Amiens les 19 et 20 octobre prochain

Les 19 et 20 octobre prochain, les travailleurs de Goodyear devront comparaître devant le tribunal d'Amiens. Un procès en appel pour contester les condamnations des 8 syndicalistes, à des peines allant jusqu'à 9 mois de prison ferme en janvier dernier. Pour peser dans le rapport de force, la CGT Goodyear a appelé à un rassemblement national à Amiens, sur les deux jours du procès. Pourquoi il est primordial de s’y rendre, en cinq raisons. Julian Vadis

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1/ Parce que la lutte des Goodyear contre la fermeture de leur usine est une lutte exemplaire

En 2008-2009, alors que les plans de licenciements pleuvent suite à la crise des capitalistes, un certain nombre de secteurs de travailleurs et travailleuses refusent de baisser la tête, et de tenir bon. Cela sera le cas de l’usine Continental de Clairoix, avec la figure de Xavier Mathieu, ainsi que celui de l’usine Philips à Dreux où les salariés ont même mis en place le contrôle ouvrier de la production pendant une courte période, faisant ainsi la démonstration que les salariés n’ont pas besoin des patrons pour produire. C’est le cas aussi des Goodyear d’Amiens. Pendant près de 9 ans, les travailleurs et travailleuses de Goodyear ont lutté sans relâche, occupant leur usine, interpellant directement leurs patrons, cherchant à construire les liens avec les autres usines en lutte, s’opposant au chantage imposé par le patronat qui voulait leur faire accepter des indemnités de licenciements pour mieux les faire taire. A l’époque, ils avaient dû faire face à la brutalité patronale, notamment d’un des potentiels repreneurs, Maurice Taylor, qui les accusait de fainéantise. Mais aussi à la complicité cynique du gouvernement, Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif, demandant aux salariés de « mettre de l’eau dans leur vin » et de « faire des efforts ». 1173 travailleurs et travailleuses, c’est à dire 1173 familles ont été mis à la porte, et le ministre leur demandait de « faire des efforts » ! Se rendre à Amiens le 19 et 20 octobre, c’est aussi porter la voix de ses 1173 familles, mises sur le carreau pour les bons profits des capitalistes, et porter la mémoire des luttes de notre classe, pour s’inspirer du meilleur et se préparer à contre-attaquer le pire. Ce procès est aussi celui de toute une génération ouvrière qui, à l’image des Goodyear, des Continental ou des Philips, a refusé de baisser le regard, d’accepter le chantage des patrons aux indemnités de départ et a décidé de se battre, à l’époque où la crise frappait fort et les capitalistes cherchaient à la faire payer aux travailleurs.

2/ Parce qu’il s’agit d’un formidable événement de solidarité de classe

"Nous sommes tous des Goodyear", voici le message qui se dégage de cet appel à rassemblement en Picardie ces 19 et 20 octobre. Condamnés pour avoir manifesté leur colère en 2014 face à la fermeture de leur usine, dans une région déjà ravagée par le chômage, les Goodyear n’ont fait que défendre leurs intérêts comme des milliers de travailleurs et travailleuses. Face à une justice en adéquation avec les aspirations des classes dominantes, la solidarité de classe est notre meilleure arme pour peser dans le rapport de force ... et voir ainsi nos camarades sortir libres et sans aucune poursuite du tribunal.

Ce rassemblement est par ailleurs prévu pour être un moment de rencontre entre différents secteurs, avec des concerts, et des barnums pour accueillir les soutiens venus de loin. Des dizaines de cars vont arriver des quatre coins de la France, des délégations de différents secteurs de salariés, de la jeunesse, seront présent à ce rendez-vous d’honneur.

3/ Parce que quelque chose s’est réveillé au printemps dernier : une convergence de la jeunesse avec les travailleurs combatifs plus que nécessaire !

Parler de solidarité de classe aujourd’hui a une toute autre signification. Le printemps dernier, avec le mouvement contre la loi Travail - première mobilisation massive depuis la réforme des retraites en 2010 - a permis à la jeunesse et aux travailleurs et travailleuses de revenir sur le devant de la scène. Un réveil qui, quatre mois durant, aura manifesté des velléités de convergence pour marcher ensemble dans la rue, face à la politique néolibérale du gouvernement socialiste, mais aussi face à sa police, ses gaz et ses matraques. Les dates du 19 et 20 octobre entrent pleinement dans le cadre de ce "tous ensemble" tant souhaité. Converger à Amiens, c’est poser les bases pour que cette aspiration deviennent réalité ... en cette fin de mois comme pour les batailles à venir.

Cette jonction entre la jeunesse et le monde du travail s’est faite de manière embryonnaire et ce malgré la politique des directions syndicales qui n’a pas œuvrer à la construction du « tous ensemble » pour que cette alliance s’exprime jusqu’au bout et fasse trembler le gouvernement et les patrons. Il est un devoir de tous ceux et celles qui sont descendu dans la rue au printemps, tous les jeunes qui ont cherché à faire la jonction avec les travailleurs et qui appelaient à une grève générale d’être présent ce 19-20 aux côtés des Goodyear. Il s’agit d’un rendez-vous à ne pas manquer !

4/ Parce que l’Etat compte faire payer, au travers des Goodyear, "l’impertinence" de ceux et celles qui veulent relever la tête

Avec les condamnations qui pleuvent sur celles et ceux qui se sont mobilisés aux printemps dernier, pas l’ombre d’un doute sur le fait que l’Etat voudra montrer les muscles en cette fin de mois, afin de faire payer la mobilisation et les velléités de résistances. Pour l’Etat, Goodyear est un symbole de radicalité ouvrière à détruire, tout comme le sont les travailleurs d’Air France. En ce sens, venir à Amiens les 19 et 20 octobre, c’est aussi envoyer un message fort aux classes dominantes. Le même qui émanait de la mobilisation contre la loi travail : Nous sommes toujours là, prêt au combat face à vos réformes néolibérales et à la répression qui les entoure.

5/ Pour faire front contre les violences policières, l’état d’urgence et la répression

Le meeting "faisons front" face aux violences policières, la répression et l’islamophobie a réunit plus de 600 personnes à Tolbiac, cherchait à poser les bases de l’émergence d’un front de défense des droits démocratiques, contre la répression et le racisme. Par la voix de Mickael Wamen, les Goodyear ont appuyé cette initiative en adressant un message de soutien aux participants du meeting : « la justice de classe qui nous condamne à de la prison ferme et qui poursuit les militants du mouvement social est la même qui acquitte les policiers coupables de violences et de meurtre ». Mickael Wamen a également invité les différents intervenants du meeting à venir prendre la parole à Amiens, car le but est de chercher à rassembler les forces qui s’opposent à la politique gouvernementale, des quartiers populaires à la jeunesse scolarisé en passant par les profs et les travailleurs combatifs, qui ont un rôle central à jouer sur ces questions. Les dates du 19 et 20 octobre ont été fixé comme échéance majeur par ce meeting, bien décidé à passer des paroles aux actes. Aux côtés de Mickaël Wamen, de Romain Altman de la CGT InfoCom, d’Amal Bentounsi du collectif Urgence Notre Police Assassine et de tant d’autres, venir à Amiens, c’est aussi s’inscrire dans cette dynamique pour, enfin, faire front face à l’offensive sécuritaire du gouvernement.

Pour ces raisons, comme pour tant d’autre, la mobilisation générale doit être le mot d’ordre. Tous à Amiens les 19 et 20 octobre prochain


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