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Grève à Air France pour les salaires : « Il faut qu’on bouge tous ensemble ! »

Ce mardi, les salariés d’Air France étaient en grève pour exiger une hausse de 10% de salaire et une prime de 3 000 euros. L'heure est à la construction du mouvement et une nouvelle date de grève est à venir.

Alexis Taïeb

21 septembre 2022

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Ce mardi, des salariés d’Air France de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle étaient en grève pour exiger une augmentation de 10% sur leur salaire, avec un minimum de 300 € net, ainsi qu’une prime immédiate de 3 000 €. Des assemblées générales avaient déjà eu lieu la semaine dernière sur les sites d’Orly et de Villeneuve le roi pour préparer la journée. Mais ce mardi, le mouvement s’est étendu également sur le site de Roissy.

La colère des grévistes s’est déclenchée suite aux annonces de la direction, qui avait annoncé une prime de 1 000 € ainsi qu’une hausse de 5% des salaires répartis sur plusieurs mois, une mesure cosmétique, comme nous l’expliquions dans un récent article. Franck, représentant du personnel, militant à Sud aérien, et travailleur de la maintenance sur Orly explique ainsi : « C’était viscéral pour nous, on a pris la proposition de la direction pour une insulte. A tel point qu’on voit des collègues qui n’avaient jamais fait grève avant se mobiliser avec une très forte détermination ».

Les grévistes se sont donc à nouveau rassemblés en assemblée générale ce mardi. Ils étaient près de 200 en grève sur Villeneuve le roi, et une centaine d’entre eux ont décidé de rejoindre en cortège leurs collègues d’Orly, pour une grande assemblée générale d’environ 500 grévistes. Du côté de Roissy, 300 salariés se sont rassemblés entre la vacation du matin et celle de l’après-midi. Le mouvement se construit, et l’heure est toujours à rassembler, comme nous le confie Patrick, personnel au sol et travailleur dans la logistique, et militant chez SUD aérien : « On va tout faire pour continuer à rassembler ! Beaucoup de collègues sont très réceptifs quand on parle de l’inflation, il y a un fort sentiment d’injustice. ».

Une combativité que confirme Franck, représentant du personnel, militant SUD aérien et travailleur à la maintenance : « Le temps joue pour nous, on va se rendre compte au fur et à mesure que les propositions de la direction sont bien insuffisantes avec la crise économique qui s’approfondit. Tout le monde va se poser des questions, y a un moment où le mouvement va s’élargir. Quand les premières fiches de paie vont tomber, on va être choqué » avant d’ajouter : « on est tous dans le même bateau, il faut qu’on bouge tous ensemble, l’inflation va encore augmenter, dès le mois de janvier on risque de tous perdre 8% de salaire »

Et en effet, la question de l’élargissement et de l’union du mouvement reste centrale pour les grévistes. Car, pour le moment, les mécanos ne se sont pas tous joints au mouvement, un secteur pourtant traditionnellement mobilisé. « Actuellement, la direction est en train de négocier les salaires avec les salariés par type de métier. Et les mécanos ont dû recevoir des promesses pour leur dire qu’ils allaient recevoir des sommes, et, ça, c’est une stratégie de la direction pour nous diviser » avance Franck.

Pour Joël, ex-salarié d’Air France et aujourd’hui retraité, le mouvement qui se déroule aujourd’hui à des points de convergence avec celui de 2006 durant lequel la direction faisait déjà tout pour diviser les salariés : « A l’époque, la direction jouait déjà sur les mécanos pour nous diviser. Il faut tirer les leçons de cette époque, il faut éviter toute division. Seul, on ne peut pas gagner grand-chose, il faut y aller ensemble. C’est très dangereux de se battre corporation par corporation, et la direction joue là-dessus »

Un obstacle important pour les grévistes qui restent déterminés pour continuer le combat. Ils se sont mis d’accord lors des assemblées générales pour une nouvelle date de grève qu’il reste à définir et des actions sont à venir. Et alors que la date nationale du 29 septembre approche, les salariés d’Air France sont aussi déterminés à se joindre à l’ensemble des secteurs du monde du travail qui seront mobilisés ce jour-là. « D’habitude, on fait le 29 sur l’aéroport, mais la semaine prochaine, on va aller tous ensemble sur Paris pour exiger la hausse générale des salaires ! » conclu Franck.

En effet, cette date peut jouer un rôle important dans la période, mais celui-ci est conditionné à ce que cette date ne reste pas isolé. Une premier enjeu est de réussir à en faire une véritable journée grève, qui parviendra à bloquer le pays pendant 24 heures. Un autre est de réussir à construire un véritable rapport de force dans la durée qui pourra faire vaciller le gouvernement. Pour ça, les grèves qui sont en train d’émerger dans plusieurs secteurs de la classe, comme à Roissy Charles de Gaulle, à carrefour en ce moment, à Renault la semaine dernière, les travailleurs de Total à partir du 27 septembre jusqu’au 29, peuvent servir de point d’appui pour penser un mouvement qui aille au-delà du 29.


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