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4ème grève contre le gouvernement Tsipras

Grève générale de 48 heures en Grèce. Vers une reprise de la lutte ?

Le 4 février dernier, une grève générale avait déjà soulevé le pays, et 50 000 personnes avaient manifesté alors, notamment contre la réforme des retraites. A l’époque, Tsipras dénonçait les manifestants, en parlant notamment de « révolte des cravates », et expliquait que cette réforme était la moins pire des solutions, le plus petit des sacrifices. G. Gorritxo

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Aujourd’hui, c’est la même partition qui se joue, avec une accélération de la pression des créanciers, qui n’est pas sans rappeler la crise qui s’était ouverte à l’été 2015. Cette fois, les créanciers européens ont exigé que des mesures soient votées dès le dimanche 8 mai par le Parlement grec, pour octroyer la tranche prévue de 5 milliards d’euros le lundi 9 mai, jour de réunion de l’Eurogroupe. Certains analystes expliquent déjà qu’il sera difficile d’arriver à un accord le 9, et qu’il pourrait s’ouvrir une crise de même nature que celle de l’été passé, en réalité jamais vraiment refermée.

Les deux principaux syndicats grecs, le GSEE (travailleurs du privé) et ADEDY (des fonctionnaires), ont donc appelé à une grève générale de 48 heures, vendredi et samedi. Le Pno, principal syndicat des marins, a lui appelé à 4 jours de grève. Les bateaux faisant la jonction avec les îles resteront donc à quai.

Selon les premières informations, Athènes serait paralysée, en particulier les moyens de circulation. Bus, trains, métro, tout serait à l’arrêt, et il ne resterait plus que les taxis pour se déplacer. Des rassemblements ont été appelés dans l’après-midi. Le PAME, syndicat lié au parti communiste grec KKE, avait appelé seul à un rassemblement le matin, qui aurait rassemblé 6000 personnes.

L’appel à mobilisation se fait contre deux projets de loi. D’abord, la réforme des retraites dont le contenu se précise, et qui entrainerait des baisses de pensions allant jusqu’à 30 % pour certains retraités, une hausse des cotisations, et l’instauration d’une retraite nationale à 384 euros par mois au lieu des différents régimes existant aujourd’hui. En second lieu, la modification de l’impôt sur le revenu, via une augmentation des taxes (de 23 à 24 % pour la TVA, de 13 à 23 dans l’hôtellerie) et des impôts des moyens et hauts salaires. Tout cela a même pas un an de l’énorme augmentation de la TVA, de 10 points déjà !

La GSEE a qualifié ces réformes de « dernier clou dans le cercueil », et ce n’est pas peu dire. Et comme si cela n’était pas suffisant, l’Eurogroupe a récemment exigé du gouvernement grec qu’il mette en place des « mesures contingentes », c’est-à-dire des mesures décidées en avance, et qui se mettraient en place automatiquement, indépendamment du gouvernement en place d’ailleurs, si l’excédent budgétaire dégagé de 3,5 % du PIB n’était pas respecté en 2018. Premièrement, cet objectif ne sera pas respecté, même les créanciers le savent déjà, et il a été repoussé dans les deux premiers mémorandums car irréalisables (pour rappel, avec celui de juillet 2015 signé par Tsipras, on en est au troisième…). Deuxièmement, cela montre encore une fois, si besoin était, que les créanciers de la Grèce n’ont que faire de la « démocratie », du vote des grecs (que ce soit aux élections ou au référendum) et qu’ils tiennent à imposer dès maintenant pour 2018 l’austérité la plus totale, et ce par la force, ou plus précisément en « asphyxiant » le pays par la dette.

Une fois de plus, on voit bien que la négociation de Tsipras revient à une capitulation, et que le jeu est davantage un rapport de force. Dans ce match, ça n’est pas le gouvernement Syriza-Anel (et sa très courte majorité) qui pourront faire peur aux capitalistes européens et grecs, mais bien les travailleurs et les secteurs populaires, en imposant dans le paysage la grève générale, en se battant jusqu’au bout contre les mesures austéritaires, contre le gouvernement Tsipras, contre leur monde…

Avanti le peuple grec !


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