Pour Hollande, les difficultés entre les deux pays "sont non seulement effacées, surmontées mais surtout dépassées". Le Chef de l’Etat et le roi Mohammed VI ont scellés cette nouvelle entente franco-marocaine sous les projecteurs médiatiques lors d’une exceptionnelle visite diplomatique de trois jours à Tanger, une ville particulièrement appréciée du souverain et vitrine de l’essor économique du Maroc.
Alors que, depuis 2012, la France s’est fait ravir par l’Espagne sa place de premier partenaire commercial du royaume, sur fond baisse continue des exportations françaises vers le Maroc, Paris tente avec cette visite de relancer les échanges commerciaux. "Je voulais qu’avec le Maroc nous puissions entrer dans une nouvelle phase de partenariat. C’est non seulement une longue histoire, mais ça peut être un avenir extrêmement fécond. Nous avons fait, après une période difficile, beaucoup de progrès".
Précédent les pas de Francois Hollande, Carlos Tavares, le patron de PSA Peugeot-Citroën avait déjà annoncé, le 19 juin à Rabat, son projet d’installation une usine d’assemblage de voitures et de moteurs à Kénitra pour une mise en service 2019. Suivant ainsi les pas de son homologue Renault et son usine à Tanger qui fait des émules.
En cette mi-septembre, la délégation Française présente en terre marocaine, des représentants de grandes entreprises françaises – dont la SNCF, Alstom, CMA-CGM, Renault ou encore Veolia – était du voyage, symboles forts de la défense des intérêts économique de l’impérialisme français au Maghreb.
En marge d’accords économiques à venir, Hollande a adoubé Mohammed VI en faisant du Maroc le successeur de la France, pour l’organisation de la COP 22. Les deux représentants ont ainsi annoncé un "appel de Tanger".
Soutien total de l’impérialisme Français à la colonisation du Sahara occidental par le Maroc
Représailles économiques contre les ex-prisonniers politiques, arrestations et tortures, telle sont les méthodes de l’Etat marocain pour mettre un terme aux vélléité autodeterminatrices du peuple sahraoui au Sahara occidental. Cette répression s’est notamment abattue contre les militants de Voie Démocratique qui avaient appelé au boycott des élections municipales et régionales, répression qui a conduit fin aout à l’arrestation de douze militants et à bon nombre de convocations.
Après la "brouille" des dépôts de plaintes, la France a, en avril dernier, apporté un soutien total à la politique colonisatrice marocaine. Outre les intérêts économiques de la France, qui nécessitent une bonne entente franco-marocaine, et l’expansion économique du Maroc qui en fait une place forte de l’économie africaine, cet immonde soutien s’explique par les intérêts géopolitiques de l’impérialisme français. Le renversement de Blaise Compaoré au Burkina faso et le récent putch ayant plongé le pays dans l’instabilité politique a forcé la main de la France. Ancienne colonie française, le Burkina a toujours été un allié précieux pour la France. Dès lors, l’impérialisme français a besoin de conforter sa position en Afrique, afin d’assoir sa position et de préserver ses intérêts économiques. C’est en ce sens que Francois Hollande tente d’éteindre l’incendie de Février 2014, déployant ainsi d’énormes efforts, accumulant déclarations sur déclarations.
Tout comme Sarkozy en début de semaine, Hollande brosse dans le sens du poil le patronat français en vue de 2017. La visite diplomatique du Président au Maroc poursuit un double objectif : Raviver les bonnes relations commerciales entre les deux pays et réaffirmer la place de l’impérialisme français en Afrique. Pour le candidat Hollande, faire de ce voyage diplomatique une réussite est aussi une opération politique visant à se donner une image d’Homme fort sur la scène internationale, dans le long sprint du Chef de l’Etat vers une réélection qui semble aujourd’hui, au vue des sondages, très hypothétique. Et en enterrant le sulfureux dossier du Sahara Occidental, Hollande applique au mot près la maxime de son prédécesseur à l’Elysée : "La France a toujours été du côté des dictateurs".
