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Les interventions impérialistes ne règlent aucun problème, au contraire

Hôtel Radisson-Bamako. Le Mali vit son 13 novembre à retardement

Entre 23 et 27 personnes tuées, dont au moins deux djihadistes : c’est le lourd bilan de l’assaut des forces spéciales maliennes du PIGN épaulées par des commandos étrangers et onusiens à la suite d’une prise d’otage à l’Hôtel Radisson de Mamako, fréquenté par une clientèle aisée et étrangère. Pour Hollande, c’est l’occasion de justifier sa politique extérieure.

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Ciro Tappeste

Tôt dans la matinée, des djihadistes armés encore non identifiés ont pénétré dans l’hôtel et ont mené une opération dont les contours restent flous autant quant à la composition du commando que de ses objectifs. Revendiquée dans un premier temps par Al-Morabitoune, un groupe djihadiste qui opère dans tout le bandeau sahélien, l’attaque serait l’œuvre conjointe d’Al-Morabitoune et de Al Qaeda au Maghrbe Islamique (AQMI). Aucune information ne filtre quant à la taille du commando ni par rapport à la façon dont les victimes auraient été tuées, avant, pendant ou après l’assaut.

Dans un pays scindé en deux depuis 2012, entre un Sud loyaliste et un Nord aux mains des groupes rebelles touaregs et islamistes foulée, le président de la transition et homme-lige de l’impérialisme sur place, Ibrahim Boubacar Keïta, a proclamé trois jours de deuil national ainsi que le rétablissement de l’état d’urgence pendant dix jours. A la sortie du Conseil des ministres exceptionnel qui s’est tenu dans la nuit de vendredi, il semblait que le script était le même que le discours du président français la semaine dernière, au soir des attentats.

L’attaque de l’Hôtel Radisson représente le troisième attentat de ce genre en zone fidèle au régime après l’explosion du restaurant la Terrasse en mars dernier suivie de la prise d’otage de l’Hôtel Biblos, en août. La situation montre bien comment, indépendamment de la question du Nord Mali où la problématique du droit à l’autodétermination ou, a minima, du rapport à Bamako, n’est toujours pas réglée, la présence au Mali des troupes onusiennes de la MINUSMA ainsi que des troupes françaises d’occupation de l’ancienne Opération Serval (depuis janvier 2013), rebaptisées Barkhane à partir de juillet 2014, non seulement ne règle aucun problème structurel, mais aggrave encore plus la situation.

Hollande a bien sûr évité de tirer la moindre conclusion quant à ce que cette opération islamiste exprime par rapport à la redéfinition des équilibres régionaux à la suite du renversement par les impérialistes du régime de Kadhafi dans la Lybie voisine. L’Elysée, en revanche, n’a pas manqué de prêcher en faveur d’un engagement encore plus important de la France dans la région à la fois d’un point de vue sécuritaire, du renseignement et de ses troupes.

Mais la Françafrique, avec ses interventions régulières, c’est toujours plus de déstabilisation, plus de terrorisme et plus de guerre. C’est l’une des raisons également qui rendent impérieuses la nécessité de construire un mouvement large contre les mesures liberticide et contre la politique guerrière et militariste de Hollande.


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