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Toujours plus d'impunité policière

Isère. L’homme abattu « comme un chien » par 5 policiers : l’affaire classée sans suite

Photo archives Le DL / Marc GREINER C'est sans surprise que le parquet de Grenoble vient de classer sans suite une énième affaire de personne tuée des mains de la police. Le vendredi 28 Octobre à Échirolles dans l'Isère, un homme était abattu devant son domicile par cinq policiers de la BAC appelés pour une querelle de voisinage. Quand les policiers arrivent sur les lieux la victime, un homme de 51 ans passablement ivre au moment des faits, les menace avec une machette qu'il finit par ficher dans le sol. Il sort ensuite un pistolet d'alarme. Les forces de police armées de pistolets automatiques et d'un fusil d'assaut font feu. L'homme est tué sur le coup par une balle dans la tête et plusieurs balles dans le thorax. Son épouse dira "qu'il a été abattu comme un chien". Gherasim Bataille

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Après une "minutieuse enquête" la justice classe l’enquête une nouvelle fois sans suite.

"Tout est parfaitement clair dans l’affaire", a conclu le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat. Jugeant que les policiers "se sont sentis en danger", il clôt l’affaire, considérée comme un cas d’école de légitime défense. Ce, alors que l’homme était en possession d’un simple pistolet d’alarme, c’est-à-dire d’une réplique d’arme à feu chargée à blanc, quand les officiers de la BAC étaient équipés de protections à même de résister à des tirs d’armes de guerre. Depuis l’état d’urgence la BAC, ainsi que d’autre corps des forces de l’ordre sont en effet équipés de pare-balles et de boucliers balistiques, ainsi que de HK G 36, des fusils d’assaut utilisés par l’armée allemande : équipement dont ils étaient munis lors de l’altercation. Qu’on juge du danger dans lequel peut être un bataillon armé comme en zone de guerre face à un quidam éméché brandissant une arme non létale. Dans un contexte d’état d’urgence qui voit se renforcer l’appareil policer – permettant notamment depuis février aux policiers municipaux d’être armés – on voit quels effets ont en réalité ces mesures sur la sécurité des personnes. Ce réarmement des forces de répression ne conduit qu’à toujours plus de violences policières et de crimes impunis. Dans cette affaire-ci la famille de la victime n’entend pas en rester là et demande l’ouverture d’une information judiciaire et la nomination d’un juge d’instruction.

Vers une présomption de légitime défense pour les policiers ?

Alors que les forces de répression jouissent déjà de la plus grande impunité, que les gendarmes qui ont tué Adama Traoré sont en liberté, et que les condamnations sont rarissimes, les manifestations d’une police violente et réactionnaire, réclamant des moyens de répression toujours accrus, ont porté leurs fruits. Le 21 Décembre Bruno Le Roux, nouveau ministre de l’intérieur, a présenté en conseil des ministres un projet de loi dont l’axe principal est la présomption de légitime défense. Cette mesure, au centre des revendications des policiers qui manifestaient en octobre et novembre obligerait les familles à prouver l’absence de légitime défense, rendant totale l’impunité des gardiens de l’ordre. La loi permettrait en outre aux policiers d’utiliser leurs armes après sommation contre une personne essayant d’échapper à leur contrôle.

Cette affaire ne peut que nous rappeler en miroir les peines qui touchent aujourd’hui Youssouf et Bagui Traoré, deux frères d’Adama Traoré, mort cet été étouffé par les gendarmes de Baumont-sur-Oise. Alors que la famille d’Adama est à la pointe de la lutte contre les violences policières, et organisent depuis juillet une mobilisation exemplaire pour obtenir justice et vérité suite à la mort de leur frère, Youssouf et Bagui ont été condamnés le 14 Décembre dernier à des peines scandaleuses. Youssouf à une peine de 3 mois de prison aménageable, et Bagui à 8 mois de prison ferme, accompagnée de deux ans d’interdiction du territoire de Baumont et d’une amende de 7000€. L’acharnement exercé contre la famille Traoré dans ce procès politique nous montre bien ce que l’Etat réserve à ceux qui défient l’impunité policière. Aujourd’hui les organisations syndicales et politiques, de la jeunesse et du mouvement ouvrier, et les associations des quartiers populaires doivent lutter ensemble contre ces violences policières structurelles et s’unir dans un front défensif contre l’actuel renforcement de l’appareil répressif.


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