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#5juillet. Témoignage d’un passant nassé avec les manifestants

« Je marchais dans la rue à côté de l’assemblée, on a été séquestré par la police pendant 5h »

A Paris, la journée de mobilisation du 5 juillet s’est soldée par le nassage en règle d’un millier de manifestants rassemblés devant l’Assemblée Nationale pour protester contre le passage en force de la loi travail. Dans cette vaste cage à ciel ouvert, la police a retenu pendant des heures les opposants à la loi, mais également des passants qui ont rejoint de force les rangs des manifestants. Nous relayons ce témoignage révélateur de l’arbitraire et de la violence policière, ainsi qu’une vidéo filmée au devant de la nasse, où l’on voit la brutalité policière dans toute sa splendeur.

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Aujourd’hui, j’ai vécu une chose horrible que je ne souhaiterais même pas à mon pire ennemi. Vous n’en entendrez probablement pas parler dans les médias car les CRS ont été très intelligents sur le coup, et je vous demande donc de me croire. Je tiens à préciser que je ne suis pas anti-police de base, et que je n’appelle pas à la haine envers eux, au contraire même. Mais aujourd’hui, des choses très graves ont eu lieu. Et il faut en parler.

Je me suis retrouvé avec ma copine et environ 500 personnes coincés sur un pont par des CRS pendant plus de 5 heures. Mon crime ? Je marchais dans la rue à côté de l’assemblée. Vers 18h30, j’ai été poussé violemment par des CRS dans cette nasse, ce piège sur le pont et je n’ai pu en ressortir que 5 heures après. Et j’ai vu des choses intolérables.

J’ai vu un homme sauter du pont, pour échapper aux coups d’un CRS. Son crime à lui ? Il voulait rejoindre les manifestants. Il était totalement pacifique.

J’ai vu des gens pleurer et paniquer parce qu’ils voulaient rentrer chez eux, et qu’ils n’avaient rien à faire là. Et j’ai vu les CRS leur refuser leur sortie.

J’ai vu un enfant, d’une dizaine d’années, effrayé, et la police qui ne réagissait pas et qui le laissait se faire écraser par la foule.

Comprenez-moi, nous étions sur un pont. Mais pas sur la totalité. Seulement sur un trottoir. Coincé entre le vide et les vans des CRS, sans aucun moyen de bouger. Sur les 5 heures, j’ai passé les deux dernières debout, coincé, sans pouvoir bouger. Car si nous ne pouvions pas sortir, la police faisait rentrer du monde, régulièrement.

Nous avons pu sortir il y a quelques minutes. La sortie se fait 10 par 10. Escorté par 20 CRS jusque dans un métro que l’on ne choisit pas.

Nous avons été traités comme des terroristes, des criminels.
Nous avons été enfermés et séquestrés par la police pendant 5 heures.

Notre crime ? Pour certains, d’avoir manifesté. Pour d’autres, d’avoir été dans la mauvaise rue au mauvais moment.

Je précise que je n’ai vu AUCUN acte violent de la part des manifestants.
Je précise aussi que j’en ai vu beaucoup de la part des CRS, et que j’en ai subi (violence verbale par exemple, quand j’ai demandé où on m’emmenait de force alors que quelques minutes avant j’étais assis en bord de seine).

Je vous disais que vous ne saurez pas tout ça par les médias car si nous ne pouvions pas sortir du pont, les journalistes, eux, ont eu le droit. Ils ne savent donc pas pour la majorité ce qu’il s’est passé.

Alors, s’il vous plait, partagez ce statut. Je ne vous le demande jamais mais ce qui a eu lieu aujourd’hui est très grave. C’est une violation de tous les droits fondamentaux qui existent.

Et ça ne peut pas continuer comme cela.

Nous avons été retenus contre notre gré, sans aucune raison valable (il n’y avait pas de violence de la part des manifestants). Certains même ne savaient pas ce qu’il se passait. Nous avons été insultés, battus même pour certains.

Après ces 5 heures d’horreur pure, il ne me reste plus qu’une question.

Où est la démocratie ?


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