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Une provocation intolérable pour les palestiniens

Jérusalem capitale officielle d’Israel : l’état sioniste en rêvait, Trump le fait

L’ambassade des Etats-Unis sera transférée de Tel-Aviv à Jérusalem. Ainsi vient d’en décider Donald Trump, rompant par cet acte provocateur avec la réserve prudente de ses prédécesseurs et la volonté de l’ONU. Il révèle ainsi au grand jour, malgré la relance du « processus de paix » qu’il a prétendu endosser ces derniers temps, la collusion des impérialismes américain et israélien contre les palestiniens. Les avertissements n’ont pourtant pas manqué. Mais Trump préfère jouer avec le feu pour « respecter sa promesse de campagne » et conserver son électorat et son image de toute puissance, à un an des élections de mi-mandat.

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Jérusalem capitale d’Israël, un projet sioniste de longue date

Dès 1949, le gouvernement Israélien avait décrété Jérusalem capitale de l’Etat sioniste. En 1980 il a fait voter une loi constitutionnelle qui a permis de déménager le gouvernement et le parlement vers Jérusalem. Aujourd’hui Nétanyahou reçoit les chefs d’Etat étrangers dans ses bureaux installés à Jérusalem. Tout se passe donc comme si…
Sauf que la communauté internationale n’a jamais reconnu Jérusalem comme capitale, non plus que l’annexion de sa partie orientale, conquise en 1967. Les Nations Unies ont même déclaré illégale la loi de 1980. l’ONU est consciente que le statut de Jérusalem reste le nœud gordien du conflit et donc le coeur des négociations entre israéliens et palestiniens. Surtout que, depuis 1969, les Palestiniens revendiquent également Jérusalem comme capitale.

Subtilité diplomatique, certains envisagent que Trump pourrait reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, sans déménager immédiatement l’ambassade. Reconnaissance ou déménagement effectif, cela ne change pas grand-chose. Il s’agit d’entériner la suprématie de l’état israélien sur Jérusalem.

Sensiblement différente serait l’hypothèse, que d’aucuns avancent, d’une reconnaissance comme capitale circonscrite à Jérusalem –Ouest. Ce qui équivaudrait à désavouer l’annexion de Jérusalem-Est Nul doute qu’une telle option ne satisferait ni Netanyahou ni la droite évangélique aux Etats-Unis, socle dur de l’électorat de Trump.
Ce qui est sûr en tout cas, c’est qu’aucune des deux hypothèses ne peut être accueillie favorablement par les palestiniens.

Trump a-t-il vraiment fait le calcul « bénéfices/risques » ?

Quoiqu’il en soit Trump a appelé mardi soir le président de l’autorité palestienne pour lui annoncer sa décision de déménager l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, point d’orgue au statut que le gouvernement israëlien a voulu donner à cette ville. Dans la pratique la mise en œuvre est simple. Il lui suffira de ne pas renouveler la clause dérogatoire à la loi qui impose depuis 1995 que le siège de l’ambassade soit situé à Jérusalem. Clause dérogatoire qu’avaient votée, tous les 6 mois, ses prédécesseurs et qu’il a lui-même voté une première fois en juin dernier.
D’ores et déjà cet évènement prend une allure d’enjeu international. Il est sûr que la décision sera condamnée par la communauté internationale. Mais cela n’empêchera pas des réactions violentes contre Trump et les Etats Unis. Dès que l’hypothèse avait été avancée, le porte-parole de Mahmoud Abbas avait d’ailleurs déclaré que ce serait « une décision symbolique mais explosive, qui détruirait le processus de paix ». Le secrétaire général de l’OLP, Saeb Erekat, a déclaré que « les Etats-Unis risquaient de se disqualifier en tant que médiateurs ». Les Islamistes du Hamas ont menacé d’une « nouvelle Intifada ». Quant au chef de la Ligue arabe il a dénoncé cette décision qui « ne servira pas la paix et la stabilité, au contraire, elle nourrira le fanatisme et la violence ». Dans cette situation explosive, des pays comme la Turquie ou l’Arabie saoudite pourraient remettre en cause leur alliance avec Washington.

Pourtant Trump et son conseiller Jahred Kushner tablent sur la complexité des relations entre pays du proche orient qui s’organisent autour d’enjeux économiques puissants. D’après Kuchner « de nombreux pays veulent la même chose, des opportunités économiques et la paix pour leur peuple »… « Ils voient qu’Israël, leur ennemi traditionnel, est en fait devenu un allié naturel pour eux », ajoute-t-il, évoquant un front commun contre l’Iran chiite ou la menace djihadiste.

Stop aux manœuvres de Trump et dehors Netanhyaou !

Quelles que soient les stratégies des uns et des autres pour la défense de leurs intérêts au Proche-Orient, ce qui est sacrifié aujourd’hui sur l’autel des alliances israelo-américaines ce sont, une fois de plus, les intérêts du peuple palestinien. Le gouvernement Israélien considère Jérusalem comme sa « capitale éternelle et réunifiée » tandis que les Palestiniens considèrent que Jérusalem-Est doit être la capitale de l’Etat qu’ils revendiquent légitimement.

Le fameux déménagement de l’ambassade ne bénéficiera qu’à une seule partie, le gouvernement Israélien qui est contre la paix, qui mène sans relâche une guerre de conquête coloniale et un véritable génocide contre le peuple palestinien.

Très loin de l’hypothèse d’un Etat socialiste palestinien sur toute la Palestine qui ne relève évidemment pas de l’action d’un Trump, la théorie des deux Etats, n’est même pas mise en avant. Il se garde d’envisager la reconnaissance d’un Etat palestinien et ne précise d’ailleurs pas quand son « plan de paix » sera présenté.

Contre Trump, contre Nétanhyaou qui organise la mort programmée des Palestiniens et de leurs revendications, contre Macron qui reçoit le boucher des Palestiniens et fait peser de plus en plus lourdement la répression sur les militants pro-palestiniens et l’action de BDS (Boycott Désinvestissement Sanction) il est nécessaire de se mobiliser massivement. Une manifestation aura lieu samedi 9 décembre prochain à 14 heures place de la République à Paris. Nul doute que les manifestants soient mobilisés pour dire dehors Netanyahou, honte à Macron qui le reçoit,« Palestine vivra, Palestine vaincra ».


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