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Rennes

L’état d’urgence au lycée Bréquigny : témoignage suite à un exercice anti-intrusion

Le lycée Bréquigny est le plus grand lycée de Bretagne et un des plus grands de France, comptant environ 3000 élèves et 300 enseignants, et le 1er exercice anti-intrusion, censé nous préparer notamment en cas d’attaques terroristes mais aussi reproduire une forme de terreur et de peur, n’a été réalisé que mardi dernier (le 17 janvier). Après plus d’un an d’état d’urgence, cela illustre une fois de plus que ce dernier ne vise pas à nous protéger…

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Il n’y a même pas d’alarme spécifique installée !

Nous avions été prévenus la veille par notre professeur que cet exercice allait avoir lieu le lendemain entre 9 h et 10 h et qu’il fallait se cacher dans les salles et fermer les portes. Le lendemain matin, vers 9h30, le lycée n’ayant pas encore eu d’alarme installée, ce sont les agents d’entretien qui sont passés dans les couloirs… avec des cornes de brume. Autant dire que s’il y avait réellement eu une intrusion, le plan de mise en sûreté aurait été totalement inutile. Bien entendu, l’alarme incendie déjà installée dans le lycée n’est pas appropriée dans ce genre de situation : elle est là pour faire sortir les élèves.
Des professeurs mal renseignés pour un exercice qui n’avait plus aucun sens
Les mesures de sécurité qui étaient censées être communiquées aux professeurs étaient de fermer les portes, de fermer les rideaux et d’enlever les affaires, afin que la salle paraisse vide de l’extérieur (les portes sont équipées d’un hublot qui permet de voir à l’intérieur). Seulement, lorsque l’équipe chargée de vérifier que les mesures ont bien été appliquées est passée, elle a remarqué que la plupart des professeurs n’avaient pas respecté les consignes. Outre les professeurs qui avaient décidé de continuer leurs cours, beaucoup avaient négligé la plupart des règles, certains ayant même demandé aux élèves de se cacher sous les tables (ce qui était plutôt comique et inutile vu de l’extérieur de la pièce).

Inutile pour notre sécurité, mais bien utile pour reproduire l’idéologie de la peur et de la sécurité

Ainsi, ces exercices apparaissent bien inutiles pour nous « sauver » du terrorisme, d’autant qu’ils sont si peu préparés. Pourtant, l’objectif n’est pas là. Comme l’explique un directeur d’école maternelle et primaire de 170 élèves : « On ne va pas dire aux enfants de trois ans qu’il y a des méchants qui attaquent. Ce qu’on veut, c’est créer une habitude en matière de sécurité. ». Le mot est lâché. Mettre au garde à vous les élèves et les étudiants, tel est l’objectif de ces exercices sur fond d’état d’urgence devenu permanent. C’est aussi permettre de maintenir au goût du jour le « Nous sommes en guerre » de Manuel Valls. Une façon de maintenir, sur fond d’éducation, le carcan sécuritaire de la peur du terrorisme pour au final mieux justifier l’état d’urgence qui réprime nos manifestations.

crédits photo : DDM illustration


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