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La censure battue en brèche

L’université de Strasbourg voulait bâillonner les universitaires, elle est forcée de reculer

Les exemples de censure dans le monde universitaire se multiplient. Le dernier en date : l'édiction d'une note par l'université de Strasbourg à l'intention de l'ensemble des personnels, dont les enseignants, leur annonçant que désormais toute expression publique devra au préalable être annoncée à la direction. Mais les réactions ne se sont pas fait attendre et l'établissement a du reculer.

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Crédits photo : Censure / Eric Drooker

L’université de Strasbourg a tenté de faire passer une nouvelle procédure au sein de son établissement, appelée "procédure presse". Dans un document envoyé le 5 octobre à l’ensemble du personnel universitaire, la direction a donc annoncé que désormais, afin de rendre la communication vers l’extérieur plus "efficiente", le service communication de l’université devrait être informer de tout échange avec un journaliste ou un média, y compris s’ils sont sollicités directement et ce, "le jour de l’interview, ou au plus tard le lendemain". Le service communication doit alors en informer la présidence.

Sous couvert de vouloir "mieux relayer les prises de positions scientifiques d’une grande université", la mesure, aussi élégamment présentée soit-elle, est apparue aux yeux du personnel et notamment des enseignants-chercheurs, comme une procédure visant à bâillonner les universitaires, une atteinte à leur liberté d’expression.

Suite à la publication du document, Pascail Maillard enseignant chercheur à l’université de Strasbourg et secrétaire académique du syndicat national de l’enseignement supérieur (snesup) raconte que de nombreux "collègues, inquiets et indignés, qui craignaient une entrave à la liberté d’expression" ont envoyé des messages au syndicat. Sur les réseaux sociaux, la propagation de la nouvelle, a créé colère et indignation auprès des enseignants chercheurs à l’échelle nationale.

Des réactions qui ont poussé la direction a retiré la mesure et à s’expliquer sur les motifs de la mise en place d’une telle procédure. Il ne s’agissait en aucun cas "de museler les enseignants chercheurs" a assuré la directrice de communication de l’université mise sur la défensive.

Cette "procédure presse" pour contrôler les prises de position publiques du personnel universitaire, vient s’ajouter à une liste de mesures considérées par nombre d’universitaires comme des attaques anti-démocratiques à l’encontre du monde universitaire. Autre exemple très récent, un colloque universitaire sur l’islamophobie qui devait se tenir à l’université de Lyon 2 le 5 octobre a été annulé sous la pression de l’extrême droite.

Une censure qui s’est accentuée depuis la déclaration de l’état d’urgence qui permet chaque jour au gouvernement et à ses relais d’attaquer nos droits démocratiques au prétexte qu’il s’agit d’assurer la sécurité de toute en chacun ou de lutter contre le terrorisme.

Qui plus est, ces tentatives de censure du monde universitaire, celle-ci ayant lamentablemet échoué, se couple aux attaques budgétaires qui se préparent contre l’université publique que le gouvernement aimerait voir disparaitre au profit de grands établissements privés.

Pourtant, il semblerait qu’avant de pouvoir museler les universitaires ou faire passer les attaques concernant l’université que le gouvernement rencontre quelques résistances.


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