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Tribune libre

La France est en finale. Força Seleção !

Autant le dire dès le préambule, je ne suis pas du genre patriote. Plutôt un fan de football lambda, amoureux du beau jeu et du beau tacle. Mais en ce 7 juillet, je n'arrive pas à m'enthousiasmer. La France est en finale ? La belle affaire !

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Il faut dire que les bleus, qui ne m’emballaient déjà pas plus que ça, ont gagné mon indifférence profonde avec la non-sélection de Ben Arfa. Le simple fait qu’un tel magicien ne soit pas convoqué par La Dèche défie toutes les lois, même les plus obscures, de la logique footballistique. Oh et puis après tout, il y a plus important dans la vie, me dis-je à l’annonce de la liste des 23. La mobilisation contre la loi travail par exemple...

Forcé de regarder malgré moi les matchs de l’équipe de France - le fait de travailler dans un restaurant n’aidant pas - mon espoir de voir les bleus sortir très vite de cet euro s’est particulièrement enraciné dès le premier match : France / Roumanie. Si n’importe quel individu s’y connaissant un minimum en ballon rond aurait objectivement dû crier au scandale devant le spectacle affligeant proposé, ce n’est pas tellement cela qui m’a mis hors de moi. Les commentaires ouvertement racistes envers les joueurs roumains avant, pendant et après la rencontre renforçaient mon espoir de voir les jaunes et rouges faire taire ces discours nauséabonds. Malheureusement, Payet est passé par là. Même si son but était superbe, il faut l’avouer.

Concrètement, cet euro ne m’aura fait vibrer que pour deux raisons : le Nord Irlandais Will Grigg et sa chanson entraînante, bien qu’il n’ait pas joué une seule seconde, et le parcours de l’Islande. D’ailleurs, le France / Islande a été le seul match que j’ai regardé chez moi. "Faites leur mordre la poussière, camarades islandais !" Malheureusement, Giroud le conspué devenait un héros, un peu à l’image de Griezmann, parti très jeune en Espagne parce que personne ne croyait en lui, des supporters les plus avisés aux commentateurs / spécialistes du football, en passant par les formateurs de l’Olympique Lyonnais. Mais si la France était un pays de foot, cela se saurait.

"Mais pourquoi tu n’es pas pour la France ?" me demandent mes amis. Les raisons sont avant tout politiques. Comme évoqué un peu plus haut, je me suis mobilisé contre la loi travail tout au long des 5 mois du mouvement. Un supporter de foot qui s’engage, après mure réflexion, dans un mouvement social ? Qui l’eut cru ! Déjà, l’état d’urgence, ça m’avait pas rendu franchement jouasse, avec leur plus de 3000 perquisitions dont seulement 4 pour suspicion de terrorisme. Mais durant ces 5 mois, la France, par le biais de son gouvernement et de sa police, m’a montré son vrai visage. Matraquage, gazage, propagande mensongère par le biais des grands médias et tutti quanti, voilà qui approfondit des convictions. Le simple fait que Hollande puisse tenter d’instrumentaliser une éventuelle victoire des bleus pour créer une dynamique d’union nationale, afin de remonter dans les sondages façon Chirac en 1998, me dégoûte. Si l’on rajoute à cela les bombardements en Syrie, en Irak, au Mali et la tronche de Gattaz avec toutes celles de l’ensemble des grands patrons souriant auprès de Valls, Hollande et El Khomri, cela me donne envie de vomir. Non, définitivement, je ne peux plus supporter le maillot du coq et tout ce qu’il représente.

Quant à la finale de l’euro ? Força Seleção !


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