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La majorité des syndicats RATP appellent à une « journée morte » le 17 février

Une chose est claire : une journée, même réussie, ne fera pas reculer Macron. Pourtant, ce « lundi noir », jour de présentation à l’Assemblée nationale du projet de réforme des retraites, appelé par la majorité des syndicats RATP (hormis la CGT-RATP) peut, en cas de réussite, prendre un sens politique fort : après plus 50 jours de grève reconductible, les agents de la RATP pourraient donner un signal clair à l’ensemble du monde du travail : celui de se montrer disposés à rentrer de nouveau en lutte, pour construire un "tous ensemble" par la grève majoritaire. Non, pour les grévistes de la RATP, le combat n’est pas fini : « On ira jusqu’au retrait » et par la grève !

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Le 17 février, un possible « lundi noir » à la RATP

C’est dans le sillage de la grève nationale interprofessionnelle le 6 février que l’UNSA RATP a appelé à un « lundi noir » le 17 février, jour de présentation en première lecture à l’Assemblée nationale du projet de réforme des retraites. Dans la foulée, l’appel a été rejoint par trois autres syndicats Sud, Solidaires et FO-RATP qui appellent dans un tract commun à une « journée morte ». Par la suite, c’est le syndicat RS-RATP, essentiellement présent au bus, qui a appelé à soutenir « les collègues du réseaux ferré » sans pour autant préciser s’il appelait à la grève. Presque unis, les syndicats de la RATP compte bien marquer le coup le jour de présentation du projet de loi à l’Assemblée pour réaffirmer haut et fort « le retrait du projet de système de retraites à points ».

Ce lundi 17 février, c’est aussi un signal fort qui pourrait être donné par les grévistes de la RATP : après plus de 50 jours de grève reconductible, une mobilisation massive ce lundi pourrait lancer un signal à l’ensemble du monde du travail : les grévistes de la RATP sont disposés à construire un « tous ensemble » par la grève pour faire gagner contre Macron. Une disposition à construire une mobilisation d’ensemble, loin de tout corporatisme, qui s’illustre par le tract de l’intersyndical RATP qui appelle non seulement au 17 février mais aussi à s’inscrire dans la manifestation appelée par l’intersyndicale le 20 février cherchant par là à s’adresser à l’ensemble des secteurs.

Une préoccupation qui semble ne pas être celle de l’intersyndicale qui a préféré appeler à un nouveau « temps fort » le 20 février, soit trois jours après sans même appeler à se joindre au « lundi noir ». Pire, la CGT a appelé à une nouvelle journée de grève le 13 février soit 4 jours avant le 17 février ajoutant de la division à la division. Une « journée morte » dans les transports à laquelle la CGT-RATP, deuxième syndicat de la régie, n’appellera pas estimant que la « date symbolique dans l’agenda parlementaire, n’est pas propice à l’élargissement des luttes et des grèves dans les autres secteurs du pays ». Une gageure lorsque l’on connait notamment la préoccupation permanente de l’intersyndicale et de la CGT à suivre en permanence le calendrier parlementaire. Qui divise qui tel est la question ?

Ce n’est certainement pas cette date du 17 février qui, il faut le rappeler avait été appelée le 6 février, préalablement à la date de l’intersyndicale. Ainsi, contrairement à ce qu’affirme la CGT-RATP, ce n’est pas le « lundi noir » qui divise les « travailleurs en lutte à la RATP » mais l’intersyndicale qui a choisi de marcher séparément, isolant de faite la journée appelée par la majorité des syndicats RATP. Une journée qui pourtant commence à devenir un point de ralliement du transport comme en témoigne la jonction par un syndicat de la SNCF, FO Cheminots, cinquième syndicat, qui lance « un appel national à la grève » permettant d’étendre en dehors de l’Ile-de-France l’appel de quatre organisations de la RATP.

De même, la CGT RATP Bus Pleyel appelle à faire de ce 17 février « un nouveau "13 septembre" à la RATP ». rejointe par l’UNSA et Solidaires du dépôt de Pleyel. « C’est une date TRÉS IMPORTANTE, d’ailleurs au Métro/RER les collégues ont décidé de fermer boutique ce jour là, et les sections CGT UNSA et Solidaires du dépot de Pleyel appellent à faire de même ! ✊ ;Le 17 février faisons un nouveau "13 septembre" à la RATP ! »

Construire un plan de bataille pour gagner

Sans se faire d’illusion sur une seule journée de bataille, cette « journée morte » le 17 février pourrait permettre de réchauffer la base des grévistes toujours déterminée à obtenir le retrait. Mais, aussi elle pourrait essayer de donner un signal au « tous ensemble » et essayer d’affirmer haut et fort la nécessité d’un plan de bataille coordonnée et sérieux. Pour cela, il s’agit d’en finir avec l’enlisement dans la stratégie du « saute-mouton », c’est-à-dire des journées isolées sans réel plan pour affronter le gouvernement, bien déterminé à faire passer sa réforme coûte que coûte. Un plan qui ne serait pas celui de se retrouver pour une date routinière toutes les deux semaines mais de préparer sérieusement un retour de la reconductible « tous ensemble » cette fois-ci.

Et des perspectives existent. Des secteurs qui s’organisent petit à petit, autour du blocage des E3C côté enseignants et lycéens ou autour d’une coordination des facs et labos en lutte du côté étudiants et professeurs. Aujourd’hui, c’est d’ailleurs sous le signe de la précarité que se sont mobilisés doctorants et étudiants contre la casse de l’Université, rassemblés à Paris devant l’Hôtel de Ville. L’autre secteur qui a aussi montré sa volonté à entrer dans le mouvement est également celui des éboueurs, avec des blocages importants des centre de tri à Paris, une grève plutôt suivie des éboueurs à Marseille et de plus en plus de dysfonctionnements dans la gestion des déchets. Les travailleurs ont ainsi été réquisitionnés par l’entreprise pour empêcher la prise réelle de la grève et la répression s’accroit sur les blocages.

Côté enseignement supérieur et secondaire, autour de la date du 5 mars, si elle est prise en charge et construite de consort par ces deux secteurs, il est possible d’imaginer le retour d’un mouvement de jeunesse combatif qui aurait d’autant plus de force s’il était associé à une grève reconductible chez les professeurs et personnels. Mais il s’agirait d’agréger à cette date tous les secteurs mobilisés et mobilisables pour remettre un coup à Macron.

Pour que la RATP et la SNCF fasse leur retour dans la mobilisation il leur faut l’assurance que la généralisation sera cette fois effective et alors que les directions syndicales nous ont prouvé leur défaillance celle-ci doit se construire à la base, secteur par secteur, autour de la Coordination facs et labos ou lycéenne et avec l’aide de celle de la RATP et de la SNCF, bien décidée à s’ouvrir aux autres secteurs en lutte. Un moyen de préparer un agenda de lutte à la hauteur de l’ambition pour le retrait et de sortir des stratégies perdantes. En ce sens, le 17 février peut être force de démonstration, si elle s’annonce massive comme elle a pu l’être le 13 septembre : la base doit reprendre l’initiative.


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