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Edito

La régression sociale ne se négocie pas !

Alors que la crise touche de plein fouet le quinquennat d'Emmanuel Macron, et que se profile une journée de mobilisation le 9 octobre prochain, les directions syndicales réclament haut et fort le retour au « dialogue social ». Non, la régression sociale, pas plus hier qu'aujourd'hui, ne se négocie pas !

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Lorsque l’on regarde la stratégie envisagée par les grandes centrales syndicales en cette rentrée sociale, on peut constater un certain paradoxe quant au "bilan" tiré de la première année du quinquennat Macron. En effet, celles-ci cherchent à tout prix à renouer avec le "dialogue social". Bulldozer « jupitérien », Macron a voulu surfer sur son élection pour imposer son rythme, enchaîner les contre-réformes anti-sociales et passer « par-dessus » les corps intermédiaires, et en particulier les syndicats. L’objectif étant de sidérer le mouvement ouvrier et la jeunesse.

Le mouvement cheminot et étudiant du printemps 2018 a marqué, en ce sens, une rupture de la continuité macronienne à avancer sans résistance. La stratégie de grève imposé du « 2 jours sur 5 » par l’intersyndicale visait, là aussi, avant tout à permettre de négocier avec le gouvernement. Et ce, alors que Macron, Philippe et Borne ont toujours affiché leur intransigeance sur la question des points centraux de la réforme. Cette méthode du « passage en force » est ainsi une marque de fabrique du macronisme, comme on a pu le voir avec l’utilisation à outrance des ordonnances.
L’an II du quinquennat part sur de nouvelles bases, mais avec un changement radical de la situation politique. L’été et ses multiples affaires, la chute de popularité de Jupiter, les démissions en cascade de ministres, les failles évidentes au sein de la majorité LREM et l’absence d’alternative à Macron témoignent de l’affaiblissement structurel du macronisme. Pour l’heure, cette crise ne s’exprime que « par en haut », mais il est clair que le « président des riches » est plus faible que jamais.

Paradoxal, donc, de voir les dirigeants syndicaux accourir auprès de Pénicaud pour « discuter » de l’assurance maladie, voire pire, chercher à négocier une feuille de route avec le MEDEF sur la santé au travail. Et ce, d’autant plus si l’axe des directions syndicales va dans le sens de ressusciter le dialogue social, plutôt que de préparer la contre-offensive dans la rue. La journée du 9 octobre, qui est en tant que telle insuffisante, se retrouve ainsi reléguée au second plan et n’est pas une priorité.

Alors que Macron se retrouve aujourd’hui dans une posture affaiblie, les directions syndicales jouent ici un rôle stabilisateur du pouvoir en place : celui d’endiguer toute contestation de masse, qui ouvrirait pourtant de nouvelles perspectives pour l’ensemble des travailleurs, de la jeunesse et des classes populaires. C’est pourquoi, il est indispensable d’exiger des leaders syndicaux de rompre immédiatement toute négociation et de concentrer toutes les énergies disponibles pour mobiliser largement le monde du travail. La régression sociale ne se négocie pas !


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