La mobilisation ne s’amplifie pas, mais elle ne s’éteint pas !
Côté étudiants, les deux mois de mobilisation, et la répression quasi-permanente, finit par peser sur le moral, malgré la détermination. Coups de matraques, gaz lacrymogènes sans compter les milliers d’interpellations. De plus, la période des examens qui s’ouvre dans les différentes universités devient un poids de plus. Du côté des travailleurs, la logique des journées « saute-mouton » éparpillées ne permet pas de construire réellement le rapport de force face au gouvernement, et vient renforcer l’éclatement des différents secteurs. Les directions syndicales des cheminots (CGT et Sud Rail), secteurs clefs de la mobilisation, avaient par exemple appelé à la journée du 26, soit… deux jours avant la mobilisation du reste des secteurs.
Mais une détermination qui reste
Mais derrière les chiffres, une chose est sûre, la détermination persiste. Même du côté des grands médias qui aiment répéter à grands coups d’esbroufe que le mouvement s’essouffle, nous sommes maintenant bien obligés de reconnaître que celui-ci est parti pour durer. Après deux mois à résister à la police, aux attaques calomnieuses de toutes parts, aux coups de pression, ce n’est sûrement pas demain que la mobilisation va s’arrêter.
C’est d’ailleurs cette détermination, faute de pouvoir s’exprimer par la grève et dans la rue par manque d’un vrai plan de bataille, qui s’est largement exprimée sur la place de la République, ce jeudi 28 au soir, lors de l’AG des luttes de la Nuit Debout. On a pu voir un Philippe Martinez, présent, interpellé par plusieurs interventions d’étudiants et de travailleurs. La question qui lui était adresséeétait claire : « elle est quand la grève générale ? »
Ce mois de mai, tout est possible
Pour voir ce plan devenir réalité, il va falloir augmenter la pression sur les directions syndicales qui appuient jusqu’à présent sur le frein en égrainant des journées de grèves et de manifestations « saute-mouton » plutôt que d’appuyer sur l’accélérateur en enclenchant la reconductible. Plus que jamais, il faut que les voix dissonantes qu’on a entendues au congrès de la CGT se fassent entendre. À Nuit Debout, sur la place de la République, plus que les rencontres avec les directions syndicales appelées par François Ruffin le 1er mai, les initiatives de convergence à la base, mais aussi en lien avec les étudiants et les lycéens, doivent se multiplier. L’enjeu est important : c’est le retrait total de la loi Travail et une victoire contre Hollande et sa politique anti-ouvrière qui se jouent.