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C’est dans la rue et par les luttes que nous voterons !

Le 7 mai, pour nous, ce ne sera ni la peste, ni le choléra

Les résultats définitifs n’arriveront pas avant minuit, mais le coup de tonnerre n’en reste pas moins impressionnant : Le Pen au second tour, Macron en tête, socialistes et Fillon éliminés au premier tour.

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Ce soir, ce n’est pas seulement à un remake du 21 avril 2002 que l’on assiste. La Ve République, sérieusement ébranlée dans ses fondements à l’époque, est aujourd’hui grièvement blessée. Ni la gauche social-démocrate, refondée à Epinay par François Mitterrand, ni les gaullistes classiques, en la personne de François Fillon, ne se retrouvent au second tour. Le PS français se retrouve au niveau du PASOK grec, voire au niveau de la SFIO de Gaston Defferre, il y a 50 ans. A la gauche du PS, c’est Jean-Luc Mélenchon qui a largement capitalisé le vote de colère contre un quinquennat au service du patronat, avec un score autour de 19% selon les résultats provisoires à 22h. Philippe Poutou, pour le NPA, passe la barre des 1%, alors que Lutte Ouvrière recueille 0,7% des suffrages.

Cela veut-il pour autant dire que face à l’extrême droite, le pire ennemi du monde du travail, il nous faudrait voter au second tour pour l’un des meilleurs amis du capital, Emmanuel Macron ?

C’est le PS et la droite qui ont fait le lit du FN

Hamon, au cours de cette campagne, aura au moins dit quelque chose de juste. En reconnaissant sa cuisante défaite, il souligné combien le résultat de ce soir, avec un Front National à plus de 20%, trouve ses origines dans plusieurs années de politiques anti-populaires. Mais le PS est bien coresponsable de cette situation : à grands coups d’ultra-libéralisme, avec, sous Hollande, un certain Emmanuel Macron au ministère de l’Economie ; à grands coups de politiques sécuritaires, dont le point d’orgue est l’Etat d’urgence et l’ultime infamie la tentative d’instaurer la déchéance de nationalité.

C’est en ce sens que si le Front National, avec son discours pseudo social renouvelé pour tenter de ratisser large et se donner un profil populaire, est une véritable escroquerie, d’autant plus dangereuse que son discours s’accompagne d’une rhétorique de haine et d’exclusion dirigé contre notre camp social, Emmanuel Macron est peut-être le Brutus mais n’en reste pas moins le fils spirituel de François Hollande. Dès les premières projections, Gerard Collomb, sénateur-maire de Lyon annonçait la couleur : Macron aura comme objectif de « réformer la société » et de « libérer le travail ». Quand on a en tête ce que sont les lois portant le nom du candidat d’En Marche, adoptées au 49.3, les perspectives ne sauraient être plus claires.

Front républicain réchauffé

Dès 20h, donc, on nous resservait le discours du « front républicain », avec quelques dissonances, néanmoins, à droite où certains prônent un « ni-ni » qui démontre la collusion entre LR et le FN et qui laisse présager une possible explosion champ politique au centre-droit.

Contre la bourgeoise de Saint-Cloud il faudrait donc choisir le banquier de Rothschild ? Pour notre camp social, pour la jeunesse et les classes populaires, l’affrontement contre l’extrême droite ne saurait que passer par un combat dans la rue et dans les entreprises. Ce n’est pas en soutenant Macron ou en votant pour lui que l’on fera obstacle à l’extrême droite. C’est le choix que font le PS et le PCF. Ce ne peut pas être le nôtre.

Ni peste, ni choléra, pour un Premier Mai de lutte

Depuis des années, on nous dit que pour éviter la peste, il nous faut soutenir, le cas échéant, le choléra. Au final, nous avons et la peste, et le choléra, qui se renforcent mutuellement. C’est en ce sens que pour l’ensemble des équipes syndicales qui ont combattu la politique de ce gouvernement au printemps dernier, pour l’ensemble de l’extrême gauche organisée, il faut que le Premier Mai, journée internationale des travailleurs et de solidarité avec les peuples du monde entier, nous puissions réaffirmer notre opposition à ce qu’a été la politique de guerre et d’austérité de Hollande, que Macron s’apprête à pousser jusqu’au bout ou contre le nationalisme nauséabond de Le Pen qui ne mènera qu’à plus de guerre en Europe et dans le monde. Il faudra, à cette occasion, y constituer un bloc indépendant appelant à l’abstention et à ce que, dès le 10 mai, nous soyons mobilisé-e-s contre les décrets à travers lesquels Macron a promis de gouverner ou contre les référendum bonapartistes promis par Le Pen en cas de victoire.

Le combat se poursuit

Le problème, pour la bourgeoisie et le Medef, reste entier. Gattaz et ses amis, qui pour la plupart avaient fait le choix du mauvais cheval, se retrouvent avec une Ve République à bout de souffle, couplée aux pires travers le la IVe, car le problème des législatives et d’une majorité pour gouverner au Parlement reste entière. De ce point de vue également, les équipes syndicales combatives, celles et ceux qui ne se sont pas satisfaits de l’enterrement de première classe du mouvement contre la Loi Travail en septembre par les confédérations, ainsi l’extrême gauche, auraient l’occasion de continuer à faire entendre la voix de notre camp social, dans l’unité et la combativité, pour préparer l’affrontement de demain.

En tout état de cause, compte-tenu du système électoral Ve républicain, c’est par l’abstention, le 7 mai, et par la mobilisation, dès le 1er mai, que nous nous exprimerons dans les jours à venir.


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