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L'extrême gauche en Argentine

Nicolas Del Caño, le candidat du FIT qui fait fureur sur les réseaux sociaux

Un peu plus de six heures de l'après-midi. Nicolás del Caño vient de publier sur sa page facebook un article qui explique les raisons pour lesquelles il appelle à voter blanc lors du deuxième tour. Moins d'une heure plus tard, on comptabilise presque 800 likes et 200 commentaires – pour et contre ses idées. A ce point, presque 300 personnes ont partagé l'article qui a été vu par 26.000, sans aucune publicité payante. 20.000 nouvelles personnes ont commencé à suivre sa page en une semaine. Comment est-ce possible ?

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Après avoir gagné les primaires du FIT et observé l’augmentation de sa popularité après sa participation au débat présidentiel, aucun de ses posts dans les réseaux sociaux ne passent inaperçus – tweeter compris. Quelques minutes après leur publication, ses vidéos, photos et déclarations sont rapidement commentées, sont aimées et partagées des centaines de fois – voire des milliers. Le cas le plus emblématique est la vidéo « motivationnelle » réalisée par un jeune militant de Necochea. Cette vidéo a été partagée par Del Caño la veille des élections : un million deux cent mille personnes l’ont regardé sur son mur, et elle a eu plus de deux cent mille reproductions. Un succès inédit pour l’extrême gauche.

Tout au long de la campagne électorale, les réseaux sociaux ont servi de thermomètre de l’impact qu’avaient les propositions de Nicolás Del Caño. Dans le cadre d’une campagne inégale où les trois candidats de l’austérité ont recueilli 90 % des voix, les réseaux sociaux ont permis de concurrencer ou contrebalancer leurs énormes moyens et ont anticipé les bons résultats du FIT, qui est arrivé en quatrième position lors des meilleurs élections présidentielles pour l’extrême gauche argentine depuis 1983.

Que disent les votants de Del Caño ?

La campagne nationale sur les réseaux sociaux a permis de vérifier ce qui avait été fait à Mendoza, la province qui l’avait élu au Congrès. Le dirigeant de trente-cinq ans est capable d’attirer des secteurs qui, auparavant, ne s’identifiaient pas aux idées d’extrême gauche (ou ne les connaissaient pas), ainsi que de larges pans de la jeunesse. La démonstration de cette réalité repose sur les milliers de messages que Del Caño reçoit, des dizaines par heure, même plusieurs jours après les élections.

Il reçoit des messages du Nord et du Sud du pays… Plusieurs, inspiré-e-s par le jeune député qui s’est affronté aux « monstres » (en référence aux autres candidats), veulent commencer à militer dans son parti. D’autres ont renouvelé leur croyance en la politique, ont connu les idées de l’extrême gauche ou, sans renoncer à leur militantisme dans d’autres forces mais mécontents de la droitisation de l’élection, ont décidé de voter pour le FIT. Les plus jeunes revendiquent que Del Caño préfère « manifester avec les travailleurs pour défendre leurs droits » et le remercient d’être différent face à tant de politique bourgeoise, de promesses vides et de slogans de campagnes qui ne disent rien sur ce qu’ils vivent.

Pour cela, beaucoup se sont joints à la campagne en diffusant les propositions du candidat du FIT sur les réseaux sociaux auprès de leurs amis et de leur famille.

***

Au bouclage de cet article, nous recevons des nouvelles de la page de Del Caño : Une heure après avoir publié son appel au vote blanc pour le deuxième tour, il est en train de multiplier par deux les « j’aime » et il a multiplié par trois les visualisations parmi les membres de Facebook.

L’extrême gauche trotskyste dit souvent qu’un des objectifs des élections - en plus d’avoir des élus qui seraient des positions dans le cadre de la lutte de classes – est de mettre en avant un programme différent et indépendant de celui des partis des patrons, de s’adresser aux masses pour semer l’idée d’un gouvernement des travailleurs comme Del Caño a mis en avant dans un de ses Spots. Cet objectif est plus qu’accompli lors de cette campagne, succès qui accompagne la conquête d’un nouveau député – Nestor Pitrola.


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