×

Quand la course au profit justifie le soutien au terrorisme

Le cimentier français Lafarge a bel et bien financé les djihadistes de Daech.

C'est officiel, la multinationale française Lafarge a bel et bien financé Daech. L'info avait été révélée en juin par le Monde, puis confirmée ce jeudi par l'entreprise elle même. Dans un communiqué, le géant des matériaux de construction reconnaît en effet avoir collaboré avec des groupes armés, Daech en faisant partie, ceci afin d'assurer l'activité d'une de ses cimenteries, basée à Jalabiya, au nord d'Alep. On sait dorénavant que cette multinationale, avec laquelle l''État français – qui entend faire de la lutte contre le terrorisme une priorité – a historiquement entretenu des liens étroits, a à travers ces relations commerciales avec l'Etat islamique, directement financé le terrorisme. Lili B

Facebook Twitter

Lafarge Holcim a admis ce jeudi que les informations pesant contre eux à propos de leur collaboration avec l’Etat islamique, étaient bel et bien vraies. Ainsi, cette entreprise française du CAC 40 a collaboré avec l’Etat islamique entre 2013 et 2014, achetant du pétrole et payant des passe-droits, afin de maintenir son activité sur le site de Jalabiya, mis en route en 2010, après la fusion opérée avec le suisse Holcim. Dans un contexte marqué par la guerre civile, la direction locale de Lafarge s’est mise à payer des taxes aux checkpoints tenus par les djihadistes, négociant de ce fait un droit de passage qui permettait à ses employés et à la marchandise de continuer à circuler. Soulignons que cette transaction s’est opérée de manière officielle, les autorités assurant la délivrance d’un laissez-passer, estampillé du tampon de l’EI. L’entreprise a versé des droits de douane à l’Etat islamique lors de chaque passage. Avec un prêt de 60 camions par jour, sur plus d’un an, la source de revenus que cela pouvait représenter pour l’Etat islamique est non négligeable. C’est un véritable financement du terrorisme auquel s’est adonnée la multinationale française. Ce qui a entre autres permis à cette organisation terroriste de se renforcer militairement, aboutissant à la prise de contrôle militaire de cette zone à la fin 2014, et par conséquent à la fermeture de l’usine.

Cette affaire interroge sur les discours dominant de la lutte contre le terrorisme, axés sur le tout sécuritaire et la stigmatisation des musulmans, déplaçant le curseur sur la responsabilité des pays impérialistes, leurs politiques, leurs multinationales et leurs Etats, dans le développement du terrorisme.
Des échanges de mails permettent de conclure que la direction de Lafarge à Paris était au courant de ces relations commerciales. De plus, si le ministère de l’économie a ouvert une enquête pour examiner les possibles infractions aux sanctions européennes commises par cette entreprise, notamment sur l’interdiction d’acheter du pétrole dans ce pays, il y a de quoi penser, au vu des liens historiques qu’elle entretient avec l’Etat français, que les autorités françaises avaient connaissance de ces transactions . Il semblerait alors que l’Etat français soit complice des actes de cette multinationale, que l’association Sherp, qualifie de « financement de terrorisme, complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ».


Facebook Twitter
Invasion de Rafah : une nouvelle étape dans le génocide des Palestiniens

Invasion de Rafah : une nouvelle étape dans le génocide des Palestiniens

Palestine : 49 étudiants de Yale interpellés, la colère s'étend à de nombreuses facs américaines

Palestine : 49 étudiants de Yale interpellés, la colère s’étend à de nombreuses facs américaines

Criminalisation des militants pour la Palestine : l'autre face du soutien au génocide d'Israël

Criminalisation des militants pour la Palestine : l’autre face du soutien au génocide d’Israël

Argentine : la jeunesse entre massivement en lutte contre Milei et l'austérité

Argentine : la jeunesse entre massivement en lutte contre Milei et l’austérité

Les milices de colons et l'armée israélienne mènent plusieurs raids sanglants en Cisjordanie

Les milices de colons et l’armée israélienne mènent plusieurs raids sanglants en Cisjordanie

Génocide à Gaza. La mobilisation du peuple jordanien montre la voie

Génocide à Gaza. La mobilisation du peuple jordanien montre la voie

28 salariés de Google licenciés pour avoir dénoncé le génocide en Palestine

28 salariés de Google licenciés pour avoir dénoncé le génocide en Palestine

Veto à l'adhésion de la Palestine à l'ONU, ou l'hypocrisie des Etats-Unis sur les « deux États »

Veto à l’adhésion de la Palestine à l’ONU, ou l’hypocrisie des Etats-Unis sur les « deux États »