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La formation suprémaciste blanche soutien le candidat républicain

Le journal officiel du Ku Klux Klan soutient Donald Trump dans la course à la Maison Blanche

« Make America Great Again ». Reprenant le slogan du candidat républicain, le journal officiel du groupe de suprémacistes blancs Ku Klux Klan (KKK), The Crusader, a consacré sa Une à un éloge du message véhiculé par Donald Trump dans sa course à la Maison Blanche. Un soutien « repoussant » selon la campagne du candidat républicain, mais on ne peut moins étonnant. Ivan Matewan

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Le KKK l’a enfin officialisé : le groupe de suprémacistes blancs historique soutient Donald Trump dans sa campagne à la Maison Blanche. Dans son journal officiel, il a consacré l’entièreté de sa Une à un éloge du message rempli de haine raciste et xénophobe du candidat républicain. Reprenant à son compte le slogan devenu désormais célèbre – « Make America Great Again » [Rendre sa grandeur à l’Amérique] – le KKK dresse un portrait encensé de Donald Trump et de sa vision pour l’avenir du pays.

« Alors que Trump veut rendre sa grandeur à l’Amérique, il faut se demander ce qui faisait des États-Unis quelque chose de grand en premier lieu » écrit le directeur national du KKK, le pasteur Thomas Robb. « La réponse est simple : les États-Unis n’étaient pas grandioses grâce à ce que nos ancêtres ont fait, mais grâce à qui ils étaient. Les États-Unis ont été fondés comme une république blanche chrétienne » martèle-t-il plus loin.

Joint plus tard par téléphone, le pasteur suprémaciste blanc a expliqué au Washington Post que le KKK « apprécie ses idées nationalistes et ses discours sur la fermeture des frontières aux sans-papiers… » Selon Robb, Donald Trump « reflète ce qui se passe à travers le monde. Le nationalisme semble prendre de l’essor dans le monde entier, alors que les natifs reprennent leurs frontières. »

Donald Trump et le KKK : un étrange ménage ?

L’équipe de Donald Trump a d’emblée répondu en qualifiant ce soutien inopportun de « repoussant ». « M. Trump et la campagne dénoncent la haine sous toutes ses formes » a annoncé la campagne dans une déclaration mardi soir. « Leur avis ne représente pas l’opinion des dizaines de millions d’Américains qui sont derrière nous » a-t-elle ajouté.

Pourtant Donald Trump et le KKK font-ils un si étrange ménage ? Champion de l’aile la plus réactionnaire du Parti républicain, Trump a encouragé le développement des pires sentiments racistes et xénophobes dans le pays entier. Il n’a pas hésité à qualifier toutes les personnes d’origine mexicaine sur le territoire états-unien de « violeurs ».

Ses discours enflammés ont incité ses partisans à commettre quelques-uns des plus monstrueux crimes haineux ces derniers mois. A Boston, deux de ses partisans ont violemment passé à tabac un SDF d’origine latino, le frappant avec un tuyau métallique, lui urinant dessus et hurlant des insultes anti-immigrés. Sur les campus universitaires comme dans les commerces de proximité, les Noirs et les Musulmans ont reçu des menaces de mort de la part des soutiens déchaînés de Trump. A Washington, un homme noir et une femme blanche se sont fait attaquer par un homme blanc brandissant un couteau et jaillissant des insultes racistes. Plus tard, même la police a dû annoncer que le crime était sans doute motivé par la haine raciste.

Le nombre d’adhésions aux groupes suprémacistes blancs comme le KKK ou anti-gouvernement continue à augmenter à travers le pays. Une récente étude réalisée par le Southern Poverty Law Center a déterminé un lien de causalité entre les discours de Trump et « une augmentation du nombre de cas de harcèlement et d’intimidation de la part des élèves blancs contre leurs camarades de classe dont les couleurs de peau ou religions sont… les cibles verbales  » du candidat républicain. En août, Jim Stachowiak, ancien policier devenu fervent partisan de Trump, a appelé ses compatriotes à assassiner les femmes et enfants noirs dans une vidéo partagée sur sa chaîne YouTube. « C’est la solution au problème Black Lives Matters » a-t-il conclu.

Il est on ne peut moins étonnant, donc, qu’un candidat comme Donald Trump, avec son discours raciste et nationaliste, faisant appel aux plus bas des sentiments haineux, reçoive l’approbation du KKK. Le candidat républicain ne fait que récolter ce qu’il sème depuis le début de sa campagne.


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