Ce vendredi soir, manifestations et rassemblements étaient de nouveau appelés dans plusieurs villes de France pour protester contre le 49.3 et la réforme des retraites : Strasbourg, Toulouse, Montpellier, Lille, Bordeaux…et à Paris, plusieurs milliers de personnes se sont ainsi rassemblées place de la Concorde à 18 heures.
Devant un feu géant sur la place, les slogans fusent : « Louis XVI on l’a décapité, Macron on peut recommencer ! ». Dans une ambiance explosive, étudiants, lycéens, travailleurs de différents secteurs scandaient leur colère contre le gouvernement. Au micro de Révolution Permanente, Romain cheminot et syndiqué CGT et présent sur la place de la Concorde, détaillait : « Il faut brûler Paris ! Il y a eu cinq, six manifs avec plus d’un million de personnes et ça ne fait rien. Macron a dit une fois « venez me chercher », alors il faut aller le chercher. »
Pour faire face à la radicalité des manifestants, Darmanin et Macron ont sortis les grands moyens : des dizaines de camions de CRS postés place de la Concorde et des policiers déployés en nombre, qui n’ont pas tardé à réprimer durement le rassemblement : après de multiples charges contre les manifestants, ils ont noyé la place sous les gaz lacrymogènes pour fragmenter les personnes rassemblées. Pour Arthur Nicola, journaliste à Révolution Permanente et présent sur place, « c’est tout l’arsenal de la répression policière tel qu’on a pu le voir ces dernières années qui est utilisé aujourd’hui ».
Sur la place de la Concorde, la police multiplie les charges et les gazages et parvient à fragmenter le rassemblement.#ReformesDesRetraites #Revolution pic.twitter.com/ndoFPv9eOu
— Révolution Permanente (@RevPermanente) March 17, 2023
Et après la répression viennent les interpellations. Alors que la place était complètement nassée par les CRS, ceux-ci ont violemment interpellé des dizaines de manifestants. Sur les vidéos qui circulent sur Twitter, on voit un manifestant mis à terre par un CRS qui lui assène plusieurs coups de pied, un CRS faire une clé d’étranglement à une personne interpellée … une répression qui rappellen le mouvement des gilets jaunes et le déferlement de violences subi par les manifestants. Citant une source policière, le Figaro dénombrait ainsi au moins 61 interpellations vendredi à 21h
Nasse géante et multiples interpellations au hasard pour humilier en direct sur toutes les chaînes ! La stratégie est claire ! Le gouvernement veut faire peur comme pour les gilets jaunes et dissuader. pic.twitter.com/jDAKqlCDLL
— truchot philippe (@truchotphilipp1) March 17, 2023
Signalement n°5670
Clé d'étranglement par les policiers pendant l'interpellation violente plusieurs manifestants, une pratique proscrite depuis 2021 en raison de sa dangerosité.#Paris #Concorde 17/03/23 22h @xztim_#ReformeDesRetraites #Revolution #ViolencesPolicieres pic.twitter.com/z6rOsZt4hD
— Violences Policières (@violencespolice) March 17, 2023
Depuis hier, le gouvernement a opéré un saut inouï dans la répression. Jeudi soir, pas moins de 310 personnes ont été interpellées parce qu’elles contestaient le 49.3. Vendredi matin à Paris, des étudiants qui manifestaient pour aller soutenir les éboueurs ont eux aussi été réprimés, et au moins cinq d’entre eux ont été interpellés, dont un étudiant militant de Révolution Permanente.
Mais si Darmanin a réuni tous les préfets de France ce matin pour préparer la répression des mobilisations, c’est parce qu’il sait que la colère de la rue peut déborder et faire jaillir un mouvement plus radical contre le gouvernement. Face à la répression et pour empêcher les interpellations et les réquisitions, le mouvement étudiant et le mouvement ouvrier doivent répondre d’une même voix solidaire et s’unir dans une mobilisation contre le 49.3, la réforme des retraites et le gouvernement de Macron.
