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Nouvel album le 14 septembre

Le retour apocalyptique de Disiz La Peste

Celles et ceux qui sont nées entre la fin des années 1980 et le début des années 1990 se souviennent du single J’pète le plombs, véritable tube des cours de récré issu de l’album Le Poisson Rouge sorti en 2000. Depuis, Disiz n’a jamais vraiment quitté la musique, il a sorti une douzaine d’albums, s’est essayé à d’autres genres musicaux et a même tourné dans quelques films dans le milieu des années 2000.

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Quelque peu sorti des radars du Rap Game après son album Disiz the End (2009), dans lequel il faisait ses adieux au rap (mais qui l’a cru ?), Disiz est progressivement revenu sur le devant de la scène avec sa trilogie Lucide (2012-2013) et son album Pacifique (2017), à la fusion entre rap, électro et pop.

Dans une scène rap francophone très talentueuse et concurrentielle, peu escomptaient le retour fulgurant d’un artiste trop souvent ramené à son premier single ultra vénère.

Mais les teasers dévoilés depuis le mois d’août et les trois titres sortis sur les plateformes de stream, accompagnés de deux superbes clips laissent présager d’un nouvel album pour le moins apocalyptique. Pour Disizilla, qui sort vendredi, Disiz nous transporte dans une ambiance japonisante, qui a toujours été prégnante dans le rap français. Quand IAM s’inspirait des samouraïs de Kurosawa pour l’école du micro d’argent, Disiz tente de faire renaitre l’esprit des Kaijus, figures monstrueuses du cinéma japonais, depuis le mythique Godzilla de 1950.

Kaiju, le premier titre de l’album s’ouvre avec un son très musique de film imitant les pas du monstre mutant Disiz-illa sur lequel il pose une voix vocodée à la Kraftwerk.
Sur un beat lourd et une instru très Minimal wave, les paroles choisies livrent un ego-trip amer mais non dénué d’ironie dans le deuxième morceau, Disizilla. On retrouve ce qu’on aime chez Disiz qui délivre un son puissant et intelligent, sans tomber dans les travers du rap dit « conscient » qui masque trop souvent sa platitude musicale par des paroles moralisatrices. Avec ses paroles brutes, ses multiples références et ses rimes souvent savoureuses, Disiz propose avec lyrisme une réflexion troublante sur la monstruosité et les tendances apocalyptiques du temps présent.

On aime par exemple beaucoup :
Lèche ma Moby-dick et, votre game, on dirait Interville
Renoi qui colonise renoi, et pire qu’Hitler
Bande de Compaoré, le zgeg à King Kong dans vos mères
J’suis sorti des mers, des abysses, des océans
Où les tests furent nucléaires, des missiles entre les dents
J’suis un mutant, enfant irradié #Godzilla
Produit d’mon environnement, appelle-moi "Disizilla"

Gageons que le reste de l’album sera à la hauteur de ces deux titres fusionnés dans un clip très cinématographique…


  
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