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25.000 camions par an

Le train reliant Perpignan à Rungis bientôt remplacé par des camions pour faire des économies ?

Le train qui relie quotidiennement Perpignan à Rungis pour approvisionner la région parisienne en fruits et légumes pourrait cesser de fonctionner à la fin du mois de juin. Les wagons utilisés sont en effet vétustes et les remplacer représenterait un investissement que la direction de la SNCF ne veut pas faire.

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Le contrat qui lie la SNCF avec les deux transporteurs, Rey et Roca, s’achève à la fin du mois de juin et rien n’indique qu’il sera reconduit. En effet, les 82 wagons aujourd’hui utilisés pour effectuer la liaison quotidienne entre Perpignan et Rungis seraient désormais trop vétustes et nécessiteraient d’être remplacés. Un investissement estimé à environ 20 millions d’euros que la SNCF n’a pas l’intention de réaliser. Sa solution ? Remplacer ce train par une flotte de poids lourds qui effectueraient le trajet six jours sur sept. Ce qui représenterait environ 25.000 camions par an, avec un coût écologique particulièrement conséquent, sans compter les problèmes logistiques que cela engendrerait avec des risques d’embouteillages conséquents en Ile de France.

«  Malheureusement à l’heure actuelle nous n’avons pas trouvé de terrain d’entente sur les conditions pour un nouveau contrat. Si rien n’évolue nous serons au regret de ne plus assurer cette liaison. C’est triste pour tout le monde », annonçait fin mars un responsable de la SNCF Fret. Depuis, la situation n’a pas évolué et aucune alternative ne semble à l’ordre du jour. En plus de la vétusté des wagons, pour la plupart vieux de 40 ans, l’entreprise ferroviaire met en avant le manque de rentabilité de la ligne pour ne pas chercher à prolonger le contrat au-delà du 30 juin prochain.

Réunis ce jeudi, les différents acteurs de la plateforme Saint-Charles (où sont chargés les trains au départ de Perpignan) ont tenté d’apporter des éléments de solution. « Les chargeurs se sont officiellement engagés à fournir le volume de produits nécessaire pour remplir le train », a annoncé Carole Delga, présidente de la région Occitanie. Une initiative qui se veut une main tendue à la SNCF puisqu’elle permettrait de résoudre la question de la rentabilité de la ligne si les trains n’effectuent plus les trajets partiellement à vide.

Alors qu’une liaison ferroviaire du même type a déjà été fermée en 2016, une responsable locale de la CGT a estimé que ces problèmes de rentabilité étaient en partie de la responsabilité de la SNCF elle-même suite à « la disparition des services commerciaux de la SNCF qui étaient chargés de trouver des clients pour remplir les wagons de marchandises ». Une pétition avait ensuite été lancée pour le maintien de la ligne actuelle, récoltant 3.400 signatures.

Carole Delga s’est elle aussi exprimée contre la fermeture de la ligne mais sans proposer de solution à long terme. Fin mars, elle avait interpelé Guillaume Pépy, le patron de la SNCF, réclamant « une prolongation de deux ans du contrat afin de trouver une solution. Il n’y a pas de vétusté avérée des wagons », a-t-elle ensuite assuré, laissant entendre qu’ils pourraient encore être utilisés pendant deux ou trois ans. Et ensuite ?

La suppression de cette ligne aurait également des « conséquences dramatiques d’un point de vue social », selon le collectif national des cheminots PCF, qui dénonce « un scandale absolu et un drame sanitaire ». « Plus d’une centaine d’emplois qui serait amenée à disparaître sur les deux chargeurs mais aussi, des dizaines d’emplois indirects dans les entreprises sous-traitantes et à la SNCF. »

Encore une fois, la politique de casse du rail, contre laquelle se battent les cheminots depuis plusieurs années, montre l’ampleur de ses dégâts humains et écologiques.


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