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Macronnerie 2017

Le travail le dimanche se généralise dans les grands magasins

Caroline Dumoulin Après le BHV Marais en mai, les Galeries Lafayette Haussmann quelques semaines plus tard et Le Bon Marché fin novembre, Le Printemps, propriété du Qatar, est le quatrième grand magasin parisien à ouvrir tous les dimanches. Cette libéralisation du travail de dimanche, inscrite dans la loi Macron, n’est nullement remise en cause par les candidats à la primaire de la gauche.

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Un accord sur le travail dominical a finalement été trouvé entre direction et syndicats au Printemps. L’UNSA a confirmé lundi à l’AFP avoir signé le texte, permettant aux syndicats signataires de dépasser le seuil nécessaire de 30%. Après le BHV, les Galeries Lafayette Haussmann et Le Bon Marché, Le Printemps est le quatrième grand magasin parisien à ouvrir tous les dimanches.{{}}

Les clés d’un accord tout bénéfice pour le patronat

Les actuelssalariés de Printemps pourront être contraints à travailler jusqu’à douze dimanches par an (dimanches dits « du maire »), où ils seront payés double avec une journée de repos compensateur ainsi qu’une aide à la garde d’enfants (60 euros). Seulement, il faut savoir que faire garder des enfants un dimanche, si jamais on parvient à trouver quelqu’un qui accepte un travail si précaire, coûterait au moins 25 euros de l’heure.

La direction de Printemps s’est félicitée dans un communiqué de « la qualité du dialogue » qui a permis de trouver pour les salariés « un équilibre vie privée/vie professionnelle ». Mais difficile de comprendre de quel équilibre avec la vie privée parle la direction, alors que les travailleurs vont être contraints de sacrifier une journée privilégiée, la journée du dimanche, celle qui permet de partager des loisirs avec des amis, de passer des moments en famille ou de complicité avec les enfants, ces moments qui n’ont pas de prix…

D’ailleurs, le caractère « volontaire » du travail de dimanche, tant vanté par les journaux patronaux tels que les Echos, se prête aussi à des interrogations. Comment un salarié pourrait-il décider librement de ne pas travailler un dimanche sans que cela n’ait des effets négatifs sur sa carrière professionnelle ? On connait la capacité d’une hiérarchie à exercer une forte pression pour que cette « volonté » de travailler dimanche soit plutôt une obligation qu’un choix, lorsqu’il s’agit de faire monter le chiffre d’affaires, au détriment du personnel.

Un autre point présenté comme « positif » de cet accord serait l’embauche de 120 à 170 personnes. Petit détail, ces salariés ne travailleraient que la fin de semaine, augmentant les rangs des précaires, avec moins encore qu’un mi-temps pour faire tourner la marmite.

L’UNSA signe l’accord, un soulagement pour la direction de Printemps

Alors que depuis le 1er janvier, en vertu de la loi travail, le seuil pour un accord d’entreprise en matière de temps de travail a été fixé à 50%, l’UNSA a finalement décidé de signer le texte la veille de la date limite fixée par la direction.

Vendredi 30 décembre, l’UNSA a ajouté sa signature à celles de la CGC et de la CFDT à l’accord négocié avec la direction. Ces trois syndicats représentent 42 % des voix aux élections professionnelles, tandis que la CFDT et la CFE-CGC, à elles seules, n’atteignaient pas le seuil requis de 30%. La CGT, majoritaire avec 45,87%, reste opposée au travail.

Tous les magasins Printemps concernés

En août 2015, conséquence de la loi Macron, 18 zones touristiques internationales ont été créés, dans lesquelles l’ouverture est autorisée tous les dimanches. Dans le cas de Printemps, l’accord ne concerne pas que les boutiques parisiennes, mais tous les Printemps en ZTI, avec ceux de Deauville, Marseille-Terrasses du Port et Cagnes-sur-Mer.

Avec cet accord, Le Printemps rejoint les Galeries Lafayette et le Bon Marché, ouverts les dimanches à partir de cette année, ainsi que le BHV-Marais (groupe Galeries Lafayette), ouvert tous les dimanches depuis juillet après avoir été le premier à parvenir à un accord pour appliquer la loi Macron en novembre 2015. Dans les prochains mois, il faut s’attendre à ce que les autres commerces établis dans les zones ZTI cherchent à se servir de cet outil qu’est la loi Macron pour continuer à tirer toujours plus de bénéfices en faisant travailler ses salariés le dimanche.

Les grands magasins ont été les locomotives de cette libéralisation, qui amène les travailleurs par les voies de la perte d’acquis, vers une vie de plus en plus remplie par le travail, au détriment de leur bien être personnel. Le tout en faisant miroiter le « gagner plus », qui n’est que des clopinettes, à payer pour le patronat, mais surtout pour les salariés. Mais les travailleurs ont le choix, c’est « volontaire », bien sûr…


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