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Loi Travail et chantage

Les SMS menaçants de Pierre Gattaz contre les cadres

Deux messages adressés par Pierre Gattaz, patron du Medef, à la présidente de la CFE-CGC - le syndicat corporatiste des cadres et des agents de maîtrise - révèlent les techniques d’intimidation courantes du patronat. Le Medef, prêt à tout pour défendre ses intérêts de classe, tente de rallier à sa cause la CFE-CGC - poussée à gauche par la pression de sa base - en faisant chanter sa direction quant à d’autres dossiers en cours. Mais c’est aussi une illustration de ce que le patronat et le MEDEF appellent « négociation », à savoir le chantage à l’emploi pour obliger les salariés à choisir, le couteau sous la gorge, entre la précarité, l’augmentation du temps de travail, les baisses de salaires ou le chômage. Le résultat de ce chantage s’est avéré concluant, la CFE-CFC ayant eu satisfecit quant à la loi Berger. C.

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Pierre Gattaz, qui défend bec et ongles la loi travail, s’irrite de l’opposition de la CFE-CGC (Confédération Générale de l’Encadrement–Confédération Générale des Cadres) à certains aspects de la loi El Khomri. Il a envoyé mercredi deux SMS menaçants à Carole Couvert, présidente de la CFE-CGC. « L’attitude de la CGC est incompréhensible et nuisible. Vous avez déjà planté la loi MDS (Modernisation du Dialogue Social) Vous n’allez pas nous planter la loi MEK (Myriam El Khomri) ? », a écrit Pierre Gattaz dans un premier message. Il poursuit : « Si vous persistez dans cette attitude cgtiste sur cette loi, le Medef en tirera toutes les conséquences sur nos discussions en cours ».

Dans un second message, il précise : « Ce que je veux dire c’est que nous [ne] vous soutiendrons plus dans votre combat pour les cadres si vous plantez la loi MEK ». Il fait ici référence à l’accord sur les régimes de retraites complémentaires, avec des négociations annoncées sur le statut des cadres. La suite et le débouché de ces négociations dépendraient donc de l’attitude de CFE-CGC face à la loi Travail.

Carole Couvert ne se serait pas laissée intimider, lui rétorquant dans un message « je ne fonctionne pas à la menace, je suis la porte-parole de 160 000 adhérents et mon mandat sur le projet de loi a été voté à l’unanimité ». Alors que les syndicats « réformistes », qui exigent des modifications de la loi plus ou moins substantielles, sont sous la pression d’une base qui voit d’un mauvais œil le projet de loi Travail, le Medef inquiet de la forte mobilisation du 9 mars, et notamment de la jeunesse, s’impatiente et tente de mettre au pas ses alliés d’antan.

Pourtant, ces directions syndicales « réformistes » restent sur la ligne de la négociation de la loi Travail. Si la CFE-CGC, plus à gauche que la CFDT, souhaite la suppression de nombreux points (la facilitation des licenciements économiques, plafonnement des indemnités prud’homales, introduction du référendum en entreprise, etc.), elle ne s’oppose pas au cœur de la loi, en l’occurrence les accords d’entreprise comme norme du droit. Pourtant, la généralisation de ces accords touchera particulièrement les cadres en abolissant les RTT, généralisant les attaques comme à l’APHP. Qu’ils s’agisse des cadres, des employés, ouvriers, précaires, chômeurs et étudiants, la seule issue, c’est le retrait de la loi Travail, qui n’est ni amendable, ni négociable !


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