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Gazés du matin au soir

« Les autorités empoisonnent l’eau des migrants à Calais avec du gaz lacrymogène »

A Calais, de nombreux faits indiquent que l’État donne l’ordre à la police et à la gendarmerie d’asperger de gaz les migrants, leur eau et la nourriture. Comme de la mort aux rats pour se débarrasser des nuisibles…

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Crédit photo : Image tirée de la vidéo diffusée par « Calais Migrant Solidarity ».

On ne rappellera jamais assez que les migrants qui arrivent en France fuient, bien souvent, les bombes de ce même pays. La guerre et la misère sont avant-tout provoquées par les politiques guerrières et meurtrières des gouvernements successifs. Pourtant, celles et ceux qui tentent d’échapper à une mort certaine se heurtent, une fois arrivés au sein de l’Union Européenne, à une violence indescriptible. Nul besoin de regarder chez nos voisins : en France, le gouvernement est coupable de crimes atroces contre les victimes de guerres et de crises qu’il a participé à engendrer dans leurs pays d’origine.

Dans un Tweet republié récemment, l’association l’Auberge des migrants, qui vient en aide aux réfugiés à Calais, dénonce les pratiques des forces de répression. Les jerricans d’eau, dont les migrants se servent au quotidien, ont été empoisonnés avec des gaz lacrymogènes, comme le montrent les traces blanches autour des bouchons. Cette pratique, plusieurs témoignages le confirment, est courante de la part de la police et des CRS. De là à penser qu’il s’agit de consignes gouvernementales, il n’y a qu’un pas.

Rappelons qu’à forte dose, outre les nausées, les vomissements, les irritations, les malaises et autres effets fréquemment rapportés, les gaz lacrymogènes provoquent des brûlures au deuxième degré, des nécroses ou encore des hémorragies internes. En lieu clos, ils peuvent entraîner la mort.

La bénévole qui a pris la photo, membre de l’association Utopia 56, raconte à Libération : « Deux Afghans m’ont rapporté les bidons vides. L’un d’entre eux avait bu une gorgée, et avait été légèrement irrité. Quand ils ont compris que l’eau n’était pas buvable, ils l’ont jetée. Sur deux semaines, j’ai entendu trois témoignages similaires. Et une fois, les migrants ont vu la police le faire ».

Encore très récemment, un bénévole raconte :

En fin de semaine dernière, un homme a été imbibé de gaz. Au point qu’il avait les cheveux brûlés. J’en ai soigné cinq hier, et trois avant-hier. Ils les aspergent même quand ils dorment.

Un autre bénévole, du Secours Catholique, détaille : « En ce moment, c’est calme. Mais en mai-juin j’entendais tous les jours des témoignages sur des exilés empêchés de manger, des bidons arrosés de gaz, mais aussi les sacs de couchage. Une fois, un migrant a été aspergé de gaz sur la bouche. »

Plusieurs témoignages de réfugiés ont été transmis à l’IGPN (la police des polices), comme celui d’une cinquantaine d’entre eux qui mangeaient un plat de pâtes : « Un camion de CRS arrive vers nous et deux CRS gazent le récipient qui contient toute la nourriture pour le groupe. […] Pourtant nous étions tous calmes. En voyant qu’ils gazaient, on a eu peur et on s’est enfui. »

Mais Fabien Sudry, le préfet du Pas-de-Calais, continue à nier ces violences systématiques. Mardi encore, à propos de la photo des bidons empoisonnés, la préfecture déclarait : « Le Préfet s’étonne qu’une association puisse publier sur Twitter ce genre d’accusation et de calomnie et ré-exprime son soutien aux services de police et de gendarmerie qui effectuent leur travail dans un cadre juridique réglementaire. »

Ces violences policières ne sont que la continuité d’une politique meurtrière menée tant à l’extérieur qu’à l’intérieur des frontières de l’hexagone. Il est temps d’exiger que cessent les guerres impérialistes, vecteurs de misère et de souffrances incommensurables, mais aussi la guerre sociale menée à Calais comme dans les quartiers populaires et contre les travailleurs par un gouvernement de plus en plus répressif.


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