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Quand « socialisation » consiste à réorganiser le pillage des masses populaires

Les banquiers peuvent dormir tranquilles. Hamon entend bien payer la dette

Qui a dit que Hamon refusait de payer la dette française et préparait une « révolution » à échelle européenne ? Les propos ambigus du candidat socialiste sur la matinale de France Inter, lundi matin, ont laissé place à de multiples interprétations, et à des « inquiétudes » chez les banquiers. Pourtant, la « socialisation » de la dette n'est, dans la définition faite par Hamon, qu'une méthode alternative pour faire payer la crise aux travailleurs et aux masses populaires. Frédéric Apoyo

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En parlant de mesure pour « renégocier auprès des banquiers » la dette française, Benoît Hamon aura fait quelques frayeurs aux classes dominantes. Certes, cette dette représentait plus de 97,5% du produit intérieur brut (PIB) fin 2016, mais le paiement des intérêts (de 0.89% sur 10 ans) ne représentant que 2% du PIB national, de nombreux économistes ont fustigé la sortie du candidat socialiste. C’est Thomas Piketty, chargé des questions européennes pour Benoit Hamon, qui a défendu la position de ce dernier sur les ondes de France Inter.

Tout d’abord, il ne s’agirait pas de s’attaquer au seul cas français, mais à l’ensemble des dettes des différents pays de la zone euro, en instaurant une « socialisation »définie par « l’assemblée parlementaire de la zone euro » que souhaite instaurer Benoit Hamon. Les taux de remboursements ne pourraient excéder, selon un moratoire à mettre en place, 3% au PIB du déficit public. Dans ce cadre, les nations détentrice de créances, comme l’Allemagne par exemple, ne seraient pas impactées, car seules les « dettes publiques de la zone euro au delà de 60% du PIB » seraient « mutualisées ». Chaque nation, donc, rembourserait selon un quote-part reflétant le poids de son endettement.

En d’autres terme, il ne s’agit nullement d’un dispositif permettant de desserrer l’étau autour de pays comme la Grèce ou l’État espagnol mais de re-rendre possible le paiement de ces dites dettes sur les deniers publics. Mutualisation et « socialisation » riment donc directement avec un nouveau montage permettant de faire peser le poids des remboursements sur l’ensemble des travailleurs et masses populaires à travers toute l’Europe.

C’est aux travailleurs de payer la crise ! Tel pourrait être le slogan (plus honnête) de l’entreprise de Hamon sur la question des dettes européennes. Bien loin des intérêts des travailleurs, le candidat socialiste propose une autre méthode pour continuer à presser, comme des citrons, les travailleurs grecs, espagnols ou italiens en... pressant comme des citrons les travailleurs français, allemands etc... Face à cette politique écœurante, il s’agit de porter un programme défensif qui dépasse les frontières, à commencer par l’annulation pure et simple de l’ensemble des dettes européennes, qui n’auront d’effet que sur les classes dominantes, non pas en leur faisant « perdre de l’argent » mais en coupant la pompe qui leur permet d’engranger de colossaux profits depuis l’éclatement de la crise de 2008. Par ailleurs, la question des frontières et du traitement différencié des travailleurs selon leur nationalité (les fameux travailleurs « détachés ») permettent aujourd’hui la mise en concurrence de notre camp social. L’ouverture des frontières et des droits indifférenciés pour l’ensemble des travailleurs est aussi une revendication centrale, avec alignement de ces droits par le haut et la conquête de nouveaux droits.

C’est aux capitalistes de payer leur crise. Et pour se faire notre camp social doit s’organiser et se préparer au combat. A échelle nationale et internationale.

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