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Rendez-vous ce mercredi à Paris et dans plusieurs villes

Libération et relaxe pour Youssouf et Bagui Traoré. Rendez-vous ce mercredi !

L'affaire Traoré : un scandale d’État qui a progressivement pris une dimension toujours plus importante. Racisme d’État, injustice, mensonges : depuis juillet la famille et ses soutiens, parmi lesquels se range Révolution permanente, n'ont cessé de réclamer la vérité et la justice pour Adama, et de recevoir en retour au mieux le mépris, au pire la répression. Alors que mardi dernier, le six décembre, le juge décidait de maintenir Baguy et Youssouf Traoré, les deux frères d'Adama, en détention provisoire jusqu'à leur procès ce mercredi 14 décembre, nous appelons avec force toutes celles et tous ceux qui se sentent solidaires à participer aux rassemblements qui se tiendront dans plusieurs villes ce jour-là. A Paris, le rendez-vous est donné à 17h au CICP pour un meeting en présence de la famille. Guillaume Vadot

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« Un intolérable acharnement contre la famille Traoré »

Les deux frères d’Adama Traoré, ce jeune homme décédé sous le poids de trois gendarmes à travers la technique du plaquage ventral le 19 juillet dernier à Beaumont-sur-Oise, auront donc passé plus de trois semaines en prison avant même d’être jugés, sur la base d’accusations bancales lancées par une policières municipale le 17 novembre dernier. Ce jour-là, plus d’une centaine d’habitants avait accompagné la famille, dans un calme complet, pour faire usage de leur droit d’assister au conseil municipal de leur ville. La mairie avait répondu en déployant un dispositif de sécurité massif, une véritable provocation, pour repousser les habitants, qui ont été gazés par la police municipale puis chargés par les gendarmes. Tout cela pour protéger un conseil censé voter des mesures de « protection fonctionnelle » à la maire (UDI) de Beaumont, Nathalie Groux, afin qu’elle puisse attaquer la famille et sa porte parole Assa Traoré en diffamation. Qu’a donc fait cette dernière qui justifierait une telle plainte ? Rien d’autre que de dénoncer l’attitude de Mme Groux, qui n’a eu cesse depuis juillet d’entretenir le flou et de protéger les gendarmes à qui elle a confié, depuis son élection, la tâche de maintenir une pression répressive permanente sur la jeunesse et l’ensemble des habitant-e-s des différents quartiers de Beaumont-sur-Oise.

Cet acharnement, nous avions été plus d’une centaine, avec des associations, des collectifs, à le dénoncer dans un tribune sur Mediapart il y a deux semaines. Il faut bien comprendre de quoi il s’agit : du déploiement de l’ensemble de la machine politique, policière et juridique pour briser une famille qui, par son exigence de vérité et de justice, rompt le silence auquel les populations racisées sont assignées face aux violences policières. Depuis notre tribune, la maire de Beaumont a obtenu sa « protection fonctionnelle », avec un financement plafonné à 20 000 euros. Quant à Bruno Le Roux, le nouveau Ministre de l’intérieur, son premier déplacement a consisté...à se rendre en visite auprès d’un peloton de gendarmerie stationné à 10 minutes de Beaumont-sur-Oise, envoyant un message clair de soutien à cette institution dans l’affaire Traoré. Les responsables de la mort d’Adama, en effet, n’ont toujours pas été mis en examen. Le combat contre une république postcoloniale et raciste est loin d’être terminé...

Les rendez-vous à Paris et en région

Ce combat connaîtra un temps fort ce mercredi, en marge du jugement de Bagui et Youssouf Traoré, en s’affirmant à nouveau dans la rue après les rassemblements à Beaumont-sur-Oise de ces dernières semaines ainsi que la grande marche dans les rues de Paris le 5 novembre dernier. La famille et ses soutiens ont organisé une série d’initiatives, qui sont recensées au fur et à mesure sur la page facebook La Vérité pour Adama :

  •  A Paris, un meeting de solidarité aura lieu à 17h au Centre international de culture populaire, 21 ter rue Voltaire dans le 11e arrondissement, métro Rue des boulets, en présence de membres de la famille et avec des retransmissions des rassemblements tenus dans les autres villes
  •  A Nogent sur Marne, rassemblement à 18h sur le parvis de Gersthoffen
  •  A Rennes, rassemblement devant la mairie à 17h30
  •  A Toulouse, rassemblement devant le tribunal de la ville à 16h30
  •  A Marseille, rdv à 18h sur le vieux port
  •  D’autres initiatives sont prévues aussi à Bordeaux, à Nantes, à Lille ou encore à Rouen, dont les rendez-vous précis seront fixés sur la page La vérité pour Adama

    L’appel de la famille Traoré

    Mercredi 23 novembre au soir, Youssouf et Bagui Traoré ont été placés en détention provisoire au vu des faits dont ils sont accusés, sans preuves avérées, remontant au 17 novembre dernier devant la mairie de Beaumont-sur-Oise. Pour rappel, la famille et les habitants de la ville désiraient, comme il en ont le droit, assister au conseil municipal du jeudi 17 novembre. Ils ont été empêchés d’entrer puis gazés. Plus tard dans la soirée, le quartier de Boyenval a dû faire face à la violence des gendarmes qui ont brutalisé des habitants ayant pourtant levé les mains. Youssouf et Bagui sont accusés par 9 policiers municipaux d’ « outrage », « rébellion » et « menaces ». La plainte est aussi soutenue par le témoignage des gendarmes de Beaumont-sur-Oise. Ayant refusé la comparution immédiate, ils ont été placés en détention jusqu’au 14 décembre prochain, date de leur jugement.

    Le conseil du 17 novembre ayant été reporté au mardi 22 novembre au soir, Youssouf et Bagui ont été arrêtés le mardi matin. Cette orchestration vise à criminaliser la famille et déstabiliser leur lutte par la destruction de leur cellule familiale. Nous ne pouvons voir là qu’un acharnement. Youssouf et Bagui sont accusés sans preuves de violences, sans avoir ne serait-ce que provoqué la violence des gendarmes. Adama est mort dans les locaux de la gendarmerie de Persan, et alors que sa famille réclame toujours la mise en examen des gendarmes, les frères d’Adama dorment en prison.

    Nous savons aussi que cette intimidation n’est pas du seul fait de la mairie. Les gendarmes ont tenté d’intimider Bagui en lui disant tout simplement : "Dis à ta sœur qu’elle "fait trop de bruit". Ces mots prouvent bien que nous devons faire face à des méthodes indignes des forces de l’ordre. Par ailleurs, le vendredi 25 novembre dernier, la maire et les officiers de la gendarmerie ont été reçus au ministère de l’intérieur. La famille se bat pour arracher la vérité et la justice. Il est proprement intolérable que les pouvoirs publics apportent leur soutien aux autorités locales qui méprisent la douleur d’un deuil et usent de la répression afin d’asseoir un mensonge. Depuis, la médiation autonome des habitants du quartier de Boyenval, où vit la famille Traoré, doit faire face aux pressions quotidiennes des gendarmes qui menacent à chaque rencontre de les placer en garde à vue.

    Le 26 octobre dernier, l’instruction concernant la mort de notre frère Adama a été dépaysée à Paris. À cette occasion nous avions marché dans les rue de la capitale et démontré notre force. Parce que Youssouf et Bagui sont incarcérés et jugés pour leur combat vers la justice et la vérité pour leur frère, il nous paraît opportun de ramener dans la capitale un temps consacré à l’échange autour des violences policières qui sévissent dans les quartiers populaires, les répressions quotidiennes qui ont non seulement mené à la mort d’Adama, mais aussi à l’emprisonnement de ses frères.

    Il s’agira dans un premier temps de revenir sur la mort d’Adama et sur la lutte que nous menons depuis le 19 juillet, Youssouf et Bagui pouvant être considérés comme des prisonniers politiques. Ensuite, nous rappellerons les événements des dernières semaines et l’acharnement que notre famille vit à Beaumont, ainsi que la mobilisation locale du quartier de Boyenval et la médiation autonome. Nous pourrons ensuite terminer par une discussion sur l’art de la répression dans les quartiers populaires par l’« outrage et rébellion » (dont sont accusés Youssouf et Bagui). Cette grande discussion est ouverte à tous. Il est clair que nous avons besoin de tous les soutiens. Nous ne reculerons pas sur notre revendication principale, qui reste la mise en examen des gendarmes, pour la justice et la vérité pour Adama. Il est certain désormais que notre mobilisation et nos prises de décisions mettent ces institutions en difficulté, d’où cette obstination à vouloir mettre la pression sur la famille.

    Nous appelons tous nos soutiens à nous rejoindre le mercredi 14 décembre au CICP pour aussi suivre le jugement de Bagui et Youssouf Traoré. À la demande du comité « Adama », aucun rassemblement n’est prévu devant le tribunal de Pontoise. Nous garderons un lien direct avec la famille au tribunal qui nous donnera des nouvelles et nous diffuserons également un direct.

    Votre présence est plus qu’importante, la mobilisation de tous est et restera notre force.


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