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Répression syndicale

Licenciement de Gaël Quirante : une décision politique

Contre l’avis de l’inspection du travail, la ministre Muriel Pénicaud, ex-DRH de Danone, a autorisé le licenciement de Gaël Quirante, postier et militant syndical reconnu. Une décision gouvernementale en totale cohérence entre les réformes anti-syndicales de Macron, et la répression menée partout contre syndicalistes, étudiants et militants.

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Acharnement répressif de la Poste : 10 tentatives de licenciement en 14 ans

Ce n’est pas la première fois, loin de là, que la Poste tente de licencier Gael Quirante, secrétaire départemental de Sud Poste 92, militant du Front Social et membre de la direction du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Les faits qui lui sont reproché, remontant à 2010 — La Poste l’accuse de séquestration pour avoir participé à l’occupation de la direction départementale de la Poste — ont déjà été invalidés trois fois : en 2010 par l’inspection du travail, en 2011 par le ministre du travail Xavier Bertrand, puis en 2013 par le tribunal administratif de la Poste. La Poste fait à nouveau appel en 2017 et l’affaire repasse contre l’inspection du travail. Celle-ci remet à nouveau un jugement limpide : non seulement elle refuse le licenciement, mais elle met en avant le caractère discriminatoire et anti-syndical de l’acharnement de la Poste. Malgré ce rendu de décision, le gouvernement lui-même annonce le 20 mars dernier qu’il autorise la Poste à licencier Gaël !

Macron et Pénicaud multiplient les attaques contre les syndicalistes

Cette décision du gouvernement, qui s’incarne en la personne de la pro-patronale Muriel Pénicaud, ex-DRH de Danone, qui elle, pour le coup a commis de très nombreuses infractions au code du travail quand elle était à la tête de Business France671 en moins d’un an– est hautement politique. Elle est en continuité avec la politique anti-syndicale de Macron, qui a glissé dans sa loi travail XXL, passée en début de mandat, des attaques historiques contre les syndicats et leur capacité à défendre les salariés : par la fusion des instances de représentation du personnel, comme la fin du monopole de négociation pour les organisations syndicales, qui vient dynamiter les délégués syndicaux.

La répression subie par Gaël, menée main dans la main par le patronat et l’Etat français, vient s’ajouter à l’acharnement similaire qu’ont subi les syndicalistes des Goodyear, menacés de prison ferme ; mais aussi les militants CGT d’AirFrance pour l’affaire de « la chemise arrachée », pour laquelle le procureur général a il y a encore deux semaines, en appel, requis 3 à 5 mois de sursis, les militants contre la loi travail qui ont pris de la prison ferme pour l’affaire de la voiture brûlée, dite du Quai de Valmy, la famille d’Adama Traoré qui exige justice et vérité sur la mort de leur fils et frère, etc. Comme le dit lui même Gaël Quirante dans une vidéo datée du dimanche 25 mars le gouvernement s’attaque « à tous ceux qui relèvent la tête ». Cette même « justice » qui, de l’autre côté, n’hésite pas à laisser courir en toute impunité Sarkozy, Fillon, Le Pen, Bernard Arnaud, Dassault, le policier qui a tué Rémi Fraisse, les patrons responsables de suicides d’ouvriers, les sénateurs qui détournent l’argent public et tous les autres.

… et tous ceux qui luttent

Ces derniers jours le gouvernement s’en est également pris aux étudiant.e.s en lutte contre le Plan étudiants, en envoyant la police dans les universités occupées à Strasbourg, Dijon, Grenoble ou Bordeaux, qui ont matraqué et gazé à tout va. Cette répression a aussi été d’ordre administratif, via des lock-out de facs (fermetures administratives pour empêcher la tenue d’assemblée générale et la mobilisation) à Paris 1 ou bien Bordeaux, et en mettant l’université Toulouse - Le Mirail, fer de lance de la mobilisation sous tutelle. Les étudiant.e.s ont voté ce week-end lors de la CNE (Coordination Nationale Étudiante) à Toulouse une motion de soutien à Gaël Quirante adoptée à l’unanimité

Mobilisons nous pour empêcher le licenciement de Gaël !

Pour Gaël rien n’est encore joué, plusieurs fois déjà la mobilisation a permis de contrer les attaques de la Poste. Aujourd’hui encore, même si Muriel Pénicaud a autorisé son licenciement une forte mobilisation peut arrêter la direction de la Poste. Lundi 26 mars une grève était appelée chez les postiers des Hauts-de-Seine (92) suivie entre 80 et 90% ! Un rassemblement a réuni 500 personnes lieu lundi soir à devant le ministère du travail

Pétition « non au licenciement de Gaël, regroupons nous contre la répression à la Poste et ailleurs »

Crédits photo : L.P/O.B


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