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Criminaliser le droit de manifester, nouvelle étape répressive du gouvernement

Loi Travail : manifestation interdite à Nantes, une escalade dans la répression du mouvement.

Cécile Manchette La manifestation de ce jeudi à Nantes contre la loi Travail a été interdite par le préfet de Loire Atlantique. Ce premier arrêté d’interdiction de manifester contre la loi Travail et son monde révèle plus clairement la stratégie du gouvernement : sur fond de traitement médiatique de la terrible figure du « casseur », de stratégie de la tension, après avoir distribué généreusement des interdictions de manifester en prenant appui sur l’état d’urgence, il prépare peu à peu le terrain pour interdire purement et simplement les manifestations contre son projet de loi.

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"Plusieurs manifestations ont été organisées dans les mêmes conditions ces dernières semaines et ont systématiquement donné lieu à des agressions intolérables contre les forces de l’ordre et à des dégradations inacceptables de biens publics et privés". Tels sont les termes du préfet de Loire Atlantique pour justifier l’interdiction de cette manifestation. Après avoir utiliser tout un arsenal répressif, d’intimidation, de provocations policières pour faire taire, essouffler, les opposants aux politiques anti sociales du gouvernement, ce dernier tente désormais de criminaliser le simple fait de manifester. Depuis deux mois, le gouvernement et ses antennes locales ont cherché sans relâche dans leurs déclarations à imposer dans l’opinion publique que les violences viendraient de ces « casseurs violents » et non de la police.

Si l’opposition « bon » et « mauvais » manifestant leur a servi à pouvoir encadrer, contrôler, réprimer, discréditer les dernières manifestations contre la loi Travail, il s’agit désormais de faire des violences contre les forces de police, des dégradations dans l’espace public, un motif pour interdire purement et simplement tout rassemblement, toute manifestation. Cela sous couvert de la ré-instauration d’un état d’urgence permanent,

Aujourd’hui, pour appuyer cette interdiction, la préfecture ajoute que le parcours de la manifestation n’aurait pas été déposé ou plutôt ce qui leur pose problème est qu’il a été appelé par le collectif « Nantes révoltée ». En effet, les parcours de manifestation à Nantes ne sont jamais déposés. En réalité, le fait qu’aucune organisation politique ne soit derrière le dépôt du parcours de la manifestation ne représente ni plus ni moins qu’une « spécificité » locale. L’argument de la préfecture pour empêcher la manifestation n’aboutit donc que sur une décision anti démocratique.

La manifestation à Saint-Nazaire de 10h30 organisée par la CGT, FSU, Solidaires, FO, Unef, coordination lycéenne, a elle été maintenue.

Face à cette escalade de la répression, aux attaques au droit de manifester, de se rassembler, qui risquent d’aller crescendo, il nous faut nous préparer à cette répression et renforcer notre présence sur les piquets de grève. Le gouvernement et sa police ne sont pas infaillibles.


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