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Liberté et fin des poursuites, sans condition, pour tous les manifestants

Lyon. « L’homme au costard » balayé par un canon à eau : 4 mois de prisons avec sursis

Photo : gopalwagner.com Le 31 mars dernier à Lyon, place Bellecour, les manifestants se dispersent après avoir participé à la manifestation contre la loi travail. Certains décident de rester. Parmi eux, un homme de 58 ans en costard cravate, une mallette à la main, s'approche du canon à eau des CRS. Les policiers l'arrosent alors qu'il est seulement à quelques mètres, l'homme se fait projeter, puis arrêter trois heures après. Il a, à présent, 300 euros d'amende à payer, et est condamné à quatre mois de prison en sursis intégral pour une durée de cinq ans. Elo S. Mytilène

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La manifestation du 31 mars aura réuni 1,2 million de manifestants dans les rues de la France. À Lyon, sur la place Bellecour, certains de ces manifestants décident de rester, refusant de suivre les consignes des CRS qui demandaient la dispersion à la fin de la manifestation. Un témoin annonce qu’ « il y a eu une salve de lacrymogènes » suivi d’ « une seconde salve, puis les policiers ont déclenché leur canon à eau. » Les CRS visent d’abord la foule dans son ensemble. Un monsieur de 58 ans est ensuite délibérément ciblé : il s’avançait tout droit sur le camion anti-émeute. A quelques mètre de celui-ci, les policiers décident d’activer leur canon à eau. La faible distance provoque un choc violent pour cet homme qui chute, balayé. La scène est filmée et largement diffusée sur les réseaux sociaux.

L’homme, délégué syndical et conseiller aux prud’hommes, se fait relever et mettre de côté par des policiers, il a mal à la tête et déclare, sous le choc « Je me suis fait frapper, ils m’ont tapé », ce à quoi l’un des policiers qui l’accompagne répond, n’assumant pas ses actes, « Qui c’est qui vous a frappé ? Moi ? » Un autre policier conduit l’homme à l’écart. « Monsieur, venez avec nous, vous n’avez pas enfreint la loi. » Face à la pression des badauds, les forces de l’ordre dispersent une nouvelle fois les témoins. « L’homme âgé a ensuite été emmené par les policiers », déclare un témoin.

Lors de son procès, le 24 mai, le juge dénonce cet homme qui a « insulté copieusement » les policiers de « sale flic » suivi d’un « à mort la police ». Il aurait ensuite encouragé les jeunes masqués : « Allez-y, prenez tout, cassez-les » dans un état alcoolisé – dont l’homme se sert pour sa défense car il ne se souvient plus de rien. Accusation que l’avocat de la défense corrige, vidéo à l’appui. Il aurait en effet insulté la police en état d’alcoolémie mais seulement après avoir été projeté au sol par le puissant jet d’eau. L’avocat de la partie civile déclare – dans le but de défendre un CRS qui assurait la protection du véhicule anti-émeute – que la victime dans cette affaite c’est bien son client, car le fait d’avoir projeté cet homme au sol à l’aide du jet d’eau en pleine tête a créé du tort à l’image de la profession. Il demande donc 400 euros de dommage et intérêts pour outrage.

Finalement, le tribunal reconnaît l’homme coupable, et le condamne à quatre mois de prison en sursis intégral pour une durée de cinq ans, tout en lui conseillant de ne pas s’amuser à faire l’idiot en manifestation. La partie civile, le CRS donc, empoche 300 euros de dommages et intérêts.

Ce cas est loin d’être unique. En ces jours où la répression policière, judiciaire et patronale appuyée par le gouvernement, se fait de plus en plus dure et massive, visant le secteur de la jeunesse depuis le début du mouvement et s’attaquant à présent aux grévistes qui bloquent leur lieu de travail ou qui tiennent simplement un piquet de grève – comme le cas des grévistes de PSA de Valenciennes, envoyés au tribunal pour cette seule raison –, il devient plus que nécessaire de créer un mouvement de solidarité afin de réclamer la fin des poursuites, sans condition, pour tous.


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