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Derrière la démagogie du discours

Macron, Netanyahu et la « politique arabe » de la France

Macron n’en finit pas de vouloir se situer dans le sillage « des grands hommes » mais il n’est pas à un paradoxe près. Devant le Premier ministre israélien, mais après avoir reçu en grande pompe Donald Trump, grand ami des colons sionistes, il a réaffirmé « la position française sur la Palestine » : deux peuples, deux Etats. Il en faut un peu plus pour faire une « politique arabe » à la De Gaulle.

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A la suite de la célébration de la cérémonie d’hommage aux 13.000 victimes du ratissage du 16 juillet 1942, raflées par la police française (la même que celle qui servait sous la IIIème République, qui a officié sous Pétain et a sévi, après 1945, sous la IVème République, en dépit d’une purge toute relative), Macron a reçu dimanche le premier ministre de droite israélien Benjamin Netanyahu. L’échange a été bref, car Macron s’est voulu intransigeant. En tout cas c’est ce le message qu’il a voulu faire passer.

La situation, en Palestine occupée, est à nouveau des plus tendues. A la suite de la longue grève de la faim des prisonniers palestiniens, enfermés dans les geôles sionistes, alors que les constructions de colonies reprennent de plus bel, avec l’appui officiel, cette fois-ci de Washington, l’esplanade des mosquées, à Jérusalem, a été le théâtre d’une fusillade, vendredi.

En conférence de presse, après le court entretien qui a été organisé à l’Elysée, Macron a déclaré devant les journalistes avoir réaffirmé la « position de la France », à savoir « la reprise des négociations » pour rendre possible la solution de « deux Etats » pour deux peuples « vivant côte à côte dans des frontières sûres et reconnues ». Pour cela, selon Macron, les « conditions de négociations et de paix » doivent être réunies, à savoir notamment que cesse la « poursuite de construction de colonies ». Le ton, inhabituel pour l’Elysée si l’on se réfère à la présidence Sarkozy et Hollande, ne doit pas tromper pour autant.

Macron s’est tout d’abord illustré le 14 juillet par sa réception, en grande pompe, de Donald Trump, qui agit, depuis son arrivée à la Maison Blanche, en meilleur parrain des sionistes. Il a, par ailleurs, réaffirmé sa volonté de se rendre en Israël dans un avenir proche, sans que Netanyahu ne trouve rien à redire, indiquant combien entre son « discours critique » à l’égard des aspects les plus ouvertement anti-palestiniens de l’Etat sioniste et « l’amitié de Paris vis-à-vis de Tel Aviv », c’est la seconde option qui continue à primer.

Mais plus globalement, indépendamment de ces critiques rhétoriques à bon compte, formulées tout autant pour satisfaire les partenaires arabes de la France (les pétromonarchies du Golfe et l’Egypte) qu’une partie de l’électorat Macron, la position de de l’Elysée continue à être celle de la défense d’une « solution » qui entérine la situation coloniale dans la région, fondée sur la création en 1948 d’un Etat-pion de l’impérialisme sur l’expropriation, le déplacement et le cantonnement dans les camps de concentration à ciel ouvert que sont Gaza et les territoires de Cisjordanie, de millions de Palestiniens. Depuis les Accords d’Oslo, cette « solution » n’a jamais abouti et toutes les négociations ont été menées au détriment des Palestiniens. Pour ce qui est de la « politique arabe » de la France avec laquelle Macron voudrait renouer, elle n’a jamais été, depuis De Gaulle, qu’une couverture démagogique des intérêts impérialistes de Paris, au détriment des peuples de la région.

Sans démantèlement de l’Etat raciste d’Israël et la construction d’une Palestine socialiste où puisse vivre arabes et juifs, il n’y aura pas de paix au Proche-Orient. Côté Macron, c’est du « gaullisme light » qu’il a servi en conférence de presse. A voir la mine de Netanyahu, ça n’a pas fait peur à grand monde du côté sioniste.

Credits Photo : European Union/SIPA


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