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Quand « on marche », on ne regarde pas les antécédents judiciaires

Macron. Un gentil garçon avec de mauvaises fréquentations

On aura compris que mis à part le titre de son dernier bouquin, il n’y a rien de bien révolutionnaire chez Emmanuel Macron. Ni dans le livre en tant que tel, ni dans son programme, qu’il distille au fur et à mesure de ses déplacements, et qui consiste en une série de matraquages. Mais si l’on regarde du côté de ses fréquentations, alors là, on est davantage du côté de la case « prison » que du côté du changement.

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« En Marche » revendique 100.000 adhérents, soit presque autant d’encartés qu’au PS. Si on peut imaginer que Jean-Chrisophe Cambadélis, qui a toujours eu quelques problèmes avec le calcul (qu’il s’agisse des comptes de la MNEF, de ceux des foyers Sonacotra ou des listings de militants), a tendance à gonfler les chiffres, chez Macron, on est dans la démesure.

Du coup, pour combler le vide, il faut bien s’entourer de personnes en chair et en os. Ses dernières fréquentations en disent long sur le leader qui marche, trop pressé, sans doute, pour regarder le casier judiciaire et les antécédents de ceux qui le suivent.

Son déplacement à Marseille, en fin de semaine dernière, est assez exemplaire. On aurait imaginé un Macron au contact avec les forces vives de l’économie numérique de la Cité phocéenne, avec les jeunes entrepreneurs qui risquent tout, avec « ceux qui en veulent ». Et bien non. Il s’est contenté d’aller serrer la main de ceux qui ont tendance à s’en mettre plein les poches.

Ainsi, comme l’ont souligné quelques rares médias, dont France Culture et Le Canard Enchaîné, le jeune patron pressé de En Marche, soucieux de tisser son réseau territorial de soutiens, a rencontré les ex-socialistes du cru, tous proches de Jean-Noël Guérini, ex président du Conseil Général des Bouches-du-Rhône et mis en examen pour plusieurs affaires de corruption. Ayant été invité à quitter le PS, il a créé « Force 13 », un nom qui en dit long sur la formation. A Marseille, donc, Macron s’est montré aux côtés de plusieurs leaders de la formation ou de proches de Guérini, à l’instar de Sylvie Andrieux, députée ex-PS, condamnée il y a quelques jours à quatre ans de prison dont trois avec sursis et cinq ans inéligibilité pour détournement de fonds publics, ou encore Jean-Pierre Maggi, député radical de gauche, mis en examen depuis janvier 2016 pour détournement de fonds publics, trafic d’influence et favoritisme.

Mais quand il est dans ses locaux parisiens, un open space de 300 m2 situé au quatorzième étage de la Tour Montparnasse avec vue sur la Tour Eiffel, l’ex-banquier n’est pas mieux loti. On le savait « ni de gauche, ni de droite ». On comprend pourquoi il s’entoure de transfuges en tout genre. Mais parmi les petites mains et les stagiaires de Sciences Po qui s’affairent au téléphone dans le QG de campagne, on peut croiser également d’intéressants personnages. Parmi eux, Jean Arthuis. Celui qui se présente, tout propre sur lui, comme « député européen », chef de file de l’Alliance Centriste, l’une des composantes de l’UDI, était surtout pendant longtemps l’un des ténors de CDS, le Centre des Démocrates Sociaux, l’une des composantes de l’UDF. Comme nombre de leurs compères de l’ancienne formation giscardo-léotardienne, ils ont eu maille à partir avec la justice dans les années 1990. Après une longue enquête, les anciens ministres centristes Pierre Méhaignerie, Bernard Bosson et Jacques Barrot, très proches de Jean Arthuis, qui n’a finalement pas été inquiété après avoir été pendant deux ans dans le viseur des juges, ont été mis en examen pour « recel d’abus de confiance » dans le dossier du financement occulte du CDS, en 1997 à la suite d’une information judiciaire ouverte en 1995. Qu’importe le passé. Aujourd’hui Arthuis est l’un des plus proches conseillers de Macron.

Avec de tels marcheurs, il est clair que le chemin de la révolution est encore long.


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