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« Travailleurs sociaux en colère ! »

Maison Des Solidarités de l’Essonne. Les assistantes sociales en grève !

« Travailleurs sociaux en colère ! », scandaient, ce lundi 12 octobre, les assistantes sociales de Grigny et Viry-Châtillon (91) sous les fenêtres de la préfecture d’Evry où se tiennent, en ce moment même, des négociations entre une délégation des travailleuses et la direction départementale du service social. Elles ont débrayé aujourd’hui pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail au sein des MDS (Maison Des Solidarités) de la région. Révolution Permanente a interviewé l’une de ces assistantes sociales en grève. Joanna Peña-Flores

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Dans le sillage du pacte de responsabilité et des politiques austéritaires du gouvernement, ces assistantes sociales font face, comme dans de nombreux secteurs du service public à commencer par les hospitaliers de l’APHP ou encore les professeurs de l’Éducation Nationale, à une politique de démantèlement programmée du service public. A coup de « dialogue social », desous-effectif, d’augmentation de la productivité, ou encore de précarité, ces pressions visent à soumettre ces assistantes sociales à la logique de rentabilité... Toutes ces attaques les poussent aujourd’hui à se solidariser et à hausser le ton face à leur hiérarchie.

L’une d’elles explique les raisons de leur colère : « on est rassemblé-e-s aujourd’hui avec mes collègues de la MDS de Viry et de Grigny, pour manifester notre mécontentement concernant la mise en place du schéma départemental social. Nous avons perdu des postes de travailleurs sociaux, nous avons perdu des postes de secrétaires,aujourd’hui on vient dénoncer les promesses qui ne sont pas tenues par le Conseil Général en terme d’embauche, en terme de qualité de service rendu à l’usager »

Les suppressions de postes et la réorganisation de leurs méthodes de travail ont conduit à une surcharge de travail permanente pour ces assistantes sociales et ces secrétaires qui dénoncent la dégradation du service rendu et la logique gestionnaire du « chiffre avant tout » : « on n’est pas assez nombreuses pour assurer les plages d’accueil qu’on nous demande d’assurer […] La MDS est fermée le matin généralement, pour palier au fait qu’il n’y ait pas assez de personnel. On est là pour dénoncer le fait qu’on reçoit les usagers à la chaîne, aujourd’hui on n’est pas dans une qualité de travail mais dans une quantité, ce qui compte c’est le nombre de personne qu’on reçoit et pas ce qu’on travaille avec eux, ni la qualité de notre travail ».

Les conséquences de cette quête de rentabilité du service public se font sentir aussi bien dans la difficulté croissante à gérer les dossiers, qui se répercute sur les usagers, que dans leur rapport au travail, de plus en plus synonyme de souffrance : « Il y a une surcharge de travail au niveau secrétariat et au niveau travail social parce qu’on nous a imposé des quotas de plage d’accueil pour recevoir le public, quotas qui ne sont pas faisables étant donné le nombre qu’on est.Sur le mois de juin il y a eu 17 arrêts maladie sur les deux MDS, donc c’est quand même énorme ».

A travers leurs revendications, c’est contre la privatisation rampante qu’elles luttent : « On est dans la diffusion d’ordres plutôt que dans la discussion avec les agents. […] Nous on veut pas travailler en pôle, on veut être des assistantes sociales de polyvalence, c’est-à-dire faire de l’accueil et de l’accompagnement. On veut faire la globalité de notre métier, ce pourquoi nous avons passé notre diplôme. C’est pour ça qu’on est là aujourd’hui, pour dire qu’on veut une réorganisation et qu’on lâchera pas le morceau, on veut que nos revendications soient entendues, on le fait pour nos usagers et on le fait aussi pour nous ! »

Ces assistantes sociales en grève reconductible sont aujourd’hui déterminées à entrer dans un rapport de force face à la direction. Elles défendent leur droit d’organiser elles-mêmes la façon dont elles mènent leur travail, cela pour dire non à cette division du travail que le patronat utilise pour pressuriser les salariés au service de la rentabilité et au détriment du service des usagers. Ce sont aussi des embauches que ces travailleuses revendiquent, pour mettre fin aux « quotas » et à l’ensemble des artifices qui, mis bout à bout, démantèlent le service public pour mieux répondre aux injonctions des grands patrons.

La détermination est là, ces assistantes sociales se disent prêtes à reconduire le mouvement si la direction ne cède pas face à leurs revendications.


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