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Leurs guerres, nos morts

Manifestations contre la guerre en Ukraine : l’OTAN n’est pas la solution

Depuis le lancement de l'opération militaire russe en Ukraine, des mobilisations contre la guerre se multiplient à travers le monde. Face à la revendication majoritaire d'une « aide » de l'OTAN, il est nécessaire de dénoncer le rôle de l'impérialisme. Ni Poutine, ni OTAN !

Hélène Angelou

2 mars 2022

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L’offensive militaire russe en Ukraine, en cours depuis jeudi dernier, a généré une indignation et un élan de solidarité envers le peuple ukrainien à échelle mondiale. Des manifestations s’opposant à la guerre et dénonçant l’offensive russe se sont multipliées et ont été localement massives, notamment ce week-end. A Berlin 500 000 personnes se sont rassemblées, et des dizaines de milliers à Cologne, Prague, Amsterdam ou Copenhague. En France également plusieurs rassemblements ont eu lieu, bien que dans des proportions bien moins importantes, dont deux à Paris.

Ces mobilisations témoignent d’une indignation populaire et d’une solidarité large face à la guerre qui touche le peuple ukrainien. Mais au-delà de l’opposition à la guerre, ces manifestations partagent des revendications communes qui se résument à demander davantage d’intervention à l’OTAN pour « sauver » le peuple ukrainien et prennent pour l’essentiel la forme d’un appel à l’aide aux États-Unis et à l’OTAN. Ainsi pancartes, banderoles et témoignages se multiplient pour revendiquer « l’aide » de l’OTAN et exiger davantage de sanctions, comme c’était par exemple le cas à Strasbourg ce samedi.

Or, s’il est essentiel de s’opposer à la guerre et à l’intervention militaire russe en Ukraine, l’impérialisme occidental a une responsabilité de premier ordre dans cette guerre de sorte que l’OTAN ne défend aucunement les intérêts du peuple ukrainien. En effet, au-delà de la volonté guerrière de la Russie de Poutine, cette guerre prend aussi ses racines dans un contexte où les puissances impérialistes cherchent de longue date à imposer un processus de semi-colonisation de l’Ukraine mais aussi de la Russie, après des décennies d’une stratégie d’encerclement de la Russie par l’OTAN en Europe de l’Est.
Et les victimes de cette semi-colonisation sont bien le peuple ukrainien que l’OTAN prétend aujourd’hui défendre, tout comme les sanctions prises par l’OTAN contre la Russie touchent en premier lieu les travailleurs et le peuple russe qui n’a rien à voir avec la guerre que mène Poutine et la bourgeoisie russe, comme le soulignait à juste-titre Anasse Kazib sur LCI.

En ce sens, il existe des secteurs très minoritaires de manifestants à Barcelone, Madrid ou Bologne qui expriment de manière juste cette nécessité de lutter contre l’intervention russe, mais aussi de dénoncer cette politique de l’OTAN comme l’illustre le slogan Ni Poutine ni OTAN !

En ce sens, dans l’Etat Espagnol, des camarades du CRT, membres de la Fraction Trotskyste Quatrième Internationale cherchent à défendre cette perspective comme l’affirme Lucia Nistal, membre de la CRT revendiquait lors de la manifestation à Puerta del Sol à Madrid : « Nous sommes là pour dire non aux troupes russes en Ukraine, mais aussi pour dire non à l’intervention impérialiste de l’OTAN, des États-Unis et l’Union Européenne. La sortie de cette situation en faveur de la classe ouvrière ne passe ni par un alignement aux intérêts du régime réactionnaire russe, ni par l’OTAN qui suit son propre agenda impérialiste. Et nous exigeons la fin de l’envoi d’armes en Ukraine ».

Une revendication d’autant plus importante que les manifestations et l’indignation populaire contre la guerre sont instrumentalisées par les courants politiques libéraux pour justifier et légitimer leur agenda politique anti-Russie et pro-impérialiste, se parant de l’idée d’une défense de la « démocratie » contre l’autocratie pour rallier l’opposition à la guerre à leur agenda atlantiste. Ainsi à Berlin, la question du réarmement a pu être défendue durant la manifestation massive de ce dimanche.

Face à cette guerre réactionnaire, il est nécessaire de dénoncer tant l’offensive russe que l’impérialisme occidental, et d’affirmer nos positions internationalistes et anti-impérialistes, pour l’auto-détermination des Ukrainiens, en toute indépendance.


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