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Conditions de travail délétères

Marseille. La gréve des éboueurs s’étend

Depuis une semaine les éboueurs de Marseille sont en gréve, tous les camions ou presque sont à l’arrêt. Face à des conditions de travail délétères, les revendications des éboueurs sont claires.

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Nous entendons d’ores et déjà les élus locaux et de nombreux médias crier aux scandales face aux rues qui puent et où apparaissent des montagnes de déchets.

Tout a commencé par l’agression d’un éboueur durant sa tournée. Une partie des travailleurs ont utilisé leur droit de retrait en solidarité. Ils souhaitent voir leurs conditions de travail harmonisées par le haut avec les autres métropoles. Depuis, des revendications ont été ajoutées, portant sur les primes, les conditions de travail et la gestion de l’après « fini-parti » – un système supprimé permettant aux agents d’arrêter leur journée dès la fin de leur tournée.

Malgré les nombreuses sollicitations des syndicats, la métropole fait la sourde oreille et aucun accord n’a été trouvé. À ce jour, le dépôt de la Capelette à Marseille est toujours bloqué.

Quand les élus locaux jouent les briseurs de grève

Depuis le début de la grève, le président de la métropole, Jean-Claude Gaudin, méprise les grévistes et encourage les non-grévistes à continuer leur travail, quitte à les mettre en danger en les poussant à faire des heures supplémentaires. De cette façon, la métropole continue à ne pas écouter les revendications des salariés grévistes, mais aussi à opposer clairement les salariés entre eux, marquant une distinction forte entre ceux qui luttent et les autres. Ce moyen mis en œuvre pour briser la grève n’est pas nouveau et il est illégal ! Pour rappel, la Poste avait déjà été condamnée pour avoir remplacé des salariés grévistes par des non-grévistes.

Dans ce secteur également, ce n’est pas la première fois que des élus locaux essayent par différents moyens de casser les grèves des éboueurs. Alain Juppé, durant la gréve des éboueurs à Bordeaux, avait notamment soutenu l’appel aux entreprises privées et extérieures au conflit pour remplir les tâches de nettoyage et de ramassage des déchets, afin de rendre les luttes des éboueurs caduques et inutiles.

Du côté des commerçants, des chefs d’entreprises, des grandes artères touristiques et de consommation, un mépris évident envers les éboueurs et leurs revendications se fait sentir. Ainsi des pages Facebook apparaissent déversant une haine envers ces travailleurs, certains exigeant que ce travail soit sous-traité à des entreprises privées, démontrant par là même que l’impact de la grève est bien réel.

Le travail des éboueurs, méconnu et souvent sous-estimé, est un travail difficile et éreintant, nécessaire à la propreté et l’hygiène des villes et des villages. Il y a deux fois plus d’accidents du travail dans cette branche en comparaison à la moyenne nationale. Les cadences sont élevées, le travail compliqué, les horaires parfois décalés.

Une lutte pour de meilleures conditions de travail

Dans certains médias locaux, des élus ont prétexté faire la sourde-oreille pour l’unique raison que « certaines revendications sont hétérogènes et il faut donc une harmonisation des revendications ». La CGT a par la suite déposé un préavis de grève pour le 30 mars couvrant l’ensemble des services des six territoires de la métropole – Marseille, mais aussi Aix, Aubagne, Istres, Martigues et Salon – pour une meilleure harmonisation dans leurs revendications.

Chez les agents, qui demandent une reconnaissance de la pénibilité de leur travail, le premier comité technique a suscité l’inquiétude : « On nous a expliqué que les harmonisations se feraient dans le cadre strict de la loi et des contraintes budgétaires de la métropole » . Pourtant, de l’argent il y en a, mais apparemment il n’est pas destiné à améliorer les conditions de travail des éboueurs.

Entre autres revendications, il y a l’annulation des sanctions suite au droit de retrait exercé par les agents et l’arrêt des pressions de la part de la direction ; la suppression des emplois précaires et la titularisation de tous les CDD, la comptabilisation des heures supplémentaires le dimanche, la remise en place du « parti-fini » ou une réduction du temps de travail, la remise aux normes des locaux… En définitive, des revendications plus que nécessaires pour travailler dans des conditions décentes !


  
    
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