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Mobilisations en Grèce

Massifier et structurer les mobilisations contre Tsipras et son nouveau « memorandum »

Damien Bernard Pendant que se réunissaient, ce vendredi soir, près de huit mille manifestants s’opposant à la trahison d’Alexis Tsipras et à son nouveau plan d’austérité aggravé, le premier ministre grec a obtenu, dans la nuit de Vendredi à Samedi, le soutien du Parlement grec aux mesures d’austérité présentées aux créanciers ce jeudi. Pour obtenir un « mandat » de négociation en vue de l’Eurogroupe, Tsipras a dû compter sur les voix de l’opposition pro-Troïka : le Pasok, Nouvelle démocratie et To Potami, perdant ainsi sa majorité. Alors que la capitulation ne cesse de devenir plus grossière, il faudra élargir et structurer les mobilisations pour mettre un frein aux coupes dans les dépenses publiques, à l’attaque des retraites et à l’augmentation massive de la TVA, que Tsipras et son gouvernement veulent imposer aux masses grecques.

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Manifestations devant le parlement contre la trahison de Tsipras et les nouvelles mesures d’austérité

Après le « non » massif du monde du travail, de la jeunesse et des classes populaires, aux mesures d’austérités exigés par les créanciers, 8000 manifestants, ont défilé entre la place Syntagma, siège du Parlement grec, et la place Omonia, pour dire « non » une nouvelle fois au « copier-coller » du plan qu’ils ont déjà massivement rejeté dimanche dernier.

A l’appel du syndicat PAME, des étudiants du MAS, tous deux liés au Parti Communiste Grec (KKE), de la coalition anticapitaliste d’Antarsya, des milliers de manifestants scandaient « La Grèce n’est pas une colonie », « Pas d’autres mémorandums ». « Syriza soutient le capitalisme », « OXI ! », pouvait-on lire sur les banderoles déployées par les manifestants. Les manifestations disent de cette façon encore une fois « non » aux coupes dans les retraites et à l’augmentation massive de la TVA, qu’Alexis Tsipras et son gouvernement souhaitent imposer aux masses en Grèce, en transformant le « non » du monde du travail dans les urnes en un « oui » à l’austérité, cédant ainsi aux exigences des créanciers.

Ces mobilisations appelées par des organisations politiques et syndicales du mouvement ouvrier et de la jeunesse, moins massives que lors des manifestations précédant le référendum, pour le « non » à l’austérité, soulignent cependant la profonde résistance de la jeunesse et de militants combattifs qui refusent cette trahison et ce « nouveau mémorandum ».

Les manifestants ne cachent pas leur colère. Un militant membre de la PAME, la tendance syndicale du KKE qui avait appelé à voter nul lors du référendum, constate que « Comme prévu, Syriza capitule et tourne le dos aux travailleurs qui souffrent de l’austérité ». Du côté de Yanis Sifakakis, de la coordination d’Antarsya, la coalition anticapitaliste qui avait appelé à voter pour un « non » critique au référendum : « Nous continuons à nous battre contre tout nouveau mémorandum, après ce vote massif contre l’austérité, contre les diktats de l’UE et du FMI. Syriza veut transformer notre ‘non’ en ‘oui’ et céder aux créanciers. Il faut aller de l’avant, plutôt que de battre en retraite ».

Massifier le mouvement pour faire reculer Tsipras et son nouveau « memorandum »

Alors que l’orientation du KKE était marquée jusque-là, par l’autoproclamation et le refus systématique de construire un front unique ouvrier à la gauche du gouvernement et indépendant de celui-ci, pour s’opposer aux politiques austéritaires, son appel à manifester, ce vendredi, en front unique avec des militants de la coalition anticapitaliste d’Antarsya, et des militants de la gauche de Syriza, constitue une première inflexion dans une politique qui a depuis plusieurs années, constitué un obstacle à l’unification du camp des exploités et des opprimés.

Et c’est bien le minimum vital, car pour faire reculer celui qui, désormais, prétend être l’homme de la Troïka au pouvoir à Athènes, ces manifestations doivent être amenées à se massifier samedi, dimanche et au-delà, jusqu’au retrait du Plan.

Pour massifier le mouvement, faire reculer Tsipras et de empêcher de mettre en place de ce nouveau « Mémorandum », l’ensemble des organisations politiques et syndicales du mouvement ouvrier et de la jeunesse, à commencer par le Parti Communiste Grec (KKE) et sa tendance syndicale (PAME), ainsi que la coalition anticapitaliste Antarsya, doivent mettre en place le front unique de combat le plus large possible, et cela en totale indépendance vis-à-vis du gouvernement, rassemblant y compris les militants déçus de Syriza, à commencer par ceux de la plateforme de gauche. Contre ce gouvernement qui veut imposer une austérité aggravée, il faut organiser, immédiatement, fort des expériences des grève générales, menées par les travailleurs entre 2010 et 2012, la résistance sur les lieux de travail et d’étude, dans les quartiers, et descendre dans la rue.


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