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Vers l'unité pour le 31 mars... et au-delà

Meeting intersyndical à Montpellier : acter la convergence entre étudiants, lycéens et salariés

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Une franche réussite : le meeting intersyndical animé mardi soir par La Marseillaise à Saint-Jean-de-Védas (près de Montpellier), en présence de Gérard Filoche et de Gérard Abauzit, a fait salle comble. En plus des représentants de Solidaires, de l’UD CGT, de FO, du Syndicat des Avocats de France et du SNEP-FSU, une délégation de l’AG étudiante de l’université Paul Valéry a été reçue à la tribune : un pas de plus vers la construction d’une alliance solide entre étudiants, lycéens et travailleurs du public comme du privé, qui sera la clé principale de la réussite du mouvement. Un mot d’ordre commun a émergé : la poursuite du mouvement au-delà du 31 mars.

Dom Thomas

Comprendre la loi... pour mieux la refuser

Gérard Filoche et Richard Abauzit, co-auteurs de Comment résister aux lois Macron et cie ?, sont intervenus pour présenter les principales conséquences de la loi travail, mais également de celles qui l’ont précédée. Dénonçant l’argument démagogique consistant à critiquer le code du travail sur la base de son poids supposément excessif (!), Filoche a qualifié de « comédiens » les membres du Medef, qui prétendent que le projet de loi El Khomri a été vidé de son sens depuis les « aménagements » à la marge prétendument concédés par Valls après le 9 mars. Il a également rappelé que depuis 1840, la durée légale du temps de travail n’a fait que baisser, alors que pour autant la production et le niveau de vie ont augmenté : on a donc pu travailler moins tout en produisant plus.

De son côté, Abauzit a insisté sur la disparition des droits collectifs au profit de l’individualisation de la relation salariale : si les accords d’entreprise priment sur les conventions collectives et le droit du travail, le salarié est seul pour négocier face à son employeur. Si depuis 2012, un patron pouvait licencier pour raisons économiques les salariés qui refusaient de travailler plus pour le même salaire, comme chez Smart en septembre dernier, c’est désormais un licenciement pour faute qui pourra être prononcé. Avec pour conséquence la perte des indemnités liées au licenciement économique.

Mais c’est également sur le Compte Personnel d’Activité (CPA) qu’Abauzit s’est longuement penché. Vaste fichier concernant l’ensemble de la population, le CPA permettra le traitement informatisé de très nombreuses données personnelles : formation initiale et continue, stages effectués, handicap, maladies, cause(s) des périodes d’inactivité, congés, retraite, pénibilité... toutes ces données seront centralisées dans un même fichier, renforçant ainsi les possibilités d’un fichage généralisé de la population. De plus, par ce biais, les heures supplémentaires réalisées comme la pénibilité du travail pourront être transformées en heures potentielles de formation plutôt qu’en rémunération. Or de nombreux salariés n’utilisent d’ores et déjà pas les heures de formation auxquelles ils ont droit chaque année : combien d’heures non rémunérées passeront-elles ainsi à la trappe ? Cette disposition concernera les salariés du privé à partir du 1er janvier 2017, puis les chômeurs, les indépendants et les fonctionnaires dans les années qui suivront. Une raison de plus pour être toutes et tous mobilisé.e.s pour le retrait !

Préparer tou.te.s ensemble le 31 mars... et au-delà

A l’issue de ces éclairages, la délégation étudiante s’est exprimée pour rendre compte de la mobilisation en cours dans les universités, localement à Paul Valéry et dans (au moins) deux lycées du centre-ville, mais aussi nationalement par le biais de la coordination nationale étudiante du 19 mars. Si le travail de massification doit se poursuivre sur le campus afin de construire la grève, elle a rappelé que la manifestation du 17 mars avait été emmenée par un cortège dynamique de 700 lycéens et étudiants, en convergence avec les organisations syndicales locales. Ponctuée d’applaudissements, l’intervention de la délégation étudiante a été l’occasion d’annoncer d’ores et déjà la journée de mobilisation du 5 avril actée par l’appel final de la coordination nationale, et d’appeler les syndicats à se saisir de cette date.

De leur côté, la majorité des responsables syndicaux ont affiché leur détermination à poursuivre le mouvement pour le retrait total du projet de loi, en appelant à une journée de grève interprofessionnelle et au blocage de l’économie, non seulement le 31 mars, mais au-delà : une bonne nouvelle pour le mouvement ! Seule l’UD CGT34 ne s’est pas prononcée : simple oubli, ou négligence volontaire ?
Si la mobilisation aura lieu dans la rue, Solidaires a appelé à mobiliser également en entreprise, au moyen d’AG, collectivement avec tous les syndicats engagés pour le retrait. Quant au SNEP-FSU, il a insisté sur la responsabilité des personnels enseignants vis-à-vis des jeunes ; responsabilité qui doit les amener à se battre jusqu’au bout contre cette loi.

Le succès de ce meeting laisse espérer des contacts renforcés entre travailleurs, syndiqués ou non, et étudiants et lycéens réunis en assemblées générales. Comme l’ont écrit les lycéens d’Ile-de-France, c’est ce qui fera reculer le gouvernement !


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