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L’administration de la fac interpelée

Menaces de viol et de mort… Lettre ouverte des étudiants de Paris 4 agressés par l’extrême-droite

Après la violente agression des étudiants mobilisés de la Sorbonne par une trentaine de militants d'extrême-droite ce jeudi, 6 personnes avaient été placées en garde-à-vue pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de dégradations », « violences en réunion avec arme » et « vol en réunion », puis relâchés au bout de quelques heures. Mais les étudiants mobilisés n’entendent pas laisser passer cette attaque décomplexée de l’extrême-droite. Dans cette lettre, ils relatent les faits et appellent la direction de l’université à prendre ses responsabilités.

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Lettre ouverte des étudiant-es mobilisé-es de Paris 4 en réaction aux attaques fascistes et à l’attitude de l’administration.

Le jeudi 10 mai, les sites occupés de Clignancourt et de Malesherbes se sont faits attaquer par un groupe d’une trentaine de personnes, appartenant notamment à l’Action Française ou encore à la Cocarde Etudiante.

Ils ont tenté dans un premier temps, vers 9h45, de pénétrer par effraction sur le site de Clignancourt, en vain.

Ce même groupe armé (gants coqués) s’est ensuite dirigé sur le site de Malesherbes dans le 17ème arrondissement de Paris. Les étudiant-es sur place étaient enfermé-es depuis lundi soir sur le site par l’administration. Cette dernière a justifié l’isolement de nos camarades par un coût trop élevé de l’occupation et a alors décidé de condamner toutes les portes (toute sortie étant définitive). Cette modalité était en réalité un moyen d’isoler les étudiant-es mobilisé-es, qui se sont alors retrouvé-es en sous-effectif ce jeudi lorsque le groupe est arrivé. Après être entrés par effraction sur le site en enfonçant une porte, ils ont alors saccagé l’université ainsi que les affaires des étudiant- es sur place (nous avons constaté par ailleurs des vols de téléphones et d’ordinateurs). D’autre part, les individus ont proféré lors de leur saccage des menaces de viol et de mort. Enfin, un étudiant a été pris à parti et passé à tabac par une dizaine d’individus de ce même groupe. Il a alors été transféré aux urgences et gardé en observation durant plusieurs heures : en effet, des fractures au niveau du visage ont été relevées et ses blessures ont nécessité quelques points de suture. Nous sommes soulagé-es d’apprendre qu’il n’aura aucune lourde séquelle physique.

Nous demandons d’abord que justice soit faite face aux multiples agressions, et des plaintes ont déjà été déposées. De plus, nous nous devons de lever le voile sur le vrai visage de ce groupe d’étudiant-es (dont certain-es de notre université). Il s’agit d’un groupe d’extrême droite dont nous avons reconnu-es les membres et les personnes affiliées à l’Action Française et à la Cocarde qui ont pour certain-es attaqué l’occupation de Tolbiac il y a plusieurs semaines. Ces groupuscules aux idées nauséabondes ne peuvent rester impunis face à la violence et à la gravité des faits. Ces individus se revendiquent « anti blocage » mais ont en réalité un tout autre objectif, celui de faire peur et d’agresser : leur mot d’ordre est l’exclusion. Nous demandons alors publiquement que Sorbonne Université (en particulier sa faculté des Lettres, ex Paris 4) reconnaisse que, par ses actions, ses propres étudiant-es ont été mis-es en danger. Nous voulons que l’université rende justice et que les étudiant-es ayant commis ou soutenu ces agressions soient jugé-es par la section disciplinaire.

Nous demandons enfin que les propos du président de l’université, Jean Chambaz, soient rectifiés, son euphémisme n’étant que pure diffamation : « Un étudiant a été giflé au visage. Des vols d’effets personnels et de matériels informatiques sont aussi à déplorer. Aucune information concernant un blessé qui aurait eu besoin de recourir à des soins médicaux".

Face aux violences qui se multiplient contre notre mouvement mais aussi contre nos camarades étudiant-es, nous réaffirmons notre volonté de lutter contre la sélection à l’université. Nos établissements doivent être des lieux ouverts, libres, des lieux de savoirs. Par conséquent, ces groupuscules d’extrême droite n’ont aucunement leur place dans nos universités.

Nous demandons, nous, étudiant-es, et cela publiquement que justice soit rendue notamment par la direction de Sorbonne Université et de sa faculté des Lettres.


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