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Patrons-voyous

Michelin. Après avoir augmenté les cadences, l’entreprise supprime 1500 postes

L'entreprise de Bibendum a toujours été à la pointe de la réaction patronale, toujours à la pointe des pires coup tordus contre les ouvriers. Le groupe, qui emploie 110 000 salariés de par le monde, vient d'annoncer la suppression de 2000 postes, dont 1500 en France.

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Les bénéfices s’accumulent pendant que l’entreprise licencie à tour de bras

1500 emplois supprimés en France, dont 970 à Clermont Ferrand et, par ailleurs, 450 supprimés aux Etats-Unis : voilà la nouvelle attaque de la marque du pneu contre les salariés du géant de la chimie. Ces suppressions concernent près de 2% des salariés, qui sont actuellement 110 000 dans le monde et 20 000 en France, dont 12 000 rien qu’à Clermont Ferrand, dans la région historique du groupe. Ces annonces tombent comme la lame d’une guillotine sur la tête des employés, pour qui l’entreprise se porte bien, voire très bien : en 2016, l’entreprise a fait 1,6 milliards de profits pour un chiffre d’affaire de 21 milliards, soit une marge opérationnelle exceptionnellement haute, à 13%. Malgré les 185 millions de pneus vendus dans le monde cette année et l’augmentation de 147% de la valeur boursière de son action en cinq ans, Michelin n’arrête cependant pas de licencier et de précariser ses salariés. Loin de prétendre être en difficulté, comme tentent de le faire d’autres entreprises, Michelin dit donc sans ambages que, pour augmenter ses profits et ses dividendes, elle ne remplacera pas 2000 postes d’ici 2021 ! Des suppressions de postes qui se feront de surcroit par des non remplacements de départs à la retraite et des départs volontaires. Et malgré tout cela, la marque ose dire qu’elle va « créer des emplois », par la création de postes à haute qualification, dans le digital et les hautes technologies ! Cependant, supprimer 2500 postes pour en créer 250, comme cela est prévu, cela revient à creuser la courbe du chômage, qui s’est particulièrement nourri de la fermeture d’usines ces dernières années, comme PSA Aulnay ou Goodyear Amiens.

Accords d’entreprises et suppressions de postes : les techniques de management agressives de Michelin

Ce qui révèle d’autant plus l’hypocrisie des dirigeants de Michelin, c’est que ceux-ci ont, dans les dernières années, multiplié les accords de site en menaçant les salariés de chômage : à la Roche-sur-Yon l’entreprise a obligé les ouvriers à passer du 3x8 au 4x8 voir au 5x8, des cadences très fatigantes. De plus, les employés y sont obligés de travailler 16 dimanches par an en période de pic, et se voient imposer de prendre des congés sur les périodes de creux ... Le but de l’entreprise ? « Amortir au mieux les machines qui vont tourner 6, voire 7 jours sur 7 et une plus grande réactivité à la demande client ». Ces augmentations de cadences et de rythmes de travail sont en réalité le corollaire des suppressions de postes : entre 1999 et 2015, ce sont 11 600 postes qui ont été supprimés en France, avec parfois des usines entières (Joué-lès-Tours, Combaude...), pendant que la productivité augmentait. Rien d’extraordinaire là-dedans : pour la même charge de travail, vous demandez plus à ceux qui restent pendant que vous licenciez les autres. Tout le monde est perdant, sauf les actionnaires : aujourd’hui, l’entreprise vaut 21,5 milliards d’euros et le PDG, Jean-Dominique Sénard est rémunéré à 2,8 millions par an, plus les intéressements sur le long terme. Si l’entreprise explique que cette nouvelle organisation « permettra d’améliorer la réactivité et de préserver la compétitivité de l’entreprise pour relever dans la sérénité les défis du futur », on comprend bien que la « sérénité » des actionnaires s’arrête là où commencent les intérêts des salariés, en premier lieu, la préservation de leur emploi.


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Arthur Nicola

Journaliste pour Révolution Permanente.
Suivi des grèves, des luttes contre les licenciements et les plans sociaux et des occupations d’usine.
Twitter : @ArthurNicola_

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